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L'INSAT supprime la 3ème année pour cette saison
Enseignement supérieur
Publié dans Le Temps le 12 - 08 - 2010

Grogne de 104 étudiants : «Notre école nous a lâchés», déplorent-ils
«Nous les avions prévenus…Et puis ils ont le droit de choisir la faculté qu'ils veulent», répond l'administration de l'INSAT
«Système excessivement sélectif», rétorque le syndicat du Supérieur
Nous avons tout récemment reçu de la part d'étudiants de l'Institut National des Sciences Appliquées et de Technologie (INSAT) un courrier dans lequel ces derniers se plaignent du sort très incertain que leur réserve leur institution après deux années et demie de formation.
Ils sont même allés jusqu'à se considérer comme « jetés à la rue » par le prestigieux établissement qui les a encadrés 30 mois durant. D'après ces étudiants, la situation déplorable qu'ils vivent en ce moment résulte de l'adoption par l'INSAT du régime d'études appelé LMD (Licence-Mastère-Doctorat). Avant 2008, la formation des étudiants de cet établissement se déroulait autrement : l'étudiant y suivait deux cycles d'études, le premier durait 2 ans et demi. C'était le cycle préparatoire intégré qui en cas de réussite autorisait l'étudiant à passer un concours sur dossier pour entrer dans le second cycle destiné à la formation d'ingénieurs et qui dure 3 années. En principe et selon des paramètres connus des étudiants de l'INSAT, le passage à ce deuxième cycle ne peut concerner que 70 % des candidats. Les 30 % restants et qui n'ont donc pas été admis au concours présentent un projet de fin d'études en tant que techniciens supérieurs et pourront s'ils veulent poursuivre leurs études supérieures, s'inscrire dans d'autres établissements de formation d'ingénieurs.
Avec la réforme LMD, le cycle préparatoire intégré ne dure plus que 2 ans et les étudiants qui n'accèdent pas au cycle d'ingénieurs sont appelés à finir un semestre d'études à l'INSAT après quoi ils suivent un stage et remettent un mémoire pour l'obtention d'une licence appliquée. Depuis le 30 juillet dernier, les étudiants qui ont échoué au concours d'ingénieurs (104 au total) ont commencé à recevoir des courriers par voie postale les informant qu'en raison de leur nombre assez faible, la 3ème année de formation a été supprimée et qu'ils seront réorientés vers d'autres établissements de la capitale pour y terminer leurs études et en obtenir leurs licences. Une telle mesure, affirment les étudiants, pose plus d'un problème : d'abord du point de vue juridique, puisqu'aucune loi ni aucun décret ne stipule selon nos correspondants que l'INSAT a changé de statut et de régime d'études. D'autre part et à supposer que ce soit le cas, ces changements ne doivent pas se produire en cours de cycle. Ce sont les étudiants nouvellement inscrits que cela concerne et non les étudiants déjà engagés dans un cursus couronné par un diplôme de fin d'études. Il est également inconcevable qu'on les réoriente en cours de formation vers d'autres établissements que le leur, le seul habilité selon eux à parfaire cette formation. Les facultés et instituts proposés pour accueillir ces étudiants sont honorables mais pour y être orienté, un bachelier n'a pas besoin d'avoir un score élevé. Or, les étudiants de l'INSAT ont été reçus au bac avec plus de 15,5/20 de moyenne générale ; sans compter qu'un diplôme délivré par cette prestigieuse institution est de loin plus crédible au niveau de l'embauche que n'importe quel autre obtenu dans un établissement de moindre notoriété.
«On ne peut pas garder une 3ème année pour des groupes de 10 étudiants seulement par section»
Pour l'administration de l'INSAT, la réaction de ces étudiants frustrés est tout à fait compréhensible après leur échec au concours d'ingénieurs. Peut-être, affirme un responsable de l'Institut qui a préféré garder l'anonymat, espèrent-ils par ce courrier faire pression sur la direction de notre institut pour leur permettre d'accéder au cycle supérieur alors qu'ils ont raté ledit concours. En tout cas, ils savent tous d'avance et nous les avons toujours prévenus qu'en cas d'échec, ils pouvaient être dirigés vers d'autres établissements pour y poursuivre le dernier semestre de leurs études de licence appliquée. Dans notre établissement, nous avons cette année décidé de supprimer la 3ème année, en raison du nombre trop faible (10 seulement) des étudiants à encadrer par section. Il n'est tout de même pas concevable qu'on finance des cours et toute une logistique pédagogique pour seulement 10 étudiants par section. Les professeurs ont beau penser le contraire, nous sommes sûrs qu'ils ne sont pas au fait de plusieurs contraintes qui nous obligent à prendre la mesure décidée. Cela dit, les étudiants qui vous ont contacté ont tort de se considérer comme abandonnés à leur sort par leur institution mère : nous leur avons proposé de choisir l'établissement et la licence de leur choix et nous prendrons en charge toutes les procédures de leur nouvelle inscription. En ce qui concerne les programmes des autres instituts et facultés, nous les avons bien étudiés et estimons que nos étudiants avec leur formation solide ne trouveront aucune peine à les assimiler. Qu'on comprenne une fois pour toutes que nous adoptons une logique de sélection qui prévaut dans toutes les grandes écoles du pays. Certes, nous sommes un peu plus exigeants que les autres, et c'est légitime dans la mesure où nous veillons à préserver la crédibilité de nos diplômes et le grand prestige dont jouit notre institut. Sachez à ce propos que nos diplômés ne passent pas, au pire des cas, plus de 15 jours avant d'être tous recrutés par les entreprises et sociétés du pays. Les étudiants qui n'ont pas réussi au concours d'ingénieurs doivent de leur côté admettre cette logique sélective à laquelle ils étaient sensibilisés dès leur entrée à l'INSAT. Qu'ils cherchent l'explication de leur échec dans d'autres facteurs dépendant d'eux-mêmes ou de leur entourage. Ils ne doivent pas oublier que le régime LMD repose sur le principe de la complémentarité des institutions universitaires. Même à l'étranger, c'est ce principe qui prévaut au Supérieur. Quoi qu'il en soit, nous mesurons leur déception, mais nous leur assurons que les horizons qui se profilent devant eux ne sont pas aussi sombres qu'ils le prétendent. Ils ont en effet d'autres chances à saisir, dont le doctorat en particulier !
«L'INSAT applique un système de sélection excessif»
Pour la Fédération syndicale de l'enseignement dont nous avons contacté par téléphone le secrétaire général, M.Sami Aouadi, les revendications des 104 étudiants sont légitimes et méritent que la presse nationale en reproduise l'écho. « L'INSAT applique un système de sélection excessif, ajoute M.Aouadi. Je dirai même que cet établissement broie une partie de ses étudiants, qui sont pourtant parmi les plus brillants bacheliers du pays. On y songe un peu trop à la renommée et au prestige de l'école et pas assez aux horizons à ouvrir devant les futurs diplômés. On s'y accroche encore à une image de grande école, mais cette image est en totale inadéquation avec les réalités de notre pays.»
Enquête réalisée par Badreddine BEN HENDA


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