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Mohamed : sur les pas d'Ibrahim
Les récits du Coran
Publié dans Le Temps le 27 - 08 - 2010


4- La Zakat : purification et solidarité (suite)
«Croyez en ALLAH et en son Messager et dépensez de ce dont Il vous a donné la lieutenance. Ceux d'entre vous qui croient et dépensent (pour la cause d'ALLAH) auront une grande récompense »
(Al Hadid – V.7)
La Zakat est donc une dépense pour la cause d'ALLAH.
C'est un sacrifice qui est contrairement aux sacrifices pratiqués par les polythéistes, d'une toute autre finalité.
Chez les polythéistes, les sacrifices étaient destructeurs. Il y avait par exemple, l'immolation par le feu, le suicide ou n'importe quel autre moyen tendant à mettre fin à sa vie ou à celui de ses enfants ou de ses proches.
Avec Ibrahim, précurseur de monothéisme, le sacrifice a pris tout un autre sens.
Le songe d'Ibrahim était révélateur. Il se voyait en train d'immoler son propre fils. Mais ALLAH en fit autrement, pour que le sacrifice devienne avec le monothéisme, purification.
« Puis, quand celui-ci (le fils d'Ibrahim) fut en âge de l'accompagner, Ibrahim dit : ô mon fils je me vois en songe en train de t'immoler. Vois ce que tu en penses. Il répondit : ô mon cher père, fais ce qui t'est commandé. Tu me trouveras, s'il plaît à ALLAH, du nombre des endurants.
Puis, quand tous se furent soumis et qu'il l'eut jeté sur le front voilà que Nous l'appelâmes : Ibrahim ! Tu as confirmé la vision. C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants ;
C'était là, certes, l'épreuve manifeste et Nous le rançonnâmes d'une immolation généreuse. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité.
Paix sur Ibrahim »
(Sourate Assaffat. V103 à 109)
Avec cette nouvelle acception le sacrifice devient constructif.
La rançon par laquelle ALLAH a voulu sauver le fils d'Ibrahim devient un rite que les Musulmans se rappellent chaque année cet événement en sacrifiant un mouton ou n'importe quel autre bétail pour distribuer la viande aux indigents. Ce rite est pratiqué le matin de Ârafa au cours du pèlerinage à la Mecque. Le quart de la bête immolée doit être distribué aux indigents à titre de Zakat.
La Zakat permet de se purifier pour se rapprocher d'ALLAH. Elle incite également à être généreux. On ne peut, en effet, se rapprocher de Dieu sans l'être, car ALLAH est bonté et générosité.
(A suivre)
Ahmed YOUNES
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La bataille de Badr
“Gloire à Allah, au Prophète et aux croyants”
La bataille de Badr, du nom d'une vallée située entre La Mecque et Médine, est la première bataille décisive de l'Islam, et marque le début des confrontations armées entre les Musulmans et les polythéistes mecquois. Cette bataille se déroula le vendredi 17 Ramadân de l'an 2 de l'Hégire (mars 624 de l'ère chrétienne).
La caravane de Syrie
Au mois de Ramadân de l'an 2 de l'Hégire, le Messager de Dieu apprit qu'une grande caravane marchande qurayshite rentrait de Syrie à La Mecque, qu'elle était dirigée par Abû Sufyân, et qu'elle n'était escortée que par une quarantaine de cavaliers. Cette caravane avait en partie été financée par les biens que les polythéistes mecquois avaient spoliés aux Musulmans pendant et après les persécutions qu'ils leur firent endurer. Contraints de quitter La Mecque pour trouver une terre d'accueil moins hostile, les Musulmans avaient abandonné tous leurs biens dans le seul but de sauver leur foi. Ces biens avaient entièrement été saisis par les païens. Partant de ce constat, le Prophète demanda des volontaires pour aller intercepter cette caravane et récupérer ainsi une partie de leurs biens. La valeur de la caravane s'élevait à quelque cinquante mille dinars en pièces d'or et comptait mille dromadaires. Trois cents et quelques hommes partirent en toute hâte avec lui : quatre-vingt-six Muhâjirûn — Musulmans mecquois émigrés à Médine —, et le reste de Ansâr — Musulmans médinois —, dont soixante-et-un de la tribu des Aws et cent soixante-dix de la tribu des Khazraj. La petite troupe ne comptait que deux chevaux et soixante-dix dromadaires, deux ou trois hommes se relayant sur chaque monture. Le Prophète demanda au malvoyant Ibn Umm Maktûm d'assurer l'intérim au poste de dirigeant de Médine et d'imam à la mosquée en son absence.
Lorsqu'il arriva au lieu-dit Ar-Rawhâ', il confia à Mus`ab Ibn `Umayr l'étendard de l'armée musulmane, à `Alî Ibn Abî Tâlib la bannière des Muhâjirûn et à Sa`d Ibn Mu`âdh celle des Ansâr. Puis il envoya Basbas Ibn `Amr Al-Juhanî et `Adiyy Ibn Abî Az-Zaghbâ' en tant qu'éclaireurs pour récolter des informations de la caravane, alors qu'elle approchait de la localité de Badr.
Abû Sufyân donne l'alerte
Entretemps, Abû Sufyân apprit que le Prophète était sorti à la tête d'une armée et qu'il marchait sur la caravane qu'il avait la responsabilité de ramener jusqu'à La Mecque. Il envoya donc Damdam Ibn `Amr Al-Ghifârî à La Mecque donner l'alerte aux Qurayshites, afin qu'ils accourent défendre leurs biens. Rapidement, les polythéistes levèrent une armée dans laquelle tous les clans qurayshites étaient représentés, à l'exception des Banû `Adiyy.
Le dévouement des Compagnons
Lorsque le Messager de Dieu apprit la nouvelle, il demanda conseil à ses Compagnons sur la décision à prendre face à la tournure que prenaient les événements. Ils étaient en effet sortis intercepter une caravane marchande, et voici qu'ils auraient probablement à faire face à l'armée la plus puissante d'Arabie. Certains Compagnons étaient d'avis de ne pas combattre, le déséquilibre des forces étant trop manifeste, l'armée musulmane n'étant pas suffisamment préparée pour tenir tête à Quraysh. L'un d'eux dit notamment : « Ô Messager de Dieu, c'est Quraysh la perfide ! Par Dieu, elle n'a jamais été vaincue depuis qu'elle est une puissance ; et elle n'a jamais cru en Dieu depuis qu'elle L'a renié. Par Dieu, pour rien au monde, elle n'abandonnera sa puissance. Elle te combattra. Prépare-toi donc soigneusement et prends toutes les dispositions qui s'imposent. » Pour leur part, les Muhâjirûn déclarèrent qu'ils étaient avec lui quoiqu'il arrive. Mais le Prophète attendait surtout la réaction des Ansâr qui l'avaient accueilli dans leur cité et qui avaient prêté serment de le défendre envers et contre tout s'il était attaqué. Sa`d Ibn Mu`âdh prit alors la parole et dit : « Ô Messager de Dieu ! Tu penses peut-être que les Ansâr considèrent qu'ils ne doivent te porter secours que sur leurs terres. Au nom des Ansâr, je te dis d'aller où tu veux, de t'allier à qui tu veux, de rompre les liens de qui tu veux, de prendre de nos biens ce que tu veux et de nous laisser ce que tu veux. Ce que tu nous prendras aura plus de valeur à nos yeux que ce que tu nous laisseras. Quoique tu ordonnes, nous le ferons. Par Dieu, dusses-tu aller jusqu'à Birk , nous te suivrons ; dusses-tu traverser cette mer nous la traverserons avec toi. »
Al-Miqdâd déclara quant à lui : « Nous ne te dirons pas ce qu'a dit le peuple de Moïse à Moïse : "Va donc, toi et ton Seigneur, et combattez tous deux. Nous restons là où nous sommes" Nous, nous combattrons à ta droite et à ta gauche, devant toi et derrière toi. »
Après avoir entendu ces déclarations de dévouement, le Messager de Dieu donna l'ordre d'aller jusqu'aux puits de Badr.
La défection des Banû Zuhrah
Pendant ce temps, Abû Sufyân manœuvrait la caravane pour échapper à l'armée du Prophète. Pour ce faire, il emprunta une route longeant la côte de la Mer Rouge. Voyant qu'il était désormais hors de danger, il écrivit à Quraysh qu'ils pouvaient rentrer à La Mecque et que la raison pour laquelle ils avaient levé une armée n'avait plus lieu d'être. La lettre parvint aux polythéistes alors qu'ils étaient à Juhfah. Alors qu'ils se préparaient à faire demi-tour, Abû Jahl, le chef des Banû Makhzûm, déclara : « Par Dieu, nous ne rentrerons pas avant d'avoir été jusqu'à Badr. Nous y camperons, et nous offrirons l'hospitalité aux Arabes qui viendront chez nous. Ainsi, les Arabes nous craindront à l'avenir. » Al-Akhnas Ibn Shurayq, chef des Banû Zuhrah, était quant à lui d'avis qu'il valait mieux rentrer. Peu écouté, il rentra seul avec les hommes de son clan, abandonnant l'armée qurayshite. Au vu des événements ultérieurs, cette décision d'Al-Akhnas lui valut un grand prestige auprès des siens. Le clan du Prophète, les Banû Hâshim, voulut également rentrer mais Abû Jahl pesa de tout le poids que lui conférait son statut de chef pour les en dissuader.
Le champ de bataille
Lorsque l'armée musulmane atteignit le premier puits de Badr, le Prophète demanda : « Où allons-nous camper ? », ce à quoi Al-Hubâb Ibn Al-Mundhir répondit : « Ô Messager de Dieu ! Je connais cet endroit ainsi que ses puits. Si tu veux, nous pourrions nous rendre à un puits que nous connaissons, à l'eau abondante et douce. Nous y précéderons ainsi nos ennemis et nous boucherons les autres puits. »
Les polythéistes se dépêchaient en effet pour pouvoir se ravitailler en eau. Le Prophète envoya donc `Alî, Sa`d et Az-Zubayr à Badr pour guetter les mouvements ennemis. Lorsqu'ils revinrent dans l'armée, ils ramenèrent avec eux deux esclaves de Quraysh qu'ils avaient arrêtés durant leur mission. Interrogés par les Compagnons du Prophète, ils affirmèrent être en charge du ravitaillement en eau de l'armée mecquoise. Le Prophète leur demanda : « Dites-moi où est Quraysh. » — Derrière cette dune, répondirent-ils. — Combien sont-ils ? — Nous l'ignorons. — Combien égorgent-ils de dromadaires chaque jour ? — Neuf ou dix, c'est selon. — Ils sont donc entre neuf cents et mille hommes, conclut le Messager de Dieu. Ce soir-là, il plut une averse. Du côté des polythéistes, ce fut un déluge qui les empêcha d'avancer, tandis que du côté des Musulmans, ce fut une pluie fine qui les purifia et les lava de toute souillure, qui aplanit le terrain et le raffermit sous leurs pas. Le Messager de Dieu et ses Compagnons arrivèrent au puits indiqué par Al-Hubâb au milieu de la nuit. Ils y installèrent leur campement et bouchèrent les autres puits de Badr. Le Prophète eut droit à une tente située au sommet d'une colline surplombant le champ de bataille, depuis laquelle il pourrait superviser les opérations.
Au petit matin, lorsque l'armée mecquoise apparut et que les deux armées furent en vue, le Prophète invoqua Dieu : « Seigneur, voici Quraysh ! Ils sont venus pétris d'arrogance et d'orgueil. Ils sont venus Te narguer et traiter Ton Messager d'imposteur. Seigneur, j'implore Ton Alliance et Ta Promesse. » Abû Bakr As-Siddîq s'approcha de lui et dit : « Ô Messager de Dieu, rassure-toi ! Par Celui Qui détient mon âme dans Sa Main, Dieu accomplira la Promesse qu'Il t'a faite. »
Les Anges viennent soutenir les Musulmans
À l'instar de leur Prophète, les croyants implorèrent le Secours divin. Dieu révéla alors aux Anges : « Je suis avec vous : soutenez donc les croyants. Je vais jeter l'effroi dans les cœurs des mécréants. » , puis Il révéla à Son Messager que mille Anges descendraient en renforts pour combattre à ses côtés.
Rassuré, le Prophète passa la nuit à prier et à invoquer son Seigneur sous le tronc d'un arbre. C'était la nuit du vendredi 17 Ramadân de l'an 2 de l'Hégire.
Au petit matin, les deux armées se mirent en rang et se faisaient face.
Les duels
`Utbah Ibn Rabî`ah, un chef de clan qurayshite, son frère Shaybah Ibn Rabî`ah et son fils Al-Walîd Ibn `Utbah sortirent des rangs de l'armée mecquoise et demandèrent un duel contre trois Musulmans. La pratique du duel qui précédait l'affrontement général était en effet une coutume chez les guerriers arabes. Des rangs de l'armée musulmane, sortirent trois Médinois, `Abd Allâh Ibn Rawâhah, `Awf Ibn `Afrâ' et son frère Mu`awwidh Ibn `Afrâ'. Les trois Mecquois leur demandèrent : « Qui êtes-vous ? — Des Ansâr, répondirent les Médinois. — Vous êtes des gens de valeur et d'honneur, mais nous préférons avoir ce duel avec nos cousins, répondirent les Mecquois. » Sortirent alors trois Mecquois de l'armée musulmane, `Alî Ibn Abî Tâlib, gendre du Prophète, `Ubaydah Ibn Al-Hârith et Hamzah Ibn `Abd Al-Muttalib, oncle du Prophète.
Alî vint rapidement à bout de son adversaire direct Al-Walîd, tandis que Hamzah terrassait `Utbah. Quant au troisième duel entre `Ubaydah et Shaybah, il se conclut par une frappe croisée, où les deux combattants se blessèrent mutuellement. Shaybah fut néanmoins tué grâce à l'intervention de Hamzah. Gravement touché, `Ubaydah eut la jambe coupée et il n'allait pas survivre longtemps.
Après cette entrée en matière sanglante, la bataille fit rage. Les épées s'entrechoquaient et les corps tombaient, tandis que le Prophète, à la tête de son armée, continuait à prier et à invoquer Dieu pour qu'Il leur accorde la victoire, jusqu'à ce que sa requête soit enfin exaucée. Les Musulmans venaient de vaincre la première puissance arabe, tuant soixante-dix polythéistes et en capturant autant. Les pertes musulmanes s'élevaient quant à elles à quatorze hommes : six Muhâjirûn, six Khazrajites et deux Awsites. Les principaux chefs qurayshites périrent, avec à leur tête Abû Jahl et Umayyah Ibn Khalaf. Ainsi, la petite troupe croyante de trois cents et quelques hommes, entièrement remise à Dieu, avait battu une armée trois fois plus nombreuse, enorgueillie par son nombre et ses moyens matériels.
Epilogue
Lorsque la bataille s'acheva, les corps des polythéistes tués furent enterrés dans une fosse commune. Le Prophète se présenta devant eux et leur parla : « Tribu ingrate envers votre Prophète ! Vous me traitiez d'imposteur alors que d'autres gens croyaient en moi. Vous m'avez abandonné alors que d'autres gens m'ont porté secours. Vous m'avez chassé alors que d'autre gens m'ont accueilli chez eux. Ô `Utbah Ibn Rabî`ah ! Ô Shaybah Ibn Rabî`ah ! Reconnaissez-vous désormais que la Promesse de votre Seigneur est véridique ? Car moi, je reconnais que la Promesse de mon Seigneur est véridique. » `Umar Ibn Al-Khattâb demanda alors au Prophète : « Ô Messager de Dieu, pourquoi parles-tu à des hommes morts ? — Par Celui Qui détient mon âme dans Sa Main, déclara le Prophète, vous ne m'entendez pas mieux qu'eux, bien qu'ils soient incapables de répondre. »
Trois jours plus tard, l'armée musulmane leva le camp et se prépara à rentrer à Médine, couronnée de succès. Sur le chemin du retour, le Prophète partagea le butin entre les soldats et fit exécuter An-Nadr Ibn Al-Hârith et `Uqbah Ibn Abî Mu`ayt qui s'étaient rendus coupables du meurtre et de la persécution de plusieurs Musulmans avant l'Hégire.
Ainsi s'achevait la première et la plus grande bataille de l'histoire de l'Islam. Son importance réside dans le fait qu'elle fut l'expression la plus aboutie du combat éternel que se livrent le bien et le mal : le bien et toutes les valeurs nobles qui s'y rattachent, défendus par le Prophète et ses fidèles croyants contre un mal organisé autour de la vanité, de l'orgueil et de l'égoïsme, défendu par les suppôts de l'idolâtrie et de l'absurdité humaine. Par ailleurs, cette bataille fit prendre conscience à tous, Musulmans et païens, que l'Islam était devenu une force qui compte dans l'Arabie du VIIe siècle.


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