Le commissaire européen et ancien ministre belge des Affaires étrangères, de 2004 à 2009, Karel De Guch, est connu pour son franc-parler. Il ne craint pas d'exprimer librement ses opinions et de proclamer tout haut ce que d'autres pensent tout bas, quitte à créer la polémique et d'être la cible de critiques de toutes parts. On se rappelle qu'il fut à l'origine, en 2005, d'un incident diplomatique avec les Pays-Bas et qu'il avait entraîné, en 2008, la rupture des relations diplomatiques entre son pays et la République Démocratique du Congo (RDC). Cette fois, M.De Guch s'aventure sur un terrain glissant et aborde un sujet à haut risque pour la classe politique en Europe. Pour M. De Guch, l'attitude des Juifs sur le Proche-Orient est fondamentalement irrationnelle. Opinion impardonnable pour les associations juives et les puissants lobbies pro-israéliens qui agitent l'épée de l'antisémitisme. Cette arme est brandie chaque fois qu'Israël se trouve le dos au mur ou en difficulté sur la scène internationale. Mais l'opinion publique n'est plus ce qu'elle était et elle commence à prendre conscience, aujourd'hui, de la réalité d'Israël et des lobbies qui la soutiennent et qui ne sont que des faiseurs d'opinions et des exploiteurs du fonds de commerce qu'est devenu l'holocauste. Mais ce fonds de commerce n'est ni éternel ni inépuisable. Et le sentiment de culpabilité inculqué à dessein à l'Europe pour obtenir son soutien inconditionnel commence à montrer ses limites. La preuve, des voix s'élèvent de temps à autre en Europe pour « oser » critiquer Israël. Comme l'a fait M. De Guch.