Pas toujours facile d'exprimer ouvertement ce que l'on ressent quand on a reçu une éducation traditionnellement tournée vers le contrôle de ses affects. Pourtant exprimer ses sentiments permet tout simplement de se réconcilier avec soi-même. Et qu'en dites-vous si cela se passe sous les feux de la rampe ? Eh bien, c'est chose faite et c'est le concept de la nouvelle émission qui passe sur Nessma Tv, tous les dimanches soir, ‘'Jek El Marsoul''. Produit par Elyès Gharbi, le programme rappelle dans son principe le reality show qui passe sur la télévision italienne ‘'C'e poste per te''. Dans sa variante maghrébine, l'émission convie sur son plateau des personnes qui ont quelque chose à se dire et qu'ils souhaitent partager avec les téléspectateurs. Elle permet ainsi de dissiper les malentendus, d'attirer l'attention de l'autre sur un fait qui pèse lourd sur soi. Tout ce qui meut le cœur et l'esprit de tout un chacun est ici exprimé ouvertement : c'est l'objectif recherché par les concepteurs du programme. Mais justement comment y parvenir ? Il revient en fait à l'animatrice du programme d'amener les invités à se mettre à l'aise et à parler sans gêne de quelques aspects de leur vie privée et à sortir des souvenirs du fin fond de leurs mémoires respectives. Au final, il est question ici, d'accompagner les invités sur le chemin d'une réconciliation avec leurs propres sentiments et de laisser une juste place à leurs émotions pour mieux les vivre. Comme une lettre à la poste Le mécanisme du programme consiste à ramener sur le plateau une personne sur l'invitation d'une autre. Un postier ou encore un ‘'émissaire des bonnes œuvres'' se charge ainsi de livrer de main en main la lettre à la personne en question quitte à se déplacer en dehors des frontières. C'était le cas lors du premier épisode de l'émission où l'on est allé chercher la jeune demoiselle Imen jusqu'en France, à Marseille. L'argent déboursé par la production ne l'était pas en vain. C'était juste pour permettre à sa maman de lui rendre hommage et respect en public. Et ce n'est pas peu. On apprend, en effet, que la jeune Imen est la fille d'un père violent qui n'a pas hésité non plus à convoler en justes noces avec sa meilleure amie. Désabusée, et dégoûtée de la vie, la fille a pardonné les dépassements de ce père cynique et effronté et a essayé malgré tout de renouer avec lui… Elle est partie vivre et étudier à Marseille et à ‘'ramasser'' les diplômes qui sont aujourd'hui, la fierté de sa maman. L'émission nous a permis de nous ‘'immiscer'' dans la vie privée de bien d'autres personnes, au risque de tendre parfois vers un sentimentalisme publicitaire qui n'est pas du tout le but recherché de ce programme. Et au final, est-ce qu'on a besoin d'un plateau de TV pour paraître reconnaissant vis-à-vis des personnes qu'on aime, au risque, en effet, d'étaler des aspects de sa vie privée, longtemps restés en sourdine. Qu'on soit une femme battue ou encore qu'on ait un fils incarcéré ou encore qu'on ait un mari volage… est-il nécessaire de le crier sur tous les toits ? Au-delà de cet aspect ‘'exutoire'', ce reality show dépeint un aspect très actuel de notre société en mal d'être. Cette émission qui ignore tous les tabous, porte à réfléchir sur la place des sentiments dans notre vie de tous les jours, où l'on se laisse bercer par le rythme épuisant du quotidien. Mona BEN GAMRA
Sur Facebook, «626 personnes aiment ça » Les postiers ou encore les émissaires des bonnes œuvres de Jek El Marsoul, viennent tout juste de faire leur apparition pour qu'ils soient illico presto repérés par des internautes. Ils sont au total quelque 626 personnes qui « aiment ça ». L'émission qui en est à son premier épisode, crée déjà un débat émulatif sur le réseau social « facebook » et partage les téléspectateurs entre adeptes et détracteurs.