Le trafic d'objets d'Art découvert il y a dix mois et dans lequel sont impliquées une soixantaine de personnes, d'âge, de nationalités, de métiers et de situations différentes va bientôt connaître son épilogue puisque toutes les personnes qui y sont impliquées ont comparu devant la quatrième chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Tous les inculpés 57 en état d'arrestation et 5 en liberté provisoire sont assistés par des avocats dont le nombre a atteint la soixantaine. Ils étaient tous présents à la salle d'audience. Le juge a noté l'absence de trois inculpés laissés en liberté provisoire et dont les convocations ne leur sont pas parvenues. Parmi les détenus nous avons noté la présence d'une dame de nationalité britannique. Deux jeunes parents d'un ancien Ministre, le père de ces deux jeunes également impliqué et qui demeure en fuite. Trois autres détenus de Nationalité étrangère. Un détenu a particulièrement attiré l'attention des présents c'est un cancérologue de Nationalité suisse chef de service de cancérologie dans un grand hôpital de Genève. Pour revenir aux péripéties de cette affaire nous notons qu'au mois de Février dernier des rapports relatifs à la sécurité du territoire ont permis de constater que des transactions ont été effectuées dans certaines capitales Européennes entre des Tunisiens et des résidents de ces pays. Des sommes faramineuses ont été versées dans des comptes bancaires Tunisiens généralement blanchies après une courte durée. Un juge d'instruction a été chargé d'enquêter sur ces transactions. Il a pu avec l'aide de certains cadres de la brigade des recherches et investigations d'enquêter dans certaines villes de l'intérieur du pays à savoir Kairouan -Kasserine et Bizerte et quelques sites touristiques où existent des ruines anciennes. Les investigations ont permis la saisie de plus de 7500 objets d'art anciens d'origine romaine, byzantine et même des objets d'art islamique appartenant à des périodes très anciennes. Quelques statues de déesses romaines, et des ustensiles de toute utilité utilisés durant ces périodes. Des tableaux en mosaïque appartenant à la période de l'empire romain. Des pièces en Or des pièces en céramique ancien. Un manuscrit contenant des versets coraniques datant du 3ème siècle de l'hégire. Aussi des manuscrits appartenant à la période aghlabide sans oublier de dire qu'il y a plusieurs manuscrits découverts et dont on ignore à ce jour l'origine. Ainsi donc le réseau a commencé à être découvert par le lien établi entre un antiquaire britannique propriétaire de plusieurs magasins dans son pays et des Tunisiens. Cet antiquaire avait pour spécialité la vente des objets d'art islamique, d'art gréco-romain d'art carthaginois et d'art perse. Il a été établi qu'il y avait un contact permanent entre un Européen et un Tunisien résidant dans une ville du sud du pays chargé de commerce import export et qui a été déjà impliqué dans plusieurs affaires relatives aux objets d'art. Par ailleurs, un commerçant en objet d'arts propriétaire d'une boutique en banlieue nord a été impliqué dans cette affaire. Il a des antécédents judiciaires en matière de vol d'objets d'art. L'enquête a permis également de déterminer l'implication d'un résident en Tunisie d'origine Italienne ayant également des antécédents judiciaires en matière de trafics d'objets d'art. Les enquêteurs ont pu noter les visites fréquentes en Tunisie d'une personnalité Française connue par ses transactions en matières de ventes et achats d'objets d'art et dont le chiffre d'affaire s'élève à des millions d'Euros. Ce Monsieur s'est entretenu avec plusieurs personnes parmi les impliquées. La collaboration d'Interpol a permis d'obtenir une liste de trafiquants résidants en Italie et dont la principale activité consiste au détournement et la vente illicite d'objets d'Art. Ces personnes ont eu des entretiens et des rencontres clandestines avec certains impliqués. Il a été déterminé que ces personnes étaient liées à un réseau international de détournement et vol d'objet d'Art. Ces personnes ont écopé des peines de cinq ans de prison ferme par la justice italienne. La salle d'audience était pleine à craquer. A part les détenus et leur avocats, il y a les membres des familles de détenus. Présents également le représentant du contentieux de l'Etat et le représentant du centre National d'art et d'archéologie. Les avocats ont prié le juge d'accorder la liberté provisoire à un accusé étranger afin de lui permettre d'assister aux obsèques de sa mère. Plusieurs avocats ont demandé la liberté provisoire de leurs clients. L'affaire a été reportée au 9 octobre prochain, pour la poursuite des débats. Toutes les demandes de liberté provisoires ont été refusées.