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Citoyens d'aujourd'hui; citoyens de demain
Citoyenneté: Implication des enfants et des adolescents dans la prise de décision
Publié dans Le Temps le 29 - 09 - 2010

Interview réalisée par Sana FARHAT- Faire participer les enfants, les adolescents et les jeunes dans la prise de décision et les impliquer dans tous les programmes qui les concernent de près ou de loin est un acte qui témoigne l'importance que l'on accorde à cette frange de la société. Un concept récemment appliqué dans la région arabe, la participation des enfants, des adolescents et des jeunes a déjà fait ses preuves dans d'autres régions. C'est même un droit garanti par la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.
L'article 12 de ladite Convention préserve le droit d'expression à cette frange de la société qui malheureusement, n'a pas encore été intégrée amplement dans ce processus. Nous ne disposons pas en fait, des compétences nécessaires ni d'outils efficaces pour appliquer ce concept à tous les niveaux, c'est-à-dire dès la maison jusqu'aux programmes instaurés par le gouvernement. Les décideurs dans la région ont généralement, tendance à développer des programmes au profit de cette catégorie sans les faire participer effectivement dans le processus, d'où l'échec du travail. Il est temps de donner la parole aux enfants, aux adolescents et aux jeunes qui ont leur mot à dire. Cela ne doit pas se réaliser formellement, comme il est essentiel de ne pas faire de cette frange de la société de simples figurants qui décorent les programmes télévisés ou autres types d'actions. Les adultes ont toujours tendance à prendre la décision de façon unilatérale. Il est temps alors de changer de mentalité et d'acquérir des compétences pour faire participer les enfants, les adolescents et les jeunes dans la vie active. C'est ce que les Docteurs Rana Haddad Ibrahim et Dany Daou consultants dans le domaine ont expliqué. Ils ont défini le concept, son importance tout en présentant ses avantages et la démarche de sa réussite. Une démarche de longue haleine, car nous n'avons pas encore les compétences requises.
Interview
Le Temps -La participation des enfants, des adolescents et des jeunes dans la vie active et la prise de décision est un nouveau concept. Les spécialistes en parlent de plus en plus. Comment se définit-il ?
-Rana Haddad Ibrahim : La participation est un processus volontaire, continu et efficace. L'enfant, l'adolescent et le jeune participent dans la prise de décision de toutes les choses qui les concernent et qui ne sont pas d'ailleurs, limitées. Il faut que les enfants, les adolescents et les jeunes soient éclairés et bien informés pour qu'ils puissent prendre les bonnes décisions. Cette activité ne doit pas être également occasionnelle.
*Vous avez soulevé un point très important : l'enfant ou le jeune doit être éclairé pour qu'il prenne une décision. Cela est valable pour une tranche d'âge bien déterminée. Comment les enfants en bas âge peuvent-ils être impliqués dans ce processus ?
- Dr. Dany Dhaou : Il importe d'ajouter dans ce contexte une autre idée ou un autre terme, et qu'on fait participer l'enfant dans tous les sujets qui les concerne. Chaque tranche d'âge à quelque chose qui la touche de près, même les enfants. C'est surtout eux qui peuvent participer dans la prise de décision. En fait, nous ne voyons pas les enfants en tant que citoyens de demain. Ils sont considérés comme citoyens d'aujourd'hui. Ils peuvent donc participer selon leur capacité évolutive. Parallèlement il importe de faire évoluer et renforcer les compétences parce que cela va se répercuter sur la manière de leur participation qui sera plus approfondie. L'article 12 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant assure le droit d'expression de l'enfant. C'est à nous alors de trouver les moyens convenables pour cette tranche d'âge. Même les enfants souffrant de problèmes sociaux ou aux besoins spécifiques peuvent également participer dans la prise de décision.
-Dr. Rana Haddad Ibrahim : Toujours dans ce contexte, les adultes croient que les enfants n'ont pas les compétences pour participer et donner leur avis. Il faut changer cette mentalité, ce qui n'est pas évident pour tous les adultes. Par ailleurs, je tiens à préciser que les enfants peuvent donner leurs avis selon les sujets qui les concernent et c'est à nous de trouver les moyens pour que l'enfant s'exprime. Il y a eu plusieurs expériences qui ont prouvé que les enfants ont cette faculté.
*La réussite de ce concept dépend alors de l'adulte ?
-Dr. Rana Haddad Ibrahim - Effectivement, surtout dans la région arabe. En fait, ce sont les adultes qui ont créé ces barrages, ces limites. Nous traitons les enfants en tant qu'adultes de demain et pas en tant que des individus d'aujourd'hui. Nous les enseignons, les encadrons et les formons parce que nous considérons que leur rôle commencera demain, alors que ce n'est pas vrai. Ils ont déjà un rôle dans la vie. Il importe donc d'enlever ces obstacles. Il y a aussi ces attitudes qui font peur aux adultes surtout par rapport à l'éducation de l'enfant. Ils ont peur de perdre leur pouvoir en leur donnant très tôt la parole.
-Dr. Dany Dhaou - Il est vrai que très souvent les attitudes ont un rôle à jouer. Il y a aussi un facteur qui ne manque pas d'importance, les compétences des adultes. Nombreux sont ceux qui manifestent une volonté à faire participer les enfants mais ils ne savent pas comment le faire.
*Il existe des enfants éveillés et dynamiques. Comment pouvons-nous exploiter ces atouts dans la démarche de «participation » ?
-Dr. Dany Dhaou : Il n'y a pas de réponse magique.
-Dr. Rana Haddad Ibrahim : Ca dépend des cas. Il faut voir cela positivement et le considérer en tant qu'un plus dans la famille. Les enfants seront plus capables d'appliquer ces actions quand ils participent dans la vie active et la prise de décision. La participation n'est pas « tu peux tout faire ». Il y a des règles, des limites, d'où l'importance des compétences pour bien gérer la situation. Egalement, l'adulte doit donner le bon exemple à suivre.
*Et les adolescents et les jeunes, comment peuvent-ils participer dans la prise de décision et la vie active ?
-Dr. Rana Haddad Ibrahim : La tendance est de ne plus considérer les adolescents et les jeunes comme des révoltés et/ou des personnes ayant des problèmes. La tendance est de renforcer et développer leurs compétences et de les valoriser tout en les protégeant contre les comportements à risque. Cela se réalise à plusieurs niveaux : la maison, l'environnement, l'école… Il n'aura pas des difficultés quand il sera livré à lui-même en lui apprenant certaines compétences et règles dès son enfance et son jeune âge, tels que la gestion du temps de loisirs. Il pourra résister aux dérives de la drogue, des cigarettes...
-Dr .Dhany Daou : Même au niveau des jeunes, la participation peut être non seulement une façon de faire mais également une solution. Les jeunes aiment être entendus même par rapport aux questions les plus élémentaires, ce qui permet d'éviter plusieurs problèmes et conflits au sein de la famille ou de la société.
*Vous avez insisté sur l'importance de faire participer les jeunes pour les protéger entre autres contre les comportements à risque. Est-ce la meilleure solution pour protéger cette tranche d'âge ?
- Dr. Dany Dhaou : Disons que c'est l'un des facteurs et pas la seule solution.
*Pourquoi alors parle-t-on actuellement de la participation des adolescents et des jeunes ?
-Dr. Rana Haddad Ibrahim : On parle depuis longtemps de la participation, mais on y met l'accent actuellement parce que l'expérience dans les autres régions et pays a prouvé les avantages de la participation des enfants, des adolescents et des jeunes dans la prise de décision. Avec la mondialisation nous sommes au courant des expériences réalisées dans les autres régions.
Nous sommes en train d'inculquer aux jeunes des compétences pour mieux vivre. Il y aura un impact positif à long terme et sur les futures générations. Quand le jeune vit cette expérience il est apte à l'appliquer même avec ses enfants. Il aura les compétences et les informations et se sentira utile.
-Dr. Dany Dhaou : Les avantages sont multiples notamment, au niveau de la personnalité de l'enfant qui évolue beaucoup plus rapidement. Il y a aussi des avantages au niveau des programmes développés au profit de cette frange de la société. Plusieurs programmes ont échoué parce qu'on n'a pas donné la parole aux concernés. Il faut donc que ça soit de terre à terre pour mieux les réussir.
Dr. Rana Haddad Ibrahim : Une fois impliqués dans ce processus ils vont s'approprier plus rapidement le programme et c'est ce qui garantira la durabilité du travail. Il importe dès lors de les faire participer dans tous les cycles du projet, dès la proposition d'idée jusqu'à l'exécution.
Je tiens à ajouter également qu'il y a des effets positifs non seulement aux niveaux personnel, des programmes mais aussi les parents, la communauté, les gens qui travaillent avec les jeunes et la réalisation des droits de l'enfant et des jeunes. Quand l'enfant participe il s'auto protège.
Il faut faire attention à un point très important est qu'il ne faut pas tomber dans la discrimination en faisant participer les enfants, les adolescents et les jeunes. Il faut donner la chance à tous.
*Il existe plusieurs expériences dans la région arabe où l'on a fait participer les enfants et les jeunes dans la prise de décision.
-Dr. Dany Dhaou : Il ne faut pas juger les apparences uniquement. Il est essentiel d'évaluer le processus de réalisation de ces actions qui reste très important. Je pense que les réussites sont beaucoup plus palpables au niveau des programmes de la société civile et des ONG. Plus on monte dans la hiérarchie plus les actions deviennent moins innocentes.
D'ailleurs, il y a des parents qui ont été positivement choqué quand ils ont découvert les compétences de leurs enfants. Si on pense que c'est une chambre obscure, que chacun allume sa bougie. La boule de neige viendra. On doit donner cette chance aux enfants, aux adolescents et aux jeunes.
Dr. Rana Haddad Ibrahim : Il y a des expériences réussies dans les institutions gouvernementales. J'aimerai aussi attirer l'attention sur un point, et qu'on encourage les spécialistes qui travaillent sur ce concept dans la région. Nous sommes encore « jeunes », dans l'application de cette démarche. Il ne faut pas alors nous évaluer avec beaucoup de rigueur. Il faut qu'on commence quelque part en essayant de faire participer cette population. D'ailleurs, plus ils acquièrent des compétences en la matière, plus on doit donner des opportunités de participation plus on évolue tous les deux. Il va venir le moment où les jeunes prendront l'initiative pour établir des projets bénéfiques. Il y a trois points essentiels pour appliquer ou travailler sur le concept participation à savoir : développer les capacités, donner la chance de façon durable et assurer l'environnement favorable à la participation. Ces trois éléments vont ensemble et ce sera idéal de les appliquer en parallèle.


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