Le Temps-Agences - Hillary Clinton, le chef de la diplomatie américaine, a réclamé avec fermeté hier un effort financier de la part des Pakistanais les plus riches, à la veille d'une réunion à Bruxelles sur l'aide à apporter au Pakistan après les inondations. "Le gouvernement doit exiger que les plus à l'aise économiquement et l'élite au Pakistan soutiennent l'Etat et le peuple du Pakistan", a-t-elle lancé à Bruxelles au cours d'un point de presse. "Il est absolument inacceptable que ceux qui ont les moyens au Pakistan n'apportent pas leur juste part pour aider leur propre peuple, alors que les contribuables en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs participent", a-t-elle insisté. Mme Clinton se trouvait à Bruxelles pour des discussions avec les représentants de l'Union européenne puis une réunion de l'Otan, à la suite d'une tournée dans les Balkans. Elle réclame régulièrement une réforme fiscale au Pakistan et a de nouveau appelé hier à "une réforme significative qui élargira la base fiscale" du pays pour prélever davantage d'impôts, tout en estimant qu'Islamabad "répond" à cette préoccupation. Les Etats-Unis ont fourni jusqu'à présent 388 millions de dollars d'aide au Pakistan, l'UE environ 450 millions de dollars. La Commission européenne a proposé le 7 octobre de suspendre les droits de douane pendant trois ans sur l'importation de 75 types de produits en provenance du Pakistan, essentiellement textiles, afin d'aider le pays après les inondations. Des pluies torrentielles sont tombées sur le Nord-Ouest du Pakistan en juillet, les inondations gagnant ensuite le Sud et faisant 21 millions de sinistrés. Parmi elles, 12 millions ont besoin d'une aide d'urgence, selon l'ONU. Mme Clinton s'exprimait au côté de Catherine Ashton, la Haute représentante européenne pour les Affaires étrangères. Mme Ashton a dit vouloir faire de "la sécurité et la stabilité" du Pakistan son "principal message" au cours de la rencontre d'aujourd'hui, soulignant la nécessité d'aider "les institutions (du Pakistan) à combattre l'extrémisme". "Un Pakistan sûr et stable est clairement dans l'intérêt de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la communauté internationale dans son ensemble", a déclaré le chef de la diplomatie européenne.