* Navigation gratuite dans les publinets Le 17 mai de chaque année a été dédié aux technologies nouvelles de la communication et de l'information et ce suite à l'organisation du Sommet Mondial sur la Société de l'Information dans notre pays en novembre 2005. Les fans d'Internet qui ne disposent pas de connexion chez eux ont pu profiter hier d'une navigation libre et gratuite dans « les cyber-cafés ». Cette initiative prise par le ministère des Technologies de la Communication s'inscrit dans le cadre de la concrétisation du concept société du savoir et la réduction du fossé numérique au niveau local, qui ont fait d'ailleurs l'objectif du SMSI. Mais comment peut-on réaliser ces finalités sans avoir une idée pertinente sur les profils des internautes, leur comportement, leurs besoins ainsi que leur utilisation (téléchargement de logiciels, jeux, films, etc). Ce profil peut être tracé à travers des enquêtes bien étudiées. Les échantillons représentatifs reflètent également le profil de l'internaute tunisien devenu fidèle à cette technologie. Modernisation et développement du mode de vie obligent.
Une étude sur « les habitudes de navigation sur Internet des habitants du Grand-Tunis » a été réalisée il y a trois ans par un bureau spécialisé pour tracer le profil de l'internaute et le taux de pénétration sur la toile a démontré que « pratiquement 43 % des personnes interrogées (sur un échantillon représentatif de 600 individus) ont utilisé au moins une fois le réseau Internet. La même étude s'est également penchée sur le comportement des internautes en d'autres termes les sites les plus visités. Elle a démontré qu'il existe « une forte pénétration d'Internet dans les établissements scolaires et universitaires, ce qui explique d'ailleurs l'engouement des jeunes lycéens et collégiens notamment vers les Publinets », a révélé l'étude. Elle a également dévoilé « qu'en juin 2004, 71% des connexions s'effectuaient dans des Publinets ». Mais s'agit-il des mêmes chiffres après trois ans et suite à l'intégration de l'ADSL dans le réseau ?
Internautes jeunes et aisés Par ailleurs, les données collectées sur le profil de l'internaute tunisien ont démontré que ce sont les jeunes et les aisés qui naviguent très souvent sur le net. « Le profil des internautes tunisiens est dominé par les individus des classes aisées, avec une forte représentation des 15 - 45 ans et une quasi égalité entre hommes et femmes (avec un léger avantage pour les hommes) », toujours d'après la même source. Avec le développement du mode de vie, l'envahissement des NTIC et l'émergence de nouvelles habitudes, les jeunes utilisent ce support virtuel pour des finalités multiples, notamment le téléchargement des logiciels, films, jeux vidéo, DVD, etc. Il en ressort également qu'ils s'expriment sur des sites de discussion, des blogs et des forums. La France réalise chaque année une étude intitulée « Les Français, la micro et l'Internet » pour cerner le profil des internautes, les objectifs de l'utilisation et tracer ainsi l'impact économique du téléchargement des fichiers. En Tunisie, les structures œuvrant dans le domaine des télécommunications et de l'Internet ne disposent pas de statistiques sur le profil du Tunisien. Partant du fait que la navigation est libre et accessible à tous les utilisateurs ces institutions ne réalisent pas d'études pour identifier les spécificités de l'internaute, ses objectifs et ses besoins.
Mais les résultats affichés en 2004 ont démontré que les tunisiens ont « un engouement vers les moteurs de recherche étrangers. 70,5% des utilisateurs d'Internet, selon l'enquête, déclarent visiter exclusivement des sites étrangers, contre 9,1% visitant exclusivement des sites tunisiens et 20,5% les deux », selon la même source. « 16,4% des raisons d'utilisation d'Internet sont le chat alors que les sites musicaux ont une pénétration de 4,4% contre 5,3% pour les sites d'information économique ou encore 3.5% pour les news », d'après l'étude.
Pour ce qui est des sites des organismes publics, ils ont un taux de pénétration de l'ordre de 5,2 % à égalité avec les sites de l'éducation (secondaire et supérieure). A signaler dans ce contexte que plusieurs sites officiels ne sont pas actualisés, d'où l'importance de les mettre à jour afin qu'ils soient une source d'information fiable pour tous les internautes. Assurer une information actualisée sur le net contribue certainement à la concrétisation de la société du savoir et la réduction du gap numérique.