Face à la terreur, aucune circonstance atténuante ne peut être invoquée. Un acte terroriste c'est ce qu'il y a de plus vil, de plus abjecte et de plus lâche car ses victimes sont toujours des civils innocents. Il est la manifestation extrême de l'intolérance de l'homme envers l'homme. Il peut être le fait d'individus, de groupuscules ou même d'Etats. L'Histoire de l'humanité est jalonnée de périodes où le phénomène prend de l'ampleur. Il est le plus souvent lié à une situation donnée que peut vivre, une région, un pays ou une population. Pour certains, c'est un acte de désespoir, pour d'autres, c'est l'expression violente de l'extrémisme, qu'il soit religieux ou idéologique. Il peut être les deux à la fois, ou même une sorte de mélange entre les deux. Mais le résultat est le même avec son cortège de victimes, parmi les innocents. Ce sont eux qui paient la facture de la fracture interdisant tout dialogue entre les êtres d'une même espèce. Son terreau fertile a souvent été la guerre qu'elle soit justifiée ou non. Il se manifeste de la manière la plus cruelle là où l'autorité légale fait généralement défaut. C'est le cas de l'Irak ou de l'Afghanistan depuis presque dix ans. Mais son champ d'action ne connaît, aucune frontière surtout quand le religieux s'y mêle. Les conflits sans issue peuvent aussi favoriser son émergence (le Cachemire, la Tchétchénie, la Palestine sont quelques exemples parmi tant d'autres). C'est le terrain de prédilection de l'épanouissement des illuminés convaincus d'être les seuls détenteurs d'une certaine vérité qui rend impossible tout échange avec l'autre. Et là, on ne fait plus dans le détail ! Mais peut-on vraiment demander à ces gens de faire la part des choses ? Assurément que non ! Toutefois, il est du devoir et de la responsabilité de tous de les combattre – sans état d'âme, cela va sans dire - mais aussi de chercher les moyens à même de leur couper l'herbe sous les pieds et surtout de rendre inacceptable leur discours auprès des populations. C'est, sans doute, la tâche la plus difficile à accomplir et le plus grand défi auquel l'humanité sera confrontée eu égard aux divergences de vue sur la question. Et l'on peut estimer qu'à ce niveau il y a une véritable fracture en la vision occidentale du terrorisme et celle du reste du monde, notamment ceux qui subissent une certaine ingérence de la part des pays du premier camp. S'accorder sur une même définition constituerait une avancée incontestable sur la voie de la lutte antiterroriste. La confusion, voire l'incompréhension, ne sont pas pour aider à l'éradication du fléau. Certains Etats qualifiés – à tort de parias – et qui sont écartés de cette lute, sont pourtant, des acteurs influents dans les régions où ce phénomène est le plus développé et peuvent apporter leur contribution pour le circonscrire de manière plus efficace. L'Iran peut jouer un rôle inestimable dans une pareille entreprise de par sa position entre l'Irak et l'Afghanistan, la Syrie aussi et bien d'autres pays seront utiles et ne manqueront pas d'influer sur le cours des choses. Sinon, on aura à subir et pour des décennies encore, cette infamie qui a fait d'un pays comme l'Irak jadis vivant sans conflits entre les composantes de sa mosaïque humaine, un théâtre d'actes les plus barbares dont le dernier est le carnage dans une église à Bagdad, qui fera fuir du pays encore des milliers de Chrétiens. M.S.