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La vie est un ring
« Poids plume » de Ghazi Zaghbani
Publié dans Le Temps le 23 - 11 - 2010

Dans la multitude des one man shows qui se sont déployés dans nos salles de spectacles ces toutes dernières années, la Maison de la Culture Ibn Rachiq en a sélectionné seulement huit pour ses premières journées destinées à cette nouvelle mode théâtrale qui séduit de plus en plus comédiens et comédiennes dans nos contrées. Durant une semaine, (du 20 au 27 novembre), le public va pouvoir se décontracter les zygomatiques en compagnie de comédiens et d'humoristes qui vont les entraîner dans un univers d'humour et de rire.
C'était Ghazi Zaghbani qui a ouvert la danse, samedi dernier, avec sa pièce « Poids plume » au lieu de la pièce de Tawfik Ayeb « Mister Mim » qui était initialement programmée en ouverture. Pour des raisons de force majeure, une permutation de dates a donc eu lieu, nous a-t-on expliqué. Il s'agit donc du one man show « Poids plume », écrit, mis en scène et interprété par Ghazi Zaghbani, produit en 2008 par Artisto. C'est l'histoire d'un enfant ayant beaucoup souffert des coups violents reçus dans la vie, au sein de la famille, dans la société et sur le ring quand plus tard , il deviendra boxeur ! Une pièce érigée sur une allégorie qui renferme à la fois une vérité et une moralité : la vie est un grand ring où se déroulent les combats les plus acharnés pour survivre ! Le comédien fait un flash-back sur sa vie antérieure pour dresser un portrait à la fois comique et pathétique du milieu populaire où il a grandi, des souffrances qu'il a endurées de la part d'un père sévère et incompréhensif, des mésaventures qu'il a connues avec les jeunes du quartier et des déceptions qu'il a ressenties en vivant ses premières expériences amoureuses auprès de ses copines peu attentives à son égard. Et surtout , les coups violents qu'il a encaissés lors des échauffourées qui l'opposaient aux autres enfants du quartier. Bref, un parcours dramatique parsemé d'échecs et d'amertume que l'artiste a merveilleusement raconté devant un public à la fois ému et réjoui.
Un décor sobre presque sans lumière à part celle braquée sur l'artiste, constitué d'un coin de ring, d'un tabouret et d'un punching-ball fixé au plafond. Une musique forte accompagnée d'un bruitage qui rappelle l'atmosphère d'un combat de boxe. L'irruption de l'artiste sur scène, en tenue de boxeur, marchant en boitant avec des mains tremblantes, a suffi pour provoquer une forte impression parmi le public avant même qu'il ne prononçât une seule parole. Et le voilà qui relatait sa vie marquée d'une suite d'échecs, en tant que boxeur raté, évoquant des souvenirs indélébiles en commençant par sa naissance qui avait fini en couveuse, sa circoncision suivie d'une hémorragie, les coups, les gifles et les fessées que son père lui infligeait injustement.
Enfant, il fut tyrannisé et traumatisé. Adolescent, il fut déçu par des relations complexes et tendues avec ses copains et copines et surtout son entraîneur de boxe. Jeune, il choisit de quitter son pays pour l'Italie où il essaya une carrière dans la boxe en recevant encore des coups à profusion sur le ring. il fut aussitôt exploité par un manager italien sans scrupule qui misait sur lui en défaite comme en victoire, dans tous les combats qu'il a livrés… Le personnage a ému le public tout en le divertissant, ce public qui en pâtissait tout en rigolant. Et c'est là que réside le point fort de Ghazi Zaghbani, ce jeune artiste qui a convaincu aussi bien par le thème choisi que par sa performance artistique. Au-delà de l'humour et de la dérision, la pièce véhicule un message : « Kamel », le personnage, ce boxeur raté qui a reçu de vrais coups et essuyé plusieurs échecs dans la vie, n'est autre que le prototype de milliers de personnes qui, pour survivre, doivent passer par les plus dures épreuves dans cette vie, l'essentiel est de ne pas lâcher prise ! La scène finale où Kamel s'abat farouchement sur le punching-ball à coups de poings successifs et de plus en plus forts est un message clair qui veut bien dire qu'il ne faut jamais abdiquer, malgré tout !
Cependant, le seul bémol qu'on puisse reprocher à l'artiste, c'est qu'il s'est trop attaché au texte original sans en changer la moindre parole. Idem pour l'ensemble des gestuelles et des mouvements sur scène qui sont restés presque invariables. Or, les grands humoristes du monde n'hésitent pas de se lancer dans l'improvisation en jonglant avec le texte pour insuffler à chaque nouvelle représentation, un nouveau souffle à leur œuvre, quitte à reformuler quelques paroles, modifier certains sketches en y ajoutant de nouveaux éléments inspirés du moment ou de l'actualité, pour que le public qui assiste plus d'une fois à la pièce ne s'ennuie pas ! Mais, si l'artiste a tenu à être conforme à la lettre et à l'esprit de son texte, cela n'a affecté en rien ni sa capacité saisissante à maîtriser son jeu, ni la valeur artistique de son œuvre. Les applaudissements à l'issue de la pièce traduisaient en fait la satisfaction de tous !


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