Tout le long de la semaine écoulée, les élus du peuple ont fait part des doléances, des préoccupations et des attentes des citoyens. Pour leur part, les membres du gouvernement ont répondu en toute transparence aux questions pour le moins pointues de nos parlementaires, tous partis confondus. La première impression est qu'avec le temps et d'année en année, le débat contradictoire s'institutionnalise dans l'hémicycle, loin des outrances verbales et loin de l'emphase laudatrice. Chacun est dans son rôle, en somme. De surcroît, la Chambre des députés est en train de vivre une belle métamorphose en ce sens qu'elle affirme son rôle, se place dans la logique d'une dialectique vis-à-vis du gouvernement dans la stricte application de la séparation des pouvoirs. La deuxième impression renvoie au sentiment diffus et partagé de tous que ce débat budgétaire, particulièrement cette année, s'inscrit dans un contexte mondial délicat et marqué par des incertitudes tenant à la guerre des monnaies, à la flambée du carburant, et à la grave détérioration de l'agriculture mondiale. De ce fait, un consensus se dégage à savoir que la loi de finances devait transposer un équilibre vital entre l'économique et le social et amender des dispositions fiscales afin de desserrer l'étau autour des petites et moyennes entreprises, de manière à stimuler la production, à stabiliser les prix et, donc, à préserver le pouvoir d'achat et doper la croissance. C'est là, sans doute, un point focal. Mais sur un plan plus général, cette loi de finances a l'ambition de son réalisme, ou plutôt, le réalisme de son ambition. Car un tableau de bord ne peut être lisible que si les chiffres sont clairs et parlent d'eux-mêmes. Raouf KHALSI [email protected]