Le Temps-Agences- L'Iran refusera de discuter de son «droit au nucléaire» lors de la prochaine réunion avec les Six à Istanbul (Turquie), a assuré hier le négociateur iranien Saïd Jalili, critiquant les propos de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. "Nous ne permettrons pas que les droits de l'Iran (sur le nucléaire, ndlr) soient discutés lors des discussions" à Istanbul, a expliqué lors d'une conférence de presse M. Jalili. "Le dialogue à Istanbul aura seulement lieu" dans le cadre de ce qui a été conclu à l'issue des deux jours de négociations à Genève, soit "une coopération destinée à trouver des points communs", a-t-il ajouté, martelant une nouvelle fois que l'Iran n'accepterait pas de suspendre l'enrichissement d'uranium, au centre d'un bras de fer avec les Occidentaux. Les discussions doivent être basées sur "la coopération" et non sur la pression, a poursuivi le responsable iranien. M. Jalili n'a pas caché son mécontentement concernant la déclaration de Mme Ashton, évoquant même un "manque de respect". La responsable de l'Union européenne qui sert de médiateur dans les négociations avait expliqué peu auparavant devant la presse que "les pays qu'elle représentait étaient unis pour résoudre les préoccupations de la communauté internationale à propos du programme nucléaire iranien, question centrale des discussions". Elle avait ajouté que les Six prévoyaient lors de la rencontre fin janvier à Istanbul de "chercher des moyens de coopération pour résoudre les inquiétudes principales concernant la question nucléaire". "Pourquoi se permet-on en moins de deux heures de mettre en doute un accord déjà obtenu?", s'est interrogé M. Jalili. "Il serait regrettable qu'en l'espace de quelques minutes, la formulation ait changé", a-t-il insisté. "Si c'était le cas, cela créerait un mur de défiance". Il n'a toutefois pas remis en cause le principe de la réunion de janvier avec les Six. "Nous espérons qu'ils (les Six) respecteront les conclusions de la réunion de Genève. Tant qu'ils les respecteront, ces discussions pourront avoir lieu" à Istanbul, a-t-il encore déclaré.