Durant trois jours les membres du jury ont visionné 29 films en compétition consacrés aux enjeux, à l'histoire et au patrimoine de la Méditerranée. A découvrir les lauréats de ce rendez-vous unique. Le Prix International du Documentaire et du Reportage Méditerranéen est un concours international organisé chaque année par le Centre Méditerranéen de la Communication Audio-visuelle (CMCA) et la Radio Télévision Italienne (RAI). Il est ouvert aux organismes de télévision (publics ou privés), aux sociétés de production, aux auteurs, réalisateurs, journalistes et documentaristes qui -dans le domaine spécifique du documentaire, du reportage et du film d'enquête - traitent d'une manière créative et originale des thèmes et des questions qui caractérisent aujourd'hui l'aire culturelle de la Méditerranée au sens large, des côtes de l'Atlantique aux rives de la Mer Noire. Le CMCA a reçu cette année 244 documentaires, en provenance de 30 pays : de Tunisie, d'Algérie, d'Allemagne, de Belgique, d'Egypte, d'Espagne, de France, de Grèce, d'Israël, d'Italie, du Liban, du Maroc, du Portugal, de Roumanie, de Suisse, des Territoires Palestiniens et de Turquie. Egalement présents cette année, d'autres pays qui participent plus rarement au Prix, l'Albanie, l'Angleterre, l'Autriche, la Bosnie, le Brésil, Chypre, la Finlande, la Géorgie, la Hongrie, la Jordanie, le Qatar, la Slovénie et la Syrie. PALMARES 2010 Pour sa 15ème édition, le Prix International du Documentaire et du Reportage Méditerranéen s'est tenu pour la seconde fois de son histoire à Marseille. Durant trois jours les membres du jury présidés par Darina Al Joundi (actrice, scénariste et réalisatrice libanaise) et Daniel Psenny (journalise du Monde) ont visionné 29 films en compétition consacré aux enjeux, à l'histoire et au patrimoine de la Méditerranée. Le palmarès de cette 15ème édition a été dévoilé lors de la cérémonie de remise des prix en présence des réalisateurs en compétition venus des deux rives du Mare nostrum. Les lauréats de ce rendez-vous de la Méditerranée audiovisuelle sont : Grand Prix France Télévisions du Documentaire et du Reportage Méditerranéen, Catégorie "Enjeux Méditerranéens" (6000 €) Il prime des oeuvres qui participent à une meilleure compréhension de la situation actuelle dans le bassin méditerranéen. Il récompense aussi la capacité du réalisateur à interroger et mettre en perspective les événements, ainsi qu'à se mettre à l'écoute des protagonistes. Le choix du jry a porté sur : «Gaza-strophe, le jour d'après», de Samir Abdallah et Kheridine Mabrouk. Les deux réalisateurs sont rentrés dans Gaza le 20 janvier 2009, au surlendemain du cessez-le-feu annoncé après la dernière grande offensive israélienne, nommée «Plomb durci». Guidés par des délégués palestiniens des droits de l'homme, sur les traces des chars israéliens ils recueillent des dizaines de témoignages de la guerre israélienne de 22 jours contre Gaza. Prix "Mémoire de la Méditerranée" parrainé par l'Institut national de l'audiovisuel (5000 €) Ce prix récompense le film, qui, dans son traitement (avec ou sans archives), rend actuel des faits du passé, des histoires individuelles ou collectives d'hommes et de femmes de la Méditerranée, des lieux symboliques et de mémoire. Le prix a été décerné au film : «Les chemins de la memoire» de José-Luis Penafuerte. Il raconte l'Espagne de 1975 à mort du dictateur Franco, au terme de 40 ans d'un régime répressif qui a fait des centaines de milliers de victimes, orphelins, prisonniers, exilés, déportés, torturés. Aujourd'hui, plus de 30 ans après, l'Espagne commence à lever le voile sur cette période, et à rendre justice aux victimes du franquisme. Ce film rend compte de ce processus de reconnaissance et de deuil, qui devrait permettre à l'Espagne de vivre en paix avec son terrible passé. Prix "Art, Patrimoine et Cultures de la Méditerranée" parrainé par Marseille-Provence 2013 (5000 €) Ce prix récompense un documentaire qui contribue à valoriser l'expression artistique (musique, arts plastiques, spectacles vivants, arts visuels), le patrimoine (sites, monuments, oeuvres d'art, archéologie, architecture) ou toute autre expression de la culture en Méditerranée (folklore, traditions). Il a attribué à «La main et la voix» de Anush Hamzehian. Venu sans doute de l'Antiquité, le jeu de la morra retrouve aujourd'hui le grand jour, après avoir été mis en sourdine au nom d'un certain ordre moral. Un jeu très simple, mais aussi très rapide et intense, autour duquel se crée instantanément une tension toute particulière et fascinante. Prix "Reportage d'investigation" parrainé par Radio France (5000 €) Ce Prix récompense le meilleur reportage d'investigation, la meilleure enquête qui décrypte le mieux un événement présent ou passé touchant à la Méditerranée. Il été décerné au film : «Le tunnel, le secret du siege de Sarajevo» de Nedim Loncarevic. Printemps 1993, Sarajevo est assiégée. Dans la maison de la famille Sloboda (Liberté), un groupe de personnes, dans le plus grand secret, commence à creuser un tunnel vers le territoire libre... Cet étroit passage permettra l'approvisionnement de la ville en munitions, armes et nourriture. Grâce au tunnel, la capitale bosniaque est parvenue à supporter le siège qui a duré 1300 jours. Prix "Jeune Public" parrainé par la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (5000 €) Ce Prix est délivré par un jury de lycéens et récompense un des films de la catégorie « Reportage d'investigation ». il a été accordé à «Adieu Jerusalem?» d'Alexandre Fronty. La Terre Sainte est de plus en plus désertée par les Chrétiens autochtones. Bien que pendant 2000 ans ces chrétiens aient survécu à toutes les guerres, depuis quelques décennies, c'est surtout ceux de Cisjordanie qui fuient la terre de leurs ancêtres. A Bethléem, ils ne représentent plus que 10% de la population, contre 45% en 1931. A Jérusalem, ils ne seraient plus que 0,5%. A ce rythme, il n'y aura plus de Chrétiens de Palestine à moyen terme. Prix "Première Oeuvre documentaire" parrainé par la RAI (5000 €) Ce prix distingue le talent d'un réalisateur n'ayant pas réalisé plus de trois films en tout genre. Les oeuvres produites dans le cadre d'une école ou d'une formation peuvent également concourir. Il a été attribué à «Moi, ma famille rom et Woody Allen» de Laura Halilovic. Originaire de Yougoslavie et venue en Italie à la fin des années 60, la famille Halilovic vit dans des roulottes pendant 20 ans, avant de s'installer dans une HLM. L'histoire est racontée avec ironie par Laura, une jeune fille rom. Selon les lois de sa famille elle devrait être mariée, mais elle est bien déterminée à décider pour elle même et à continuer à se battre pour réaliser ses rêves. Prix "Spécial du Jury" parrainé par la Collectivité Territoriale Corse (5000 €) Ce prix récompense un documentaire, toutes catégories confondues, particulièrement distingué par les membres du Jury et n'ayant reçu aucun des autres prix officiels. Il a primé «Deadly honour» de Lipika Pelham. Le film est raconté par une adolescente de 15 ans, Salma, basé sur l'histoire authentique d'une survivante d'un crime d'honneur. “Deadly Honour” décrit les multiples tentatives et meurtres de jeunes femmes dans la ville de Ramlè.