Me Abdessattar Ben Moussa l'ex-bâtonnier à qui on vient de proposer un poste de ministre dans le gouvernement de transition nous livre ici son jugement sur l'évolution de la situation dans le pays et comment dépasser ces événements. Interview • Le Temps : Que pensez-vous de la situation aujourd'hui ? - Me Abdessattar Ben Moussa : Aujourd'hui l'évolution sur la plan politique ne répond pas aux aspirations de la révolution du peuple tunisien. En effet chaque jour les manifestations appellent à la dissolution du gouvernement provisoire et à la constitution d'un gouvernement de salut public composé de représentants de toutes les forces vives de la nation. • C'est-à-dire que le Premier ministre va revoir sa copie ? - Non le président de la République par intérim est appelé à désigner un nouveau chef de gouvernement pour composer une nouvelle équipe composée de personnalités représentatives des composantes de la société civile et de personnalités indépendantes mais sans les anciennes figures du régime déchu. La mission de ce gouvernement va consister à gérer les affaires courantes et à constituer une assemblée constituante qui sera chargée d'élaborer un projet de constitution qui sera soumis à un référendum. Elle sera aussi chargée d'élaborer un nouveau code électoral et de préparer des élections présidentielles et législatives anticipées. • Le conseil des ministres qui s'est tenu jeudi a décidé d'élaborer un projet de loi concernant l'amnistie générale comme vous le savez tout projet de loi droit être soumis pour adoption à la Chambre des députés. Celle-ci est à majorité RCD. Le risque du rejet de ce projet de loi existe. Qu'en pensez-vous ? - Vous avez raison. Mais en cette période de transition, un décret-loi présidentiel suffit pour l'adoption de ce projet. • On vous a proposé un poste ministériel mais vous avez refusé. Quelles en sont les raisons ? - Le secrétaire général du gouvernement m'a téléphoné, jeudi pour me proposer un poste de ministre mais j'ai refusé pour les raisons que j'ai évoqué plus haut. • Certains parlent d'une éventuelle récupération de cette révolution par des tendances notamment de l'extrême droite, vous croyez que cette récupération est possible ? - Non, c'est la révolution des jeunes et du peuple et personne ne peut la récupérer. Interview réalisée par Néjib SASSI