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A vous de faire l'avenir
Lettre à mon fils
Publié dans Le Temps le 03 - 02 - 2011

Je mets entre tes mains ma propre vérité après toutes ces années tourmentées....
Par Baazaoui MUSTAPHA - Je t'adresse cette lettre qui ne te concerne pas uniquement, elle s'adresse à toute ta génération. Elle s'adresse à notre jeunesse, à votre futur. Elle n'est pas un ensemble de conseils que je t'impose ou je te recommande. Elle est un constat de l'état des lieux, qui peut t'échapper et qu'il est indispensable que tu le sache. J'ai passé 50 ans de ma vie pour mettre au clair ce tableau clinique de notre société.
Il te revient de prendre en considération ou de laisser tomber ces modestes remarques. Je me rappelle d'une déclaration d'un jeune Massaï – la plus grande tribu du Kenya- en commentant la sagesse de leurs vieux en affirmant que la mort d'un vieux est une bibliothèque qui brûle. Alors, sois au moins comme ce jeune. Longtemps j'ai déploré ma situation. Je n'ai jamais arrêté de me plaindre et d'insulter les circonstances de mon existence. Maudire mon appartenance en tant que Tunisien, en tant qu'Arabe et en tant que Musulman. Tout au long de ma vie consciente je n'ai vécu que la détresse et le désespoir dans une société gouvernée par l'ablation du gène de participation dans la vie sociale. Nous étions des écroués dans une machine qui tourne malgré notre volonté. Nous sommes faits pour une machine de la politique malsaine qui dévorait tout. Si un écroué refuse de tourner ou n'accepte pas le trou de son emplacement il est soit remplacé ou abandonné, soit brisé carrément. Notre société s'est instruite à la culture de l'adaptation dans toutes les circonstances et c'est le plus grave! Nos politiques n'ont jamais cessés de nous ruiner et nous détruire de l'intérieur pour qu'on soit des « prêts à tous » !
Relationnel corrompu
Une fissure culturelle et sociale qui n'arrête pas de s'approfondir entre un idéal culturel, le produit de notre éducation universitaire, et une réalité de corruption qui a touché tout le monde sans exception. Un arsenal de relationnels corrompus s'est construit avec la complicité de tout le monde. Même pour acheter un pain, vous devez avoir de l'affinité pour le boulanger ou son commis. N'en parlons pas d'un retrait de permis de conduire, d'une attestation de l'administration, d'une autorisation de bâtir, d'une infraction quelconque, d'une nomination à un poste de responsabilité ou même les droits à une carrière professionnelle digne et normale. La règle de ce relationnel était « Mtaana Oulla Mouch Mtaana ». Ajoute à cela la dilapidation des richesses du pays par sa distribution entre les clients qui payent, les proches et les connaissances et la partition du domaine public, industriel, agricole. Même l'épargne du peuple n'a pas été ménagée. Ils ont « dépoché » dépossédé la classe moyenne et les épargnants de leurs économies par les opérations louches d'introduction en bourse, et des cessions en blocs des portefeuilles passées de la main de l'Etat aux mains de personnes mafieuses et en liquide. Il faut pister les dossiers de Carthago, Société le Moteur, Monoprix, la Banque de Tunisie, Cimenterie de Carthage et une infinité de dossiers louches et suspects. Le dernier cadeau du futur virtuel nouveau beau fils du président déchu est la généreuse offrande de Stafim Peugeot et selon un bruit qui court cette Société possède 30 % du capital de la BIAT ! Ceux qui ont signés et officialisés, ceux qui ont instrumentalisés le marché financier pour accomplir ces crimes en toute impunité. Derrière tout ça un système bancaire et financier empesté et pourri par la septicémie du culte de l'intérêt personnel et l'arrivisme au détriment de l'honneur, de l'étique et de la morale professionnelle. Un médecin qui fait du trafic des organes est-il digne d'être médecin ? De même ces hauts- bas- cadres de la finance, de l'administration fiscale, ces hauts commis de l'Etat et de l'appareil sécuritaire comment ils peuvent se voir aujourd'hui dans une glace ? comment ils peuvent embrasser leurs enfants et coucher avec leurs femmes ? Tout le monde avait une envie fatale d'enfreindre la loi et de prouver que lui aussi a des relations, même pour des futilités. Les recommandations du parti RCD étaient le diplôme obligatoire pour jouir des simples droits et non pas des faveurs. Et vous trouvez aujourd'hui des malfrats qui, contre toute logique, défendent son droit d'exister et de participer encore une fois à la vie politique du pays. Ils ne comprennent pas – a vrai dire ils sont des complices- que le RCD s'est trahi lui-même quand il a participé et défendu la dérive, le pillage et la torture. Cette révolution a empêché le pire projet de madame Ben Ali et consorts de prendre le pouvoir avec évidemment l'adhésion totale du RCD pour la mobilisation forcée des citoyens afin d'applaudir cette sage décision. De Quelle catastrophe BOUAZIZI nous a sauvés? Je mets entre tes mains ma propre vérité après toutes ces années tourmentées : toute notre société est infectée d'une manière ou d'une autre dans un modèle social métastasé. Les circuits mafieux sont déjà en place et vont surgir d'un jour à l'autre sans grande difficulté. Ceux qui acceptaient les pots de vin sont disposés toujours à le faire et perdurer ce circuit de vice et de corruption. Les indicateurs, les mouchards, les intermédiaires et les vermines n'avaient appris que ce travail durant 23 ans, ils ne vont certainement pas se croiser les mains. Outre que cet exercice maligne est devenu leur gagne pain, ces personnes sont des malades qu'aucune cure n'est capable de faire guérir. L'intervention, le téléphone, l'appartenance à une famille, à une région, à un clan ou un parti sont une monnaie courante qu'ils sont devenus presque indispensables dans nos affaires quotidiennes. Une véritable armée de oisifs et de « sans rien faire » est toujours là pour faire échouer votre rêve et rebaptiser la société de corruption. Leur mission et leur risque est de faire renaître ces circuits d'une manière encore plus empesté. Cette supposition est la logique même, vu que la culture-formation de 23 ans ne peut jamais être décollée! Le système administratif du Wali, du Mootamed et le cheikh avec la complicité de l'appareil policier est prêt à reprendre son activité dès demain avec les mêmes manières et les mêmes circuits surtout que les mêmes personnes soit encore là. Ils ne vont pas, par magie, et ne peuvent pas changer leurs manières habituelles de gouverner.
Le fifty fifty
Ceux qui scandent les risques sur le tourisme, le risque sur la Bourse, le risque de la fuite des capitaux et de l'arrêt de l'Investissement étranger sont soit des ignorants soit des complices. On nous parle de l'investissement Etranger ( sic..) ! Est-ce que tu crois que les étrangers ne sont pas au courant de la caverne d'Ali Baba et ses milliers de voleurs ? Le capital étranger a déjà cessé d'investir de peur d'être escroqué par les familles mafieuses qui monnayaient déjà les autorisations, partageaient, par la force et la terreur, les participations des capitaux des Sociétés. Le capital étranger a déjà fui notre pays quand il a constaté que toutes les bavures sont permises par la Bande D'Al Capone et la Camorra tunisienne. Aucun investisseur ne peut faire confiance à l'anarchie et l'absence de la loi. Aucun dollars ni Euro ne peut s'investir dans un Etat gouverné par l'arbitraire et les pots de vin, par les fifty fifty. A l'inverse, c'est dans un contexte d'assainissement, de l'Etat de droit que le capital va abonder. La Tunisie a ses atouts et ses avantages factoriels que peu de pays possèdent. En plus, ce capital doit aussi accepter de partager dignement le fruit de nos avantages factoriels avec le peuple Tunisien. Nous devons relever nos salaires et notre couverture sociale. Ils doivent accepter de payer notre travail au moins 50 % du SMIG Européen. Où est le mal pour l'investisseur Français ou Allemand de payer 300 ou 400 Euros de salaire pour les ouvriers qualifiés, salaire qui ne représente que 50 % du SMIG Européen pour la même qualité de travail ? Lui aussi doit cesser d'extirper notre effort et le fruit du labeur de nos Hommes et nos femmes. Sois certain que s'il y a arrêt à court terme de son afflux, il va rebrousser chemin et retourner par la grande porte de notre compétence, notre compétitivité et notre état de droit parce qu'il ne peut jamais s'en passer de l'expérience tunisienne.
Malgré cette révolution, malgré cette extraordinaire réalisation qui a surpris le monde entier, notre société court un grand danger celui de se conserver. Elle a besoin d'une cure culturelle, sociale, économique, politique et morale. A défaut d'une thérapeutie adéquate capable de nous guérir, nous allons reprendre d'une manière ou d'une autre nos vielles habitudes de système D. Il est malhonnête et criminel d'étouffer le résultat de cette brave et courageuse révolution. Encore plus malhonnête de laisser piller le fruit de ce soulèvement alors que d'autres pays s'en inspirent actuellement. S'il ya révolution c'est qu'on doit voir une révolution sur tous les niveaux. Et non pas reprendre le cours des choses comme si rien n'était. Il ya une grande différence entre la chute d'une famille et la chute d'un système. Il faut qu'il soit la chute d'un système et non le détrône d'une famille corrompue. La Tunisie est plus grande qu'une famille ou deux familles !
Ne pas rater ce rendez-vous
C'est à vous ( Jeunesse Tunisienne) que je m'adresse pour que vous rebaptisiez votre société. C'est à vous que je m'adresse pour que vous construisiez votre avenir. Et vous êtes capables j'en suis sûr. Ne demandez pas conseil à quiconque, vous pouvez vous inspirer de toutes les expériences Humaines pour édifier le pays. N'ayez pas peur de l'anarchie et du désordre il n'y aura pas d'anarchie et de désordre. C'est ce que l'ancienne armada d'arrivistes et d'intrigants veulent vous faire comprendre. Ils sont des guetteurs de chance et des professionnels ambitieux qui ne cherchent qu'à lécher et licher le sang de nos martyrs. Ils s'en foutent du peuple, de sa misère, de ses souffrances et de ses difficultés. Ils ne cherchent qu'à gouverner et gérer les masses parce qu'ils croient qu'ils sont au dessus du lot alors qu'ils sont des non-valeurs. Patientez un peu et vous allez voir les têtes des diables apparaîtrons de toutes parts et de nulle part pour reprendre le cours des choses comme si rien n'était ! Les pays de L'Europe de l'Est étaient comme nous et même pire que nous.
Mais si vous ratez ce rendez vous, je vous assure que vous êtes devant 23 ans de pagaille et de grabuge et vous allez reproduire ma lettre intégralement à vos enfants. Je tiens à souligner que votre père n'était pas un lâche dans ce sombre tableau. En 1985 il était parmi les 50 premiers étudiants de toute la Tunisie qui ont inauguré le camp de RJIM Maatoug en plein Sahara sous le règne du jeune et puissant Ministre de l'Intérieur qui s'appelait déjà Général Zine El abidine Ben Ali alors qu'il était à sa dernière année de maîtrise. Et il se rappelle encore de la grogne des militaires d'antan qui considéraient que le Militaire ne devrait pas être la maison de correction des jeunes révoltés. Et au lieu de douze mois de service il a passé 13. Que dieu vous protège et vous aide !
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De la loyauté coupable à la confiance conditionnelle
Personne ne peut discuter l'intégrité de Monsieur Mohamed GHANNOUCHI. Il est, aussi, le principal architecte du progrès économique en Tunisie. On peut lui associer des personnalités telles que Messieurs Mohamed Nouri JOUINI, Afif CHELBI et bien d'autres.
Malgré les pillages, des années durant, la croissance tunisienne a été aux alentours de 5%. C'est une performance notable dans ces années de crise mondiale.
BEN ALI s'attribuait, injustement et sans vergogne, tous les succès de la Tunisie et des Tunisiens. Agissant selon la théorie éculée du « Despote éclairé », il a fait croire qu'il était le seul à réfléchir, à agir, à ordonner…
Il a réduit tous ses collaborateurs à des rôles de pâles figurants et a écarté toutes les compétences ou personnalités susceptibles d'avoir une existence politique notoire dans le pays. Il a instauré un vide épouvantable pour laisser croire qu'il était indispensable, seul capable de diriger le pays, oubliant que « les hommes indispensables, les cimetières en sont pleins ».
Pourtant, la Tunisie est fertile en compétences considérables capables de servir le pays à tous les postes et à tous les échelons.
Monsieur GHANNOUCHI restait, lui-même, une alternative effacée mais crédible, un des Hommes capable de lui succéder.
Néanmoins, le tort de Monsieur Mohamed GHANNOUCHI est d'avoir gardé, dans les premiers jours qui ont suivi la déchéance de BEN ALI, de vieux réflexes et une loyauté … coupable envers le despote déchu.
BEN ALI a pollué tous ceux qui l'ont approché et Monsieur Mohamed GHANNOUCHI était en première ligne.
Cette loyauté coupable s'est manifestée à travers une suite d'événements malheureux :
1. le soir de la désertion, honteuse et précipitée, du Général Ben Ali, il s'est autoproclamé Président par intérim de la République tunisienne au titre de l'article 56 de la Constitution tunisienne. La vacance déclarée « provisoire » de la Présidence de la République sous entendait un retour possible de l'ex Président. Il a fallu la levée de bouclier des Tunisiens pour consacrer le caractère définitif de la vacance du pouvoir, et revenir à l'article 57 en désignant le Président de la Chambre des députés comme Président provisoire de la République tunisienne.
2. ce qui corrobore cette hypothèse d'éclipse tactique fut la tentative des éléments de la Garde présidentielle et du R.C.D. de créer un climat d'insécurité et de terreur qui pouvait faire prévaloir le retour du Président déchu comme sauveur et ultime recours pour rétablir l'ordre dans le pays.
3. la communication téléphonique, un ou deux jours après, avec Ben Ali était inopportune sinon compromettante. Elle entre dans le scénario présumé auquel Monsieur GHANNOUCHI pouvait être suspecté d'être un complice pour entrevoir le retour de Ben Ali.
4. le maintien, dans des Ministères de souveraineté, notamment au Ministère des Affaires Etrangères et au Ministère de l'Intérieur, de personnes nommées par BEN ALI.
5. avoir laissé fuir Ben Ali et des membres de sa famille laisse planer beaucoup d'interrogations auxquelles il lui incombe d'apporter des réponses en qualité de Chef du Gouvernement au moment des faits.
Ces atermoiements ont provoqué une sérieuse crise de confiance qui a mis sa crédibilité en cause.
Par la suite, ses allégations qui consistaient à dire qu'il n'était pas impliqué dans la politique de BEN ALI, sont irrecevables, compte tenu de ses responsabilités à la tête du Gouvernement et dans le R.C.D.
Cet Homme de qualité, Monsieur Mohamed GHANNOUCHI, fait partie des victimes du règne de Ben Ali. Ce triste règne a divisé le peuple tunisien, de façon manichéenne, en deux parties : ceux qui étaient totalement dévoués à la personne du despote et les autres qui étaient au mieux marginalisés au pire sauvagement persécutés.
La vipère s'est enfuie. Son venin continue de couler dans les veines du pays et à brouiller les consciences. Mais le peuple tunisien a prouvé qu'il dispose de l'antidote.
Monsieur Mohamed Ghannouchi, cet « Honnête homme », en constituant ce nouveau gouvernement, entendons-nous provisoire, a corrigé le tir autant que possible dans des circonstances très difficiles, et a compris que la seule loyauté honorable est la loyauté au peuple.
S'il a perdu, à un moment de crise aigüe, de son objectivité, je crois qu'il a été toujours sincère.
Le peuple ayant affirmé irréversiblement sa volonté, Monsieur GHANNOUCHI et son Gouvernement provisoire ont devant eux une tâche très difficile à accomplir, dans un temps compté, sous l'œil vigilant de leurs concitoyens, sous la loupe de l'opinion mondiale et face à l'Histoire.
Le temps du culte de la personne et le mythe de l'Homme providentiel étant définitivement révolus, la confiance qui lui est accordée, ne peut être que conditionnelle.
En l'occurrence, il ne reste plus qu'à lui souhaiter bonne chance et à prier Dieu pour sa réussite, à la tête de ce Gouvernement de transition.
Les personnes passent. La Tunisie est éternelle. Gloire à la Tunisie.


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