De Mustapha ZOUBEIDI - Trois semaines sont passées sur l'extraordinaire virement du cours de l'Histoire de notre pays. Trois semaines depuis que la bourrasque populaire a défoncé portes et fenêtres qui enfermaient tout un peuple et en particulier sa jeunesse dans un cloître sans issue. Trois semaines depuis qu'un air nouveau s'est engouffré dans notre monde sclérosé par la routine, la soumission et la fatalité. Trois semaines depuis que subitement tout a bougé avec plus au moins de justesse, parfois avec excès, toujours avec exaltation. C'est la loi de toute révolution qui fait prendre date à l'Histoire de l'Humanité. Pendant ce temps, le sport et particulièrement le football qui nous intéresse ici, est resté relativement en arrière. Pour mieux marquer sa propre révolution peut-être à moins que ce soit par ordre de priorité. Pourquoi alors ne pas saisir cette chance que ce léger retard nous accorde pour la planifier ? Jusque là, sur les plateaux, sur les antennes et dans les quelques colonnes qu'on a daigné lui consacrer, le football a plus servi pour incriminer le passé qu'entrevoir l'avenir. A justifier sa propre carence et expliquer un silence opportuniste. Les plus audacieux sont allés jusqu'à vouer aux gémonies ceux qu'hier encore on portait aux nues. Dans le domaine qui est notre sujet aujourd'hui, il y a plus urgent que ces enfantillages. Cultiver la démocratie par exemple dans le choix des hommes aux clubs et dans les instances. S'habituer à la séparation des directions sportives avec le pouvoir politique. Faire éviter au public la contrainte de s'opposer à des Directions Sportives en dehors des assemblées en le laissant choisir lui-même et librement ceux à qui il demandera des comptes après les avoir élus. Repenser surtout à nos systèmes basés sur le n'importe quoi dans l'imitation d'autrui. Bien des domaines ont besoin dans notre football d'être revus. Saisissons cette chance que la priorité des choses nous laisse afin qu'avant la fin dont nous rêvons puisse bénéficier de moyens que nous aurions pensé.