De Mustapha Zoubeidi - Drôle d'actualité que celle que nous vivons en ce moment. Censée rythmer le temps et poser des jalons dans l'Histoire, elle se trouve, par la force des choses et des circonstances en train d'opposer au silence des stades, les clameurs qui agitent les alentours. Rien à voir avec les victoires et les défaites qui continuent d'être consommées sans tambour ni trompette. Ceux dont la fonction est d'en rendre compte se suffisent à faire déborder plateaux et colonnes avec ce qu'habituellement ne constitue pour le football que contexte. Par nature éphémère, l'actualité n'a jamais autant qu'en ce moment, fait œuvre de nous faire regretter ce que le passé a laissé dans nos mémoires et ce que pour l'avenir on continue d'espérer. Si on nous donne à choisir parmi les nombreux événements dont elle se repaît depuis des semaines, nous tirerons deux exemples qui symbolisent si bien cette double fonction de l'actualité. Charriant le passé, elle nous fait regretter des temps où des hommes savaient, par amour pour leur club, s'imposer ou s'effacer. Or, comment ne pas déplorer ce qui se passe ouvertement à l'Etoile et plus sournoisement presque partout ailleurs. Où des hommes reniés de fait par le suffrage populaire s'acharnent à se targuer d'une légitimité de jure. Dans ce conflit c'est finalement le club qu'on est censé aimer qu'on écartèle inconsciemment. Heureusement de par son autre fonction, l'actualité nous apaise. Là aussi, à défaut d'événement sportif, le contexte nous offre des assises fédérales où des hommes se mobilisent pour nous promettre un meilleur avenir. Ainsi, au rythme d'un balancier immuable, entre passé regretté et avenir espéré, pour écrire l'histoire, l'actualité ne se fige jamais.