De Mustapha ZOUBEIDI - C'est à peine si on s'est aperçu qu'un match de championnat s'est joué dimanche dernier à Gafsa. Il est vrai que nous étions à un tournant décisif de la Coupe d'Afrique qui monopolisait toute notre attention. C'est après coup qu'on a réalisé que ce match banalisé par l'actualité s'est, non seulement, déroulé dans la correction, mais que son niveau technique a, de loin, dépassé la moyenne pour notre championnat. Alors on s'est mis à rêver. Pourquoi donc devrons-nous subir la fatalité d'un certain état d'esprit qui nous semblait incurable depuis si longtemps. Pourquoi ne pas le considérer comme passé de mode et que lassé de faire lui-même le spectacle, le public ne va pas décider à reprendre son rôle de spectateur, engagé certes mais dans les limites convenues. Pourquoi ne pas croire que dans sa majorité, il a fini par comprendre que c'est par son comportement, c'est lui, en fin de compte, qui module la vie de ce sport qu'il aime, et la survie du club qu'il soutient. Pourquoi ne pas croire qu'il ait tiré les conséquences des huis-clos répétitifs de l'année dernière et de l'inanité de son penchant à occuper l'avant-scène. Après Gafsa la semaine dernière, un premier test nous est offert pour après demain avec un club de gros calibre et un stade plus vulnérable de par sa capacité. Retenons notre souffle au cours de ces deux semaines durant lesquelles notre compétition devra accomplir sa mise à jour. Deux semaines pour juger des perspectives d'une saison témoin après une première post-révolutionnaire peu appropriée pour annoncer comment sera demain. On sait combien le football en Tunisie a besoin d'être revu. Quels sont ses maux organisationnels, infrastructurels, et de promotion technique. Des programmes à long terme aux feuilles de route aussi formelles que diverses, la charge des prochaines années va exiger bien de la peine. Mais tout va dépendre de cette année charnière. De la justesse de mise en œuvre jusqu'à la méthode à adopter. L'année témoin ou sa saison active dans ce domaine dépendra elle-même de cette reprise de deux semaines de mise à jour. Elles peuvent faire de notre rêve une réalité ou de notre stagnation une fatalité.