• Leur angoisse ? Achèveront-ils les programmes à temps ? - La reprise des cours s'effectue progressivement dans tous les établissements scolaires où les élèves, tous niveaux confondus, affichent une certaine volonté de poursuivre leurs études. La plupart ont regagné leurs classes avec un nouveau regard sur l'école et l'avenir en rompant complètement avec le passé qui fut marqué par un décrochage scolaire et une aversion pour l'école considérée, et non sans raison, comme pourvoyeuse de futurs chômeurs. Nul n'ignore que nos élèves fréquentaient l'école depuis plusieurs années sans en avoir la moindre confiance en l'utilité de leurs études ni en leur avenir : l'institution scolaire et l'instruction ont perdu, durant les dernières décennies, toute signification et valeur. Aujourd'hui, nos élèves se réinstallent à leur pupitre avec plus d'espoir de poursuivre leurs études sur de nouvelles bases, de réussir leur vie scolaire et d'assurer leur avenir. Cependant, la plupart des élèves ne sont pas assez attentifs en classe parce qu'ils sont encore branchés sur les actualités politiques et sociales survenues dans le pays. D'autres, ceux des classes terminales, éprouvent de l'appréhension quant à l'achèvement à terme des différents programmes. D'où les arrêts successifs des cours observés ces derniers jours par les élèves de terminale dans plusieurs établissements secondaires pour manifester leurs doléances auprès de l'administration, dont notamment les mesures à prendre pour leur permettre à se préparer à l'examen du bac sachant qu'il est impossible d'achever les programmes, qui sont d'ailleurs trop chargés, dans la période restante. Autrement dit, la majorité de ces élèves rencontrés dans plusieurs lycées, demandent carrément la suppression de certains chapitres, notamment ceux du troisième trimestre, sans pour autant annuler ou raccourcir les prochaines vacances de printemps, car, estiment-ils, ces vacances seront consacrées à la révision. Par ailleurs, ces élèves exigent qu'une circulaire ministérielle leur assure que les sujets du bac ne porteront que sur les chapitres étudiés. Or, cette mesure, quoique plausible, n'est pas appréciée par certains profs de terminale qui ont déjà commencé le programme par les derniers chapitres, sachant que la progression du programme n'est pas forcément linéaire et que les enseignants sont libres de suivre la progression qu'ils jugent nécessaire selon les conditions du travail dans l'établissement et la réalité des classes à leur charge. Ainsi, les profs de sciences, de maths, d'arabe, de philo ou de technologie peuvent avancer ou reporter certains chapitres à leur guise. Presque tous les profs interrogés sur ce problème nous ont assuré que malgré les sacrifices qu'ils vont consentir pour assurer un bon déroulement des cours d'ici à la fin de l'année, il est difficile de pouvoir achever les programmes à terme. Certains sont même disposés à donner des cours de rattrapage pendant les vacances et les jours fériés ; mais d'autres pensent que le ministère de tutelle pourrait dans les prochains jours prendre des mesures exceptionnelles pour alléger le programme de certaines disciplines (arabe, maths, philo…) et arrêter le plus rapidement possible la liste des programmes à réaliser dans la période restante et sur lesquels porteront les épreuves du bac afin de mettre fin à ce désarroi parmi les profs et les élèves. Côté administration, certains chefs d'établissements scolaires nous ont rassurés quant à l'achèvement des différents programmes concernant tous les niveaux et les disciplines. Pour ce faire, ils comptent sur la compréhension et le dévouement des enseignants dans cette période critique et surtout sur l'assiduité et la persévérance des élèves qui doivent fournir des efforts supplémentaires en vue de se rattraper. Directeurs et proviseurs pourraient aussi bénéficier d'une marge de tolérance quant à l'application des circulaires relatives aux différentes dates des examens du 2è et 3è trimestre (devoirs de contrôle et devoirs de synthèse) fixées auparavant par le ministère de tutelle, en faisant appel à une coordination entre les différents enseignants et en tenant compte des priorités qui s'imposent. Par exemple, dans certaines disciplines, on peut passer un seul devoir de contrôle au lieu de deux et remplacer le deuxième par un test oral, comme le proposa un enseignant de maths. D'autres ont proposé de transformer les séances de groupes (français, anglais, sciences…) en séances de classe entière, histoire de gagner du temps et rattraper le retard accumulé. Bref, enseignants, administratifs et élèves semblent optimistes quant à l'achèvement des différents programmes à terme. Espérons-le !