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Scénarios sur le départ de Moubarak
Egypte
Publié dans Le Temps le 09 - 02 - 2011

• La mobilisation ne faiblit pas - Le Temps-Agences - Des dizaines de milliers de manifestants étaient rassemblés hier au Caire pour marquer le début de la troisième semaine d'une révolte sans précédent contre le président Hosni Moubarak.
La place Tahrir, épicentre de la révolte déclenchée le 25 janvier, était noire de monde. Beaucoup de manifestants portaient des drapeaux égyptiens et des banderoles sur lesquelles était écrit "le peuple veut faire tomber le régime", leitmotiv du mouvement de contestation.
"Nous sommes le peuple, nous sommes le pouvoir", scandaient les protestataires.
L'opposition conteste notamment les conditions de candidature à la présidentielle, qui rendent quasi impossible la candidature d'indépendants, et au mandat présidentiel.
"Les jeunes d'Egypte méritent l'estime de la nation", a indiqué Souleimane, précisant que le président égyptien avait donné des instructions pour empêcher toute "poursuite" ou harcèlement à l'encontre des manifestants, dont "la liberté d'expression" ne devrait pas être "confisquée" selon lui.
Dans tous les cas, les mesures politiques -y compris l'annonce le 1er février du président qu'il ne briguerait pas un sixième mandat en septembre- n'ont pas apaisé la colère des protestataires qui exigent toujours un départ immédiat de Moubarak.
Sur la place Tahrir, la mobilisation ne faiblissait pas malgré les nuits fraîches, la fatigue et les conditions de vie spartiates sur ce rond-point devenu un village de tentes retranché.
Mais des scénarios sur un départ de Hosni Moubarak, sont envisagés par la presse étrangère. Le site Internet de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel écrit ainsi qu'il pourrait venir effectuer «un bilan médical prolongé» en Allemagne.
Selon le site de l'hebdomadaire, le chef de l'Etat égyptien devrait subir prochainement des examens médicaux à la Clinique Max Grundig dans la ville de Bühl près de Baden Baden.
Des négociations seraient en cours pour envisager un prolongement de ce séjour. Ce qui arrangerait tout le monde.
"Les Egyptiens seraient ainsi débarrassés de leur impopulaire président et Moubarak partirait la tête haute", indique le journal qui précise qu'on ne sait pas encore "si le président est intéressé par cette voie de sortie. Il donne plutôt l'impression de vouloir s'accrocher au pouvoir."
Des groupes pro-démocratie avaient appelé sur Internet à de nouvelles manifestations hier dans les grandes villes, pour marquer le début de la troisième semaine de révolte.
Les manifestations rassemblent des activistes politiques mais aussi des citoyens ordinaires qui ont mis fin à leur mutisme pour exprimer publiquement leur ras-le-bol du régime de Moubarak.
Parallèlement de nouveaux magasins et restaurants ont rouvert, et de nombreux Cairotes reprenaient le chemin du travail.
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Une commission pour amender la Constitution
Le Temps-Agences - Le président égyptien Hosni Moubarak a formé une commission en vue d'amender la Constitution en prévision de la prochaine présidentielle en septembre pour laquelle il ne sera pas candidat.
Moubarak a "signé un décret présidentiel en vertu duquel il a formé une commission qui aura pour mission d'apporter des amendements à la Constitution", a annoncé hier le vice-président Omar Souleimane à la télévision d'Etat après une rencontre avec le président égyptien.
Un dialogue national a été lancé dimanche entre le pouvoir et les différentes forces de l'opposition, dont pour la première fois les Frères musulmans, en vue d'une "transition pacifique du pouvoir basée sur la constitution".
Le président égyptien a "souligné la nécessité de poursuivre le dialogue, pour passer des lignes générales à une feuille de route claire au calendrier précis, en vue d'une transition pacifique et organisé du pouvoir, dans le respect de la légitimité constitutionnelle", a poursuivi Souleimane.
Les amendements concernent le nombre de candidatures à la présidentielle ainsi que le mandat présidentiel.
Le 1er février, a annoncé qu'il ne briguerait pas un sixième mandat en septembre, et appelé à "débattre d'un amendement aux articles 76 et 77 de la Constitution pour changer les conditions de la candidature à la présidentielle et limiter les mandats".
L'article 76, controversé, a été amendé en 2007. Il établit des conditions strictes pour se présenter à la présidentielle, notamment pour les indépendants qui doivent réunir le parrainage de 250 élus émanant de trois institutions différentes, toutes dominées par le parti au pouvoir.
L'article 77 établit la durée du mandat à six ans, pour un nombre illimité de mandats.
Promesse d'une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires
Le Temps-Agences - Le président égyptien Hosni Moubarak a promis lundi une hausse de 15% des salaires des fonctionnaires et des retraites, au 14ème jour de manifestations réclamant son départ, cependant que Barack Obama se félicitait des "progrès" enregistrés dans le dialogue avec ses opposants.
"Le gouvernement se préoccupe du citoyen égyptien et veut améliorer son niveau de vie", a déclaré le Premier ministre Ahmad Chafic, à l'issue d'une première réunion de l'ensemble du Conseil des ministres depuis le remaniement pour faire face à la crise qui secoue le pays depuis deux semaines.
La hausse entrera en vigueur à partir du 1er avril. "Les augmentations des retraites coûtent au Trésor 6,5 milliards de livres égyptiennes (un peu plus d'un milliard de dollars)", a précisé le ministre des Finances Samir Radouane.
La Maison Blanche a indiqué lundi que les autorités américaines n'étaient pas en contact avec les Frères musulmans, soulignant "les nombreux désaccords (des Etats-Unis) avec les déclarations de certains dirigeants de cette organisation".
Le président des Etats-Unis Barack Obama a estimé de son côté que le processus politique en Egypte enregistrait des "progrès".
Pour autant, selon le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, l'organisation d'élections libres à brève échéance en Egypte constituerait "une entreprise ambitieuse".
Il a rappelé que la Constitution égyptienne prévoyait des élections dans un délai de 60 jours si le président Moubarak quittait le pouvoir.
"La question se poserait de savoir si l'Egypte est prête aujourd'hui à avoir des élections concurrentielles et ouvertes, sachant que le passé récent a montré, très honnêtement, que les élections n'avaient pas vraiment été libres et justes", a dit Crowley.
La Maison Blanche a appelé par ailleurs tout futur gouvernement égyptien à respecter les "traités et engagements" actuels, allusion évidente au traité de paix liant l'Egypte à Israël.
De son côté, tout en affirmant que la France ne souhaitait pas "s'ingérer dans le choix du peuple égyptien", le ministre français de la Défense Alain Juppé a souligné que Paris soutenait l'avènement d'une "réelle démocratie" et estimé que "la transition (devait) se développer dès que possible".
Dans le même temps, la vie reprenait doucement son cours au Caire, avec la réouverture des magasins et des routes depuis dimanche.
La durée du couvre-feu a été de nouveau réduite dans la capitale, à Alexandrie (nord) et Suez (est) : il sera désormais en vigueur de 20H00 (19H00 HT) à 06H00 (05H00 HT).
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Le voyage embarrassant de Fillon et de sa famille en Egypte
Le Temps-Agences - En pleine polémique sur les vacances de Michèle Alliot-Marie en Tunisie, le premier ministre français a reconnu avoir été hébergé par les autorités égyptiennes pendant ses congés de Noël et avoir pris un avion de la flotte gouvernementale.
C'est une révélation qui vient ajouter à la polémique sur les vacances des ministres du gouvernement. Devançant des révélations du Canard enchaîné d'aujourd'hui, le Premier ministre a reconnu hier avoir utilisé pendant ses vacances de Noël en Egypte un avion du gouvernement égyptien, alors qu'il venait d'apporter un soutien public à Michèle Alliot-Marie, elle-même vivement critiquée sur ses vacances en Tunisie.
Dans un communiqué, Matignon explique que François Fillon s'est rendu à Assouan en Egypte entre le 26 décembre et le 2 janvier dernier avec son épouse et leurs enfants sur invitation des autorités égyptiennes. Il a pour cela utilisé un avion de la flotte française réservée aux membres du gouvernement, un Falcon 7X. «Le Premier ministre effectue tous ses déplacements en avion à bord d'appareils de la flotte gouvernementale, pour des raisons de sécurité et de disponibilité. S'agissant d'un déplacement privé, son billet et celui des membres de sa famille lui sont facturés, sur ses deniers personnels, au tarif établi par l'armée de l'air», précise le communiqué.
C'est pour se rendre ensuite d'Assouan à Abou Simbel et «visiter le temple» en cours de séjour, que François Fillon et ses proches ont eu recours à un avion de la flotte gouvernementale égyptienne. «Il a également effectué une sortie en bateau sur le Nil dans les mêmes conditions», ajoute le communiqué. Pendant tout le séjour, les Fillon ont été hébergés par les autorités égyptiennes.
Le chef du gouvernement a rencontré le président égyptien Hosni Moubarak, dont la population égyptienne réclame aujourd'hui le départ, le 30 décembre à Assouan, précise encore Matignon. Il s'est également rendu à la cathédrale d'Assouan le 1er janvier pour témoigner sa solidarité aux Egyptiens coptes après l'attentat commis contre une église d'Alexandrie. Une visite qui a fait l'objet d'un communiqué de ses services le lendemain. Ces précisions sont apportées par le Premier ministre «dans un souci de transparence».
D'après Le Figaro
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Omar Souleimane, de l'ombre au pouvoir
Le Temps-Agences - En vingt ans, Omar Souleimane est passé du rang de chef des services secrets égyptiens au poste de vice-président. De l'ombre au pouvoir. L'homme de la transition est-il capable de porter le changement tant attendu des Egyptiens ?
Le 29 janvier dernier, le président Hosni Moubarak, sous la pression de la rue, nomme au poste de vice-président un homme méconnu du grand public : le chef des services de renseignement, Omar Souleimane. Ceux qui suivent de près la politique américaine au Moyen-Orient connaissent déjà cet homme. Et tous ne sont pas nécessairement rassurés.
Affable, s'exprimant parfaitement en anglais, Omar Souleimane est devenu l'espion-en-chef de l'Egypte à partir de 1993 en prenant la tête des puissants services de renseignements égyptiens, surnommés le "Mukhabarat".
Formé en URSS, ce militaire avait la tête de l'emploi. Mais sa carrière a pris un tournant radical le 11 septembre 2001, après les attaques terroristes contre les tours du World Trade Center de New York.
Souleimane s'était forgé une solide réputation. En 2009, la revue américaine "Foreign Policy" l'avait classé parmi les cinq chefs du renseignement du Moyen-Orient les plus influents, devant Meir Dagan, chef du Mossad israélien.
Un relais bien identifié par les Américains
La nomination d'Omar Souleimane le 29 janvier dernier au poste de vice-président a pourtant été accueillie avec un certain soulagement par de nombreux observateurs. Notamment parce que cela signifiait que le président Hosni Moubarak avait pris note de l'impopularité de son fils et successeur quasi-désigné, Gamal Moubarak.
En privé, des responsables de l'administration américaine se sont félicités d'avoir affaire à un homme qu'ils ont régulièrement au téléphone. Au fur et à mesure que la situation se détériorait, Omar Souleimane est devenu le relais de Washington dans l'administration Moubarak.
Le 2 février, alors que la place Tahrir se déchirait entre pro- et anti-Moubarak, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé Omar Souleimane pour le presser d'identifier clairement les responsables des troubles et leur demander des comptes.
«Pas trop sentimental au sujet de la torture et tout le reste»
Les négociations entre les ambassadeurs américains et Omar Souleimane ne datent pas d'hier et ont déjà porté leurs fruits par le passé.
Dans son livre “The Dark Side : The Inside Story of How the War on Terror Turned into a War on American Ideals" [L'envers des choses : comment la guerre contre le terrorisme est devenue une guerre contre les idéaux américains, NDLR], Jane Mayer, journaliste au New-Yorker, cite l'ambassadeur américain en Egypte, Edward Walker, qui décrit Souleimane comme un homme "très brillant et très réaliste". Walker savait pertinemment que le chef des services secrets égyptiens était mouillé dans "des affaires négatives, comme la torture et tout le reste. Mais ce n'était pas un sentimental."
Jane Mayer examine dans son livre la façon dont la CIA a mené la "guerre contre le terrorisme" voulue par George W. Bush. Elle relate plusieurs épisodes où les services secrets américains ont livré des terroristes à des pays réputés pour leur usage de la torture. Y compris l'Egypte.
Les Frères musulmans : “Ces menteurs qui ne comprennent que l'usage de la force”
Omar Souleimane a été un acteur important des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, dans lesquelles l'Egypte a joué le rôle d'intermédiaire ces deux dernières années. Souleimane a fait plusieurs fois le voyage à Tel-Aviv et à Jérusalem, pour rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le président Shimon Pérès.
Il a une bonne connaissance du dossier palestinien. Il a tenté vainement en 2008 de mettre d'accord le Hamas et l'Autorité palestinienne sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Il a également été impliqué dans la démolition de tunnels de contrebande entre la bande de Gaza et l'Egypte. A la tête des services d'espionnage de la plus grande puissance sunnite du monde arabe, Souleimane a soutenu le durcissement de la politique américaine et israélienne contre l'Iran.
Mais son plus grand atout, aux yeux des Etats-Unis, c'est son anti-islamisme. Selon le quotidien britannique "The Guardian", Souleimane aurait décrit les Frères musulmans comme des "menteurs qui ne comprennent que l'usage de la force".


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