Le président égyptien Hosni Moubarak a annoncé jeudi soir 10 février 2011, un transfert de pouvoirs au vice-président Omar Souleymane. Dans une dépêche, Reuters écrit que le discours du Raïs n'a pas convaincu les manifestants qui réclament sa démission immédiate et, place Tahrir, dans le centre du Caire, ils ont brandi des chaussures en signe de mépris en scandant "à bas, à bas Hosni Moubarak" et "dégage, dégage". Le président égyptien a réitéré qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat lors de l'élection présidentielle de septembre et il a déclaré que les discussions avec l'opposition, encore impensables il y a deux semaines, avaient dégagé un consensus préliminaire de nature à régler la crise. L'Egypte se dirige vers un transfert de pouvoir pacifique, a dit Moubarak, affirmant qu'il croit en l'honnêteté des revendications et des intentions des manifestants. Dans une allocution de vingt minutes, il a dit refuser que des puissances étrangères dictent la conduite des événements en Egypte, allusion à Washington qui a invité son allié de longue date à une transition rapide et ordonnée. Hosni Moubarak a exprimé sa compassion pour ceux qui ont perdu des proches dans les manifestations et il a dit s'engager à ce que les défunts, dont le nombre est estimé à 300 par les Nations unies, ne soient pas morts en vain. Il a annoncé qu'il allait "déléguer au vice-président de la République les prérogatives du président de la République d'une manière fixée par la Constitution". Le vice-président Souleymane, ancien chef des services de renseignement, n'est pas très populaire parmi les manifestants qui réclament une rupture totale avec un système dominé par les militaires. Souleymane est intervenu à la télévision après Moubarak, et a déclaré qu'il existait une feuille de route pour la transition, soulignant qu'il superviserait un "transfert pacifique de pouvoir" avant d'appeler les manifestants à la Place Tahrir de rentrer chez eux et de reprendre le travail. Après ces deux discours, toutes les éventualités restent possibles et tout dépendra de l'attitude des militaires face à la population qui semble déterminée à poursuivre le mouvement de contestation.