Un concert exceptionnel dédié aux martyrs de la révolution et présenté par Ouled El Manajem a drainé dimanche la grande foule au complexe culturel Néapolis. Organisé par l'UGTT, cette manifestation musicale et poétique a tenu sa promesse. Ouled El Manajem a pu enflammer la salle avec un répertoire de textes engagés chantant les justes causes. Le public présent était comblé et ravi sans trop demander pourquoi ni comment cet ensemble composé de Salah Toumi (luth) Karim Ellob (percussion) Ibrahim Neffati (Douff) et Naceur Souilmi (chanteur) arrivait à communiquer l'émotion et le plaisir de découvrir et apprécier ce chant engagé loin de tout tapage sonore.. Durant deux heures, Ce groupe fondé en 1977 à Oum El Arais n'a rien perdu de sa verve. Doté d'une présence scénique et d'un charisme incroyables, la connexion entre le public et cet ensemble est totale. Pour preuve, à chaque chanson, toute la salle est debout pour accompagner ces révolutionnaires de la chanson qui ont chanté la vie, la liberté, la femme, la patrie, la Palestine, la mère, les pauvres et les démunis. Ils se sont donné à fond et y ont mis toute leur énergie et toute leur sensibilité. La voix chaude, forte et mélodieuse de Naceur Souilmi a ébloui le public qui à chaque mot retenait son souffle et s'imprégnait des paroles des chansons pour mieux les saisir. Avec une main qui s'élève dans l'air, l'autre serrant le micro, il nous a transportés à travers des chants engagés. L'assistance connaissant à merveille ses chansons, n'a cessé tout au long du concert de lui donner la mesure. Un déluge d'applaudissements et de cris de joie à chaque chant. C'était émouvant ! Et le concert continue avec « warda » « Dez Ennah » « Palestine » « Omel eddamous » Le partage était grand. La tension monte et le rythme devient plus présent. Le grand poète Adem Fathi a tenu à prendre part à cette manifestation avec ses poèmes engagés « Bain de sang » et « Liberté » Ce fut la grande communion avec un public connaisseur et des artistes engagés qui mettaient leur notoriété au profit de causes qui le touchaient particulièrement : la défense de la liberté, les démunis et les déshérités. La salle, pleine à craquer, vibrait chaque fois à chaque rythme. Des envolées en compagnie du luth, des rythmes sous l'effet de la percussion et du daff , une parfaite symbiose entre le groupe et le public. Tous les ingrédients d'une soirée chaude. Chaque instrument rime avec l'autre aux influences rythmiques profondément tunisiennes. Ouled El Manajem ont su tirer leur épingle du jeu car ils ont pu mettre en chaque morceau du cœur et de l'énergie. Séduisants et talentueux, cesmusiciens nous ont apporté ce soir un swing différent et de la bonne musique engagée. Leurs mélodies inoubliables et les textes profonds de leurs chansons, continueront encore longtemps, par leur générosité, leur humanisme et leur poésie à transporter les âmes et les cœurs.