• Selon des “changeurs de devises” locaux, la chute du dinar libyen est à peu près de 60% - Aux abords de la ville de Ben Guerdène, étrangement calme. Les habitants paraissent pessimistes. Les dernières nouvelles venant de l´autre côté des frontières ne sont guère rassurantes. Beaucoup de Tunisiens ont enfin pu fouler le sol de la Patrie qu´ils n´hésitent pas á embrasser, signe de réconfort et de soulagement. Des scènes que nous ont été relté de la part de ceux ayant réussi à gagner le sol tunisien, font montre d'une anarchie totale qui s'est emparée de la majorité des villes libyennes. Ils étaint tunisiens, égyptiens, turcs et d´autres nationalités d´Afrique Subsaharienne a voir fui les libye. Leurs récits sont presque tous les mêmes. Au delá de cet exode massif, une catstrophe économique frappe cette ville de Ben Guerdène qui ne peut laisser indifférent. Le blocage au niveau des frontières tuniso- libyennes profite á une poignée de contrebandiers. Mais ce bloquage a des effets trés négatifs sur l´ensemble de l´économie tunisienne, déjá fragilisée depuis quelques semaines. La Tunisie est le troisiéme exportateur vers la Libye. Avec près de 8% des importations libyennes, elle est le troisiéme après l´Italie (23%) et l´Allemagne (10%). L´interconnexion des deux économies a gagné en importance ces derniéres années, pour devenir un réel partenariat. Allez demander à des dizaines, et peut être bien, des centaines d´industriels tunisiens, pour savoir l´impact de la conjoncture sur leurs activités. Mais ici, à Ben Guerdene, les gens, et même s'ils préfèrent parler d'autres préoccupations, se disent gravement touchés. Le marché du Maghreb Arabe, ou ”Souk Libya”, est une plate-forme de première importance pour les habitants de cette ville frontalière. C´est leur toute première source de revenus. L´activité au niveau de Ras Jedir est le seul témoin sur les importantes quantités de marchandises traversant d´un côté des frontières, comme de l´autre. Mais pour les habitants de Ben Guerdène, la fermeture presque totale des frontières est synonyme d´une paralysie totale. ” On ne peut plus rien faire, nous précise Moncef, un grossiste d´appareils électroménagers au Souk Libya. Les évenements qui se déroulent actuellement, nous font certes mal au coeur. Mais ce mal est double lorsqu´il veut aussi dire l´arret total de notre activité”. L'arrêt total des activités nous a aussi été décrit par Salah Ghoudi, vendeur de produits alimentaires en gros. ”On ne peut plus faire des affaires. Nos clients libyens ne peuvent pas traverser les fontières, alors on ne reçoit plus de marchandises”. Beaucoup de gens ayant acheté leurs marchandises à des valeurs monétaires bien déterminées, ont commencé á accumuler les pertes puisque la valeur du dinar libyen ne cesse de chuter. Selon des ”changeurs de devises” locaux, la chute du dinar libyen est à prés de 60 %. ” La situation en Libye n´encourage personne pour faire le déplacement et encore moins à importer de la marchandise. Mais si la sitaution persiste, on commencera encore á cumuler les chômeurs. Déja des dizaines de milliers d´emploi sont déjá perdus par nos concitoyens en Libye. Si la situation persiste , ou si elle s´aggrave, les perturbations ne feront que commencer, et c´est la ville de Ben Guerdène qui sera la toute première à payer cher la facture des événements en Libye” ajoute-t-il. Mais ce ne sera pas seulement la ville de Ben Guedène, ni encore les villes du Sud de la Tunisie qui paieront cher la facture de ce qui pourrait advenir. Pour le moment, déjá, un nombre de secteurs est en rélle souffrance. Le flux de touristes libyens aurait en effet le bienvenu pour une industrie touristique tunisienne qui ambitionne une relance. Les échanges tuniso-libyens estimés à quelques milliards de dinars sont actuellement en chute libre, et si les choses demeurent à l'état actuel, nos experts auront du pain sur la planhe pour limiter les dègats. Tout en étant optimiste, et tout en essayant de dégager une vue d´ensemble sur le paysage de ces relations tuniso- libyennes et à soutenir nos frères libyens dans leur Révolution, il n´est pas plausible en ces moments critiques de pouvoir se prononcer sur le devenir des relations économiques liant les deux pays. Cependant beaucoup de questions peuvent être posées, elles concernent les investisements et les acquisition libyens en Tunisie, et dans différents domaines, notamment ceux en tourisme et de l'industrie. Ce qui est cependant à mentionner, c´est qu'en cas d´une rélle transition vers la dèmocratie en Libye, la Tunisie pourra compter sur un réel partenaire, d´ailleurs non seulement sur le plan économique, qui ne sera pas tributaire des sautes d'humeur et de l'état d'âme d'un ”leader” impérvisible dictateur. Haykel Tlili
Change : Nos concitoyens Tunisiens (retournés) travaillant en Libye autorisés à convertir une seule fois 1000 dinars libyens La Banque Centrale de Tunisie (BCT), informe les citoyens Tunisiens travaillant en Libye et qui sont retournés, depuis le 17 février 2011, qu'ils peuvent convertir une seule fois, selon les procédures de changes en vigueur, 1000 dinars libyens. Rappelant que le dinar libyen n'est pas convertible, la BCT explique cette décision par la situation exceptionnelle que traverse la Libye et annonce que les personnes désirant bénéficier de cette procédure doivent contacter le siège ou une des agences de la BCT à l'intérieur du pays, munies d'un passeport sur lequel doit être apposé le cachet de la police des frontières.