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Fini le temps des allégories
Repenser la devise de l'Etat - L'Ordre, la Liberté, la Justice
Publié dans Le Temps le 11 - 03 - 2011

Calquée sans doute, du moins dans sa structure, sur la devise de la France contemporaine, notre devise nationale est peut-être à réviser. Les trois valeurs qu'elle évoque sont classées selon un ordre de préférence ou de priorité très contestable, aujourd'hui : la triple allégorie de l'Ordre, de la Liberté et de la Justice mérite qu'on y revienne même au point de vue de la représentation artistique. Il est certain que lorsque le choix s'est porté sur cette devise, l'urgence était d'instaurer l'ordre et de fonder un Etat fort. D'où cette prééminence de l'Ordre sur les deux autres valeurs.
Le Lion cabré tenant le glaive traduisait donc ce besoin de jeter les bases d'un Etat aux institutions solides et respectées. L'emblème de la Liberté, bateau naviguant allègrement dans une mer sans fin, se justifie par le souvenir douloureux du joug colonial et des sacrifices consentis pour que la Nation recouvre son indépendance. Quant à la Justice, représentée par une balance aux deux plateaux parfaitement équilibrés, elle vient en dernier en raison peut-être du souci de développer d'abord les ressources du pays et de les répartir équitablement par la suite entre les Tunisiens. Nous sommes jusque-là au niveau des principes et des motivations qui avaient conduit Bourguiba et ses hommes à opter pour la devise actuelle.
Valeurs bafouées
Seulement voilà, depuis l'ère bourguibienne jusqu'à nos jours, bien des choses ont évolué (pas vraiment en bien) dans le rapport de nos dirigeants avec la devise de leur pays. Entre-temps donc, le Lion cabré fit un usage excessif de son glaive. Bourguiba et ses différents ministres recoururent assez souvent à la répression pour mater leurs opposants et étouffer l'aspiration légitime à la démocratie et à la liberté. Il y eut justement de moins en moins d'expression libre et d'opinion libre. Les prisons ne désemplissaient plus et accueillaient toujours plus d'étudiants et d'intellectuels hostiles au régime ou aux politiques des gouvernements successifs. Avec Ben Ali, la devise fut maintenue telle quelle et l'Ordre ne signifiait désormais qu'Oppression, Restriction des libertés, Dictature, Renforcement continu de l'appareil policier et Emprisonnement de tous les opposants « dangereux » pour le régime. Il en résulta le bâillonnement de tous les médias et l'interdiction de toutes les organisations, et de tous les partis jugés subversifs. Les courtisans flagorneurs proliférèrent dans tous les domaines de la vie publique et constituèrent un corps supplémentaire de contrôle et de surveillance. Inutile devant un tel tableau de parler du sort de la Justice du temps de Ben Ali. Car, il n'y avait de Justice que celle qui arrangeait les affaires du président déchu et celles de son entourage immédiat. Quant à l'équité sociale et à l'équilibre régional, ce n'étaient que des promesses chimériques dont on remplissait les discours officiels et dont on gavait les populations crédules.
Changer l'Ordre
Heureusement que les naïfs n'étaient pas trop nombreux parmi la population tunisienne. Et vint le jour où Ben Ali et les siens tombèrent. Certes c'est très secondaire aujourd'hui de proposer des changements dans la devise de notre Etat. En effet, ce n'est pas une urgence pour l'instant. Il n'en demeure pas moins pertinent de se demander si son maintien ne risque pas d'être en déphasage avec l'esprit de la Révolution. Ce qui dérange le plus dans l'actuelle devise, c'est encore le classement des valeurs auxquelles elle fait référence. La Justice sociale (L'Egalité) prime et primera toujours l'Ordre ; elle est même une garante primordiale de cet Ordre. Et puis pourquoi ne pas proposer le Progrès à la place de l'Ordre, ou la Tolérance ou tout autre idéal universel ? Il est vrai que les hommes politiques, de tous bords, sont rarement respectueux des valeurs dont ils se réclament ; toujours est-il que moralement parlant, celui qui n'honore pas la devise de son pays mérite d'être considéré comme un traître à ce pays. La « haute trahison », la vraie, c'est justement de manquer à ce devoir « hautement » spirituel et, plus que tout autre, patriotique !


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