On a l'impression d'assister à une impasse militaire en Libye. La guerre qui dure depuis des mois ne montre aucun signe de dénouement, ni de vainqueur potentiel. Pourtant, à l'annonce de l'intervention de l'Alliance Atlantique dans ce pays et au début des frappes aériennes, la certitude était qu'il en allait de quelques semaines avant que ne s'effondre le régime de Kadhafi. Des mois après, et malgré les bombardements des points névralgiques et de quelques bavures, le statu quo perdure. C'est-à-dire que le régime se maintient toujours en place et que ses forces sont toujours actives et en état de nuire. S'il est vrai que Kadhafi a perdu son arrogance des premiers jours de l'insurrection et que son armée fait montre de signes de faiblesse, il est néanmoins difficile d'avancer un pronostic, ni sur la fin des affrontements ni sur les chances de victoire de la rébellion. On a à plusieurs reprises attribué à cette dernière des avances décisives sur le terrain, mais à chaque fois c'était la désillusion et le retour en force des troupes restées loyales à Kadhafi. On commence à s'interroger de plus en plus aujourd'hui sur les raisons de l'éternisation de la guerre, non sans la qualifier d'un semi-échec de l'Alliance Atlantique dans l'accomplissement d'une mission pourtant à sa portée. Mais l'opération libyenne, a peut-être souffert de l'engagement réduit des Etats-Unis dans la guerre. Ce qui démontre encore une fois que l'Alliance sans la force américaine ne pèse pas lourd. Et pour beaucoup d'autres ceci est la preuve de la faiblesse des Européens, de leur manque de cohésion et de leur immaturité stratégique dans la gestion des affaires qui leur sont prioritaires, et de la destabilisation qui menace à leurs portes. Lotfi OUENNICHE