Le Temps-Agences - Les combats faisaient rage encore hier dans le nord du Liban, entre l'armée et le Fatah Al-Islam assiégé dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared. La situation reste très tendue au Liban, confronté à ces violences depuis le 20 mai ainsi qu'aux attaques d'autres islamistes armés dans le camp d'Aïn Héloué, dans le sud, et à des attentats dans la région de Beyrouth. L'armée libanaise continuait de pilonner les positions des miliciens dans le camp de Nahr Al-Bared. Des témoins ont fait état de bombardements intermittents et de coups de feu sporadiques. La police déclare détenir 32 miliciens islamistes. Plus de 120 personnes, dont au moins 60 activistes du Fatah Al-Islam, 46 soldats et 20 civils sont morts dans ces affrontements, les pires qu'ait connus le pays du Cèdre sur le plan intérieur depuis la guerre civile de 1975-90. On ignore le nombre des victimes civiles récentes car ni journalistes ni travailleurs humanitaires n'ont le droit de pénétrer dans le camp, où se trouvent encore plusieurs milliers des quelque 31.000 de Palestiniens y habitant normalement. La plupart des quelque 400.000 réfugiés palestiniens qui vivent chichement dans les 12 camps du pays ne soutiennent pas le Fatah Al-Islam mais beaucoup se sentent méprisés par les Libanais. La situation reste explosive également dans le reste du Liban, où cinq attentats ont fait au moins deux morts et une quarantaine de blessés ces dernières semaines. Le dernier en date s'est produit avant-hier soir sur la zone industrielle de Ghouk Mousbeh, à 20km au nord de Beyrouth, près de la ville chrétienne de Jounié, selon des responsables de la sécurité; on dénombrait au moins un mort et trois blessés.