Le Temps-Agences - L'épouse de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, dernier fugitif de premier plan recherché par le TPIY, a affirmé hier que son mari était mort. "S'il était vivant, il aurait trouvé un moyen de nous appeler", a déclaré Bosiljka Mladic devant un tribunal de Belgrade, où elle est jugée pour des armes retrouvées à son domicile lors d'une perquisition en 2008. Elle a expliqué que l'ancien commandant militaire bosno-serbe avait eu trois attaques cérébrales lorsqu'il se cachait à Belgrade jusqu'en 2001. Selon elle, il n'a pas pu survivre sans aide médicale. Ratko Mladic est recherché par le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie de La Haye pour des crimes de guerre commis durant le conflit en Bosnie-Herzégovine (1992-95), notamment pour le massacre de 8.000 musulmans bosniaques dans l'enclave de Srebrenica à la fin de la guerre de Bosnie. Les procureurs de l'ONU pensent que le fugitif se cache en Serbie où il bénéficierait de la protection de tenants de la ligne dure qui le considèrent comme un héros de guerre. Son arrestation est l'une des conditions à l'entrée de la Serbie dans l'Union européenne. Bosiljka Mladic a expliqué aux juges que son mari avait abandonné leur maison de Belgrade en 2001, au moment de l'arrestation et de l'extradition de l'ancien président Slobodan Milosevic à La Haye. Ce dernier est mort d'une crise cardiaque en détention en 2006. La famille de Mladic a demandé à la justice de le déclarer officiellement mort, mais pour les autorités, il s'agit d'une manipulation destinée à saper les recherches. Bosiljka Mladic pourrait être envoyée derrière les barreaux si elle est reconnue coupable de détention d'armes: trois revolvers, un fusil et une soixantaine de cartouches avaient été retrouvés au moment de la perquisition. Elle a déclaré au tribunal que ces armes appartenaient à son mari et qu'il leur avait interdit, à elle et leurs deux enfants, de s'en approcher. "Rien n'avait été touché et c'était plein de poussière", a-t-elle assuré. Une vingtaine d'ultranationalistes ont assisté à l'audience, exhortant Mladic à ne pas se rendre, malgré la "torture", selon eux, infligée à son épouse.