• L'ultimatum expire aujourd'hui - A La Goulette, s'est tenue une réunion au bureau local de l'UGTT au cours de laquelle a été conçu un manifeste de constitution du conseil pour la protection de la Révolution. Cette naissance relativement tardive a été vécue comme une renaissance, un événement heureux qui a symboliquement libéré la délégation de l'emprise des mafieux. La Goulette est enfin revenue à ses enfants. Mais cette fête a été gâchée le lendemain, car monsieur le gouverneur de Tunis en a voulu autrement : il a imposé sa liste de seize pour le conseil municipal provisoire dont certains membres sont douteux. Il est à rappeler qu'il était convenu que ces places seraient partagées entre La Goulette et L'Aouina. Celle-ci a déjà arrêté sa liste depuis le 1er Avril, tandis que la première a tardé à le faire faute d'entente. Et face à la nouvelle situation et pour relever le défi, les Goulettois se sont réunis d'urgence mardi à 17h30 pour trancher. Ils se sont enfin de compte entendu sur les huit représentants. Une réunion improvisée a eu lieu juste après avec les Laouinois pour discuter des mesures à prendre pour contrecarrer la décision du gouverneur. On s'est mis d'accord sur la rédaction d'une pétition et l'organisation d'un sit-in pour le lendemain à 10h devant la délégation. La pétition comprend trois points : le refus catégorique de la liste désignée et imposée, la condamnation du procédé de la désignation et du parachutage, pratiques courantes du régime déchu, l'attachement à la liste conventionnelle des représentants de La Goulette et L'Aouina soutenue par le Conseil Local de la Protection de la Révolution. Et dans le cas où leur requête n'aurait pas de suite, ils sont décidés à utiliser tous les moyens légitimes pour défendre leur droit. Mercredi à 10h, une centaine de personnes se sont attroupées devant la délégation et ont scandé des slogans de protestation pendant une heure et demie. Avant de partir, les citoyens en colère ont remis au délégué leur liste des seize, ils l'ont prié de la remettre au gouverneur et lui ont fixé un ultimatum : samedi, c'est-à-dire aujourd'hui. Au-delà de cette date, ils sont décidés à emprunter d'autres chemins dans le cas où la réponse serait négative bien évidemment. Le responsable a ensuite exprimé son désir de recevoir aujourd'hui un délégué de L'Aouina. D'après des sources diverses d'information, la pratique de la désignation est généralisée, on en use dans tous les gouvernorats, ce qui a provoqué un tollé général dans l'ensemble du pays.