Il fallait une victoire avec deux buts d'écart pour le Club Africain face à Al Hilal pour prétendre à une qualification à la phase de poule de la ligue des champions. Une mission que nous considérions aisée pour les protégés de Kaïs Yâakoubi avant les trois coups, mais qui s'avéra des plus difficiles par la suite. En effet, après seulement dix-sept minutes de jeu, les Clubistes se retrouvèrent menés au score après avoir encaissé un but suite à une bévue monumentale de Adel Nefzi, auteur d'une sortie hasardeuse, ponctuée par une hésitation évidente et un Sadomba seul devant une cage vide (17') … A partir de cet instant, il fallait marquer trois buts et ne pas en encaisser un autre. Et pourtant, les « Rouge et Blanc » entamèrent la rencontre pied au plancher en se créant pas moins de trois occasions de but qui n'aboutirent à rien. Les clubistes se ruèrent en attaque avec toutefois très peu d'imagination en s'entêtant à vouloir passer par l'axe de la défense. Il aurait fallu insister un peu plus sur les couloirs. L'absence de Dhaouadi n'était pas pour arranger les choses et les montées des latéraux Meriah et Iffa étaient insuffisantes et peu convaincantes. C'est la physionomie de cette première mi-temps au cours de laquelle le comportement collectif des clubistes fut en deçà des attentes. Ce qui étonne le plus, c'est cette absence de réaction de leur part tout juste après la première réalisation soudanaise. Les Soudanais auraient pu également regagner les vestiaires avec plus d'un but d'écart. Ils auraient peut-être pu tuer le match bien avant la fin de cette première période en profitant des espaces concédés par les coéquipiers de Mouihbi. Le tort du Club Africain était celui d'avoir opté pour un football direct et irréfléchi. Et la rentrée de Melliti vers la fin des premières quarante-cinq minutes à la place de Aouadhi devait apporter plus de solutions en attaque et permettre une meilleure occupation du terrain avec toutefois un risque évident de se faire surprendre sur un contre. Les Clubistes évoluant désormais avec un seul pivot et trois joueurs au milieu en soutien au duo Soltani/ Ezéchiel. Le placement de ce dernier fut également un grand point d'interrogation ayant passé le plus clair de cette première mi-temps à quarante mètres de la cage hilalienne.
En avant toute !
Sur les gradins, on y croyait encore. Marquer trois buts en seulement quarante-cinq minutes était possible. Pour cela, il lui fallait égaliser au cours des dix premières minutes de la deuxième mi-temps. Soltani a failli le faire suite à une tête peu appuyée consécutive à un centre de Iffa (46'). On a vu ce dernier discuter avec Meriah pour se dire qu'ils devaient monter en attaque en même temps et mettre la pression sur la défense adverse. Wissem Ben Yahia tenta sa chance de loin (52') sans succès. Les minutes s'égrenaient et les supporters ne voyaient rien venir. Yâakoubi prit les devant effectuant un deuxième changement. Il incorpora le jeune Mechergui à la Place de Khéchache et quelques minutes plus tard il se retrouva obliger de se passer des services de Mouihbi qui s'est fait mal et qui se fit remplacer par Hmam. C'était à une demi-heure de la fin du match. Les prémices de l'élimination se faisaient de plus en plus sentir et les supporters se faisaient de moins en moins entendre jusqu'à la 68ème minute quand Melliti ajusta sa balle et tira de loin pour tromper la vigilance de Mahjoub, aidé en cela par une déviation d'un défenseur adverse. Un but de chaque côté et encore vingt-deux minutes pour renverser la vapeur et se qualifier à la phase de poule de la ligue des champions. En football, c'est beaucoup de temps, mais le Club Africain d'hier était incapable de le faire. Encore une fois, il se voit priver d'une participation à la phase de poule. Le public présent l'aida en quelque sorte puisqu'il l'empêcha de disputer ses chances jusqu'au bout. En effet, à huit minutes de la fin de la rencontre, des dizaines de supporters envahirent le terrain pour s'en prendre à l'arbitre du match. En fin de compte, c'est une élimination qui ne sera pas sans suite puisque les sanctions vont tomber et le Club Africain en particulier et les clubs tunisiens en général vont en payer le prix fort. En attendant, le stade de Radès vient de subir un énième acte de vandalisme et ce n'est pas le plus important. Désormais, il est clair que la compétition doit se poursuivre dans public.