Un nouveau rapport sur la compétitivité africaine, élaboré par le Forum Economique de Davos, en collaboration avec la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement a été publié, avant-hier, en prélude au forum économique sur l'Afrique qui se tient du 13 au 15 juin courant à Cape Town (Afrique du Sud ). Il s'agit d'un premier rapport sur l'environnement conjoncturel des entreprises africaines. La Tunisie a été classée 1ère en Afrique en matière de compétitivité et 29ème à l'échelle mondiale. Le rapport reconnaît trois clés de succès permettant de rendre les pays africains dont la Tunisie plus compétitifs à savoir : l'accès au financement, les infrastructures de bases adéquates et la crédibilité des institutions. « La difficulté d'accéder aux services financiers constitue le principal obstacle à surmonter pour les entreprises africaines mais les infrastructures déficientes, la corruption et la faiblesse des institutions nuisent également à la compétitivité des biens et des services africains », souligne le rapport. Ainsi, cinq thèmes communs ont été retenus pour analyser la compétitivité des pays : le cadre politique, l'accès au financement, l'infrastructure, la corruption et les exemples de réussite. Devançant l'Afrique du Sud, la Tunisie a été classée 19ème en matière de corruption, 36ème en matière de protection des droits de propriété , 34ème pour son système judicaire et 20ème pour la performance de son environnement sécuritaire. La Tunisie a été également classée cinquième en terme de participation de la femme à la vie active ou encore au travail. Le rapport juge le marché de travail tunisien « flexible et performant » et classe le pays au 32ème rang en la matière et au 29ème rang en terme de relation entre employé et employeur. « Les rapports entre l'employeur et le travailleur se caractérisent par une bonne coopération », indique l'étude. Par ailleurs, et en matière de qualité des institutions privées et les valeurs éthiques des entreprises, la Tunisie a été placée au un même pied d'égalité avec l'Espagne et le Portugal. Il va sans dire que des efforts doivent être encore fournis pour améliorer le climat des affaires en Tunisie, notamment en matière d'accès au financement, de taxes élevées d'imposition et de régulations mais aussi le volet de la bureaucratie. Le rapport présente ainsi une vision intégrée des défis politiques auxquels les nations africaines sont confrontées tandisqu'elles jettent des bases d'une croissance et d'une prospérité durables. « L'Afrique a toutes les cartes en main pour devenir un acteur beaucoup plus compétitif » , affirme Obiageli Katryn Ezekwesili, vice-présidente de la Banque Mondiale, chargée de l'Afrique. « La clé de l'avenir pour les économies africaines est le commerce et l'investissement », ajoute Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement.