Les Stadistes doivent s'être réveillés avec un sacré mal de tête à l'issue de cette correction subie face à l'Espérance. Tous les sportifs étaient à mille lieues d'imaginer untel score. Deux analyses, scindées en deux parties, l'une factuelle, l'autre réflexive, quoi que liées, s'imposent. En revoyant les péripéties du match, tous s'accordent à dire qu'il n'y avait pas photo entre les deux formations, et, d'ailleurs aux yeux de quelques ergoteurs, il n'y avait même pas l'ombre de la moindre diapo, tellement l'hégémonie de l'Espérance était corroborée. Par moments on croyait que c'était un simple galop d'entrainement pour les ‘sang et or', une petite corvée amicale. Et d'ailleurs, le trio arbitral, objet de quelques réserves émises par les uns avant le match, s'en est bien sorti, si l'on excepte la bourde de Farouk Ben Farhat, un des deux assistants, qui avait signalé un hors jeu inexistant de Akram Maâtoug, juste à l'issue du but inaugural du vainqueur de ce derby, qui n'en est plus un. Mais, sinon, le doyen de nos clubs avait déroulé, et, par moments, on avait senti les joueurs du Bardo asphyxiés, incapables de la moindre réaction, n'ayant aucune qualité pour mettre en exécution la moindre intention. Faiblesses mentales, qui ont aggravé les faiblesses techniques, en l'absence de quelques joueurs notables (Ba, et, Martial). L'équipe stadiste n'a pas été au rendez vous, et, son entourage proche, s'attendait peut être à mieux, tout en sachant au fond de lui-même que ça allait vraisemblablement mal finir. L'Espérance, dans sa copie d'avant-hier, ne pouvait jamais être, arrêtée, ou même freinée par cette équipe stadiste, dans sa copie d'avant-hier. Le leader est peut être le club le plus stable du pays, qui n'a jamais eu de difficultés financières, qui n'a jamais eu des problèmes d'infrastructure, et, en foi de quoi, il n'a jamais suspendu les entrainements, et, n'arrêtait pas d'enfiler les matchs, même quand le championnat était arrêté dans ses compteurs. De surcroit, ses récentes sorties en Champion's ligue africaine n'ont fait que solidifier, et, immuniser sa carapace. Selliti, dans un premier temps, et, puis M'sakni (Iheb), avaient beau tenté quelques essais, mais les orienter tous vers l'insuccès était un simple jeu d'enfants pour Hicheri, et, ses compagnons. De toutes les façons, pour les Stadistes, les vrais, l'ampleur du score, leur fait un peu mal, la manière de jouer de leurs joueurs peut sûrement les désappointer, mais ils doivent bien se rendre à une évidence : le Stade Tunisien n'a pas pour le moment de quoi s'octroyer une partie, même infime, du ‘droit d'ainesse'. Il n'en a pas les moyens. Que les siens doivent éviter de brûler toute l'équipe sur le bucher de la déception. Penser dès aujourd'hui à l'avenir est impératif, mais, aussi, du côté du Bardo, on doit être convaincu que la saison n'est pas encore finie. Il y aura encore bien des points à grappiller, et, puis, il faut, comme on dit communément, mettre le paquet sur la Coupe de Tunisie, qui reste le théâtre de rêve, de tous les stadistes, de toute la localité. Dans de bonnes conditions, et, avec ses meilleurs joueurs (ne pas oublier que contre l'Espérance les deux cadors du ST, Ba, et, Martial, manquaient à l'appel), ils ont le droit de rêver.