Hier, devant l'hôpital Keireddine, le corps médical et paramédical, des citoyens de La Goulette et du Kram et les militants des Conseils de la Protection de la Révolution des deux localités ont observé un sit-in à 11h30 pour réclamer la construction d'une nouvelle urgence sur le terrain nu qui se trouve en face de l'hôpital qui en est propriétaire et dont la vocation a été modifié par Imed Trabelsi, qui a bénéficié de l'appui de l'ex directrice de l'hôpital, Najet Trabelsi(voir notre article du 17 Mai). Ce rassemblement intervient après des révélations relatives à des actes de corruption et de malversation dans lesquels sont impliqués le directeur de l'établissement et le chef du service d'urgences. Ces deux responsables sont accusés d'avoir étroitement collaboré avec les Trabelsi sus cités. Un plan homologué Le docteur Snoussi, secrétaire général du syndicat régional de Tunis des médecins généraux, nous a présenté un plan d'aménagement de l'hôpital datant du mois d'avril 2009 et homologué par le Ministère de la Santé. C'est un terrain vaste mesurant près de 1540 m2 de superficie mais qui ne figure que sur les papiers, puisque 439 m2 en sont retranchés et dont il ne reste que le 1/3, sur les deux autres tiers, on a construit une cellule du RCD et un restaurant dont l'occupant prétend verser le loyer à la municipalité qui n'en est pas propriétaire. Selon ce plan, l'entrée principale de l'hôpital donne sur l'avenue Bourguiba et l'actuelle rue Belhaouane qui lui est parallèle n'existe pas, elle fait partie intégrante de l'hôpital. Donc, le plan d'aménagement de celui-ci s'étend sur 1097 m2 sur lesquels figure le nouveau service d'urgences conçu conformément aux normes internationales. Il comprend une salle de plâtre, une salle de scanner, une salle de radio, deux salles spécialisées en urgence, quatre salles d'examens et une grande salle d'attente mesurant 64 m2. La réalisation de ce projet permettra l'extension de l'unité de l'homéo dialyse qui se trouve dans un piètre état à cause de l'exiguïté, a affirmé le médecin. La lenteur de la procédure Celui-ci a le premier pris la parole devant l'assistance. Après avoir souligné le travail herculéen accompli par le Conseil de la Protection de la Révolution à La Goulette et rappelé les faits, il a fait savoir que Madame le Ministre de la Santé Publique a donné son aval pour la construction du nouveau service d'urgences, mais c'est le Ministère de l'Equipement qui tarde à changer la vocation du terrain qui est classé zone verte depuis que Imed Trabelsi a décidé d'en faire un espace vert. Il a réitéré sa demande à l'adresse de ce ministère d'activer la procédure. Selon lui, une fois cette dernière achevée, le chantier peut démarrer avec les fonds versés par le ministère de tutelle depuis 2005. Avant de terminer, il a rappelé que leur lutte dure depuis six ans. Les doléances des familles des martyrs Il a été relayé par les familles de quelques martyrs de la région. La sœur de l'un d'entre eux, Tahar Merguini, a précisé que, suite à l'apparition de l'article dans notre journal, son frère qui travaillait à l'hôpital depuis cinq ans comme gardien a été limogé par le directeur et qu'on a refusé de prodiguer des soins à sa mère, une vieille femme dont la santé est délabrée. Elle a aussi affirmé qu'on leur a livré un certificat de décès falsifié. La mère d'un autre martyr, Chokri Essifi, a souligné qu'elle n'en pas reçu du tout. Fathi Laâroussi, le frère des deux martyrs, Nabil et Belhassen, en a obtenu grâce à l'intervention du docteur Snoussi, d'après ses dires. Le coordinateur général du Conseil de la Protection de la Révolution à La goulette a mis l'accent sur le fait que le dossier des martyrs constitue l'une des priorités pour ce dernier. La lutte contre la malversation Après ces interventions, on a levé des slogans visant les résidus du régime déchu et ses symboles qui continuent encore à diriger l'administration. Les manifestants ont montré une détermination ferme à les extirper pour assainir cette dernière. Ils ont ensuite défilé sur l'avenue principale scandant toujours les mêmes slogans et brandissant des pancartes et des banderoles sur lesquels on réclamait l'ouverture d'enquêtes officielles sur les dossiers de corruption et de malversation, le seul nom revendiqué était celui de Najet Trabelsi. Un préparateur de laboratoire s'est approché de nous pour nous apprendre que l'ex directrice passait des commandes au nom de l'hôpital portant sur des médicaments très chers qu'elle acheminait vers sa clinique d'homéo dialyse qui se trouve à La Soukra. Selon lui, à cause de ce trafic, les patients, dont la plupart sont démunis, étaient obligés d'acheter ces médicaments trop cher dans les pharmacies. Enfin, la foule a rejoint le terrain litigieux où un infirmier a pris la parole pour insister sur la nécessité de limoger le chef du service d'urgences au plus vite. Il a également parlé de la corruption et de la malversation qui ruinent l'établissement hospitalier. Il a terminé son allocution par rappeler qu'il a opposé aux responsables incriminés, qui avaient l'intention de démentir par un article les chefs d'accusation parus sur les colonnes de notre journal, des dossiers, des photos et des vidéos prouvant leur inculpation. Le sit-in s'est terminé à 13h.