• Service d'urgences de l'hôpital qui devient centre commercial; les habitants d'El Bratel évacués par ambulance; certificats médicaux falsifiés… Le conseil local de la défense de la Révolution entame un travail herculéen. Enfin, le Conseil Local pour la Défense de la Révolution à La Goulette a son local : l'ex cellule du RCD du boulevard Franklin Roosevelt. La fermeté et l'obstination de ses militants ont fini par payer. Sa première réunion dans ce nouvel espace a été houleuse et fructueuse. Avant d'entamer les débats, on a commencé par dénoncer la manière policière de négocier la manifestation pacifique organisée par le Conseil National de la Défense de la Révolution samedi à l'Avenue. On a estimé que la violence excessive était totalement injustifiée d'autant plus qu'il s'agissait d'un mouvement encadré. Changement de vocation Le premier point inscrit dans l'ordre du jour, c'était la situation de l'hôpital de Kheireddine. Le docteur Souissi, le secrétaire général du Syndicat Régional des Médecins Généralistes de Tunis, a pris la parole pour en brosser le tableau, un tableau tout à fait négatif et alarmant. Il a commencé par parler d'un terrain se trouvant en face de l'hôpital qui en est propriétaire et sur lequel était programmé la construction d'une urgence répondant aux normes internationales, et ce en raison de l'état désolant de l'unité existante. Mais Imed Trabelsi, l'ex maire de la commune, en a changé la vocation en décidant, dans un premier moment, d'en faire un espace vert, puis, ses ambitions ont pris de l'ampleur et il a préféré à ce projet initial un autre : un centre commercial au niveau inférieur et des locaux à usage d'habitation aux niveaux supérieurs, la rentabilité l'a remporté sur les considérations d'intérêt public. Et pour détourner l'attention sur cette malversation, Najet Trabelsi, l'ex directrice de l'hôpital, parente de l'ex « régente de Carthage », a élaboré un plan pour le réaménagent du vieux service des urgences. C'était la situation qui sévissait avant la délivrance, le 14 Janvier, ou plutôt ce qu'on croyait l'être dans cette ville martyrisée par les mafieux, car rien n'a changé, on garde toujours le statuquo, a précisé le médecin syndicaliste. En effet, le Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé Publique est revenu au projet de Najet Trabelsi s'opposant ainsi à la volonté de la Direction Régionale d'édifier une nouvelle unité des urgences sur le terrain nu qui est toujours la propriété de l'hôpital, a-t-il rappelé. La complicité Le responsable a, par ailleurs, évoqué la situation déplorable de certains services tels que celui de la maternité dont Imed Trabelsi a voulu faire une simple salle d'enregistrement des natalités et auquel manque l'infrastructure inhérente comme la réanimation, ou encore le service de l'homéo-dialyse qui comprend seulement trois salles. L'Etat a versé des fonds pour la construction d'un nouveau centre conforme aux normes, mais Najet Trabelsi, toujours elle, en a décidé autrement en installant ce service dans une partie de l'administration. Les conditions de travail ainsi que celles d'hospitalisation dans ce dernier sont lamentables à cause de l'encombrement et du manque d'aération, a fait remarquer le médecin. Un infirmier a affirmé que le personnel exige le limogeage du directeur et du chef du service des urgences. En outre, a-t-il ajouté, le premier est accusé d'avoir prêté main forte à I'ex maire pour évacuer les habitants de « El Bratel » en mettant à sa disposition deux ambulances. Le second est incriminé pour avoir délivré des certificats de décès falsifiés aux familles des martyrs de la Révolution tués par balles pour maquiller le crime du régime déchu en ramenant la cause de la mort à un arrêt cardiaque. Au départ, les familles étaient leurrées, elles ont entrepris un procès contre l'agent qui était de garde, puis, quand elles étaient éclairées sur l'affaire, elles ont rectifié leur démarche, et prochainement, elles vont intenter une action en justice contre le chef du service responsable, a souligné l'infirmier. Une pétition dénonçant la malversation et réclamant la construction de l'unité des urgences sur le terrain sus indiqué a été signée par les membres du Conseil et aussi par ceux du Conseil du Kram qui sont venus massivement à cette réunion pour soutenir cette cause commune. L'absence des fonds Le deuxième point à l'ordre du jour c'était la vie culturelle, un comité spécialisé a été mis en place. Là également, il était question de purge, on était unanimes à considérer que les responsables qui sont toujours les mêmes constituent une entrave très sérieuse à la bonne marche de leurs activités dans ce domaine. Celles-ci sont suspendues à cause de l'absence du conseil municipal. Dans un esprit de vulgarisation, un homme de théâtre, qui était présent, a proposé de prendre la rue pour scène et d'y initier des amateurs. Il a été également décidé de créer de nouveaux festivals qui seraient programmés sur toute l'année et de rompre ainsi avec le caractère saisonnier des manifestations culturelles. Comme on le voit, les idées ne manquent pas, mais les fonds si. Pour terminer, on s'est mis d'accord pour contacter le Délégué de la commune pour mettre à la disposition des Laouinois un local qui serait soit l'église, l'ancienne cellule du RCD, soit la salle de réunion de l'arrondissement municipal. Le dernier point, c'était la fixation d'un rendez-vous entre ces derniers et le responsable communal en vue de négocier la question relative à la présidence de leur arrondissement. Le coordinateur général du Conseil s'en est chargé, il a été convenu qu'il irait le voir le lendemain pour lui proposer un rendez-vous pour aujourd'hui à 11 heures.