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Parades, flirts, «alliances»: POLYGAMIE POLITIQUE
La saison des amours dans nos partis
Publié dans Le Temps le 02 - 06 - 2011

Si la saison des amours s'est déjà achevée pour diverses espèces d'oiseaux migrateurs que nous accueillons tous les ans sur notre sol et qu'au sein de ces familles de volatiles, les couples formés durant le Printemps arabe en sont maintenant à élever leurs oisillons, dans nos partis politiques, les unions ne sont pas encore tout à fait scellées. On continue de se courtiser, de parader devant le ou les partenaires désirés ; certains ont franchi l'étape de l'approche amoureuse et de la séduction pour entamer un flirt en bonne et due forme.
D'autres formations sont plus discrètes sur leurs liaisons réciproques et préfèrent attendre pour porter leurs « alliances » au grand jour. En tout cas, très peu de « mariages » sont conclus et encore moins consommés, surtout que la date de l'hyménée nationale que l'on croyait définitivement fixée au 24 juillet prochain est à présent reportée au 16 octobre 2011. Et encore ! Pourvu que ce ne soit pas organisé un 3 septembre (anniversaire de Ben Ali) ou un 7 novembre (commémoration du fameux « Changement »de 1987). Il faut reconnaître, par ailleurs, que le haut comité chargé des élections de l'assemblée constituante aurait dû se rappeler que, sous nos latitudes, le mois d'octobre et l'automne d'une manière générale sont peu propices à l'organisation des noces et des grandes fêtes de familles. Et puis, avec un tel chambardement de nos calendriers (ou agendas, terme très à la mode ces derniers jours) festifs, comment les Tunisiens honoreront-ils leur propre adage railleur « mariage en été, divorce en hiver » ? Ce sont là, à notre sens, deux bons nouveaux arguments à opposer aux justifications avancées par Kamel Jendoubi and Co. pour différer la date des élections tant attendues. Toujours est-il que d'ici le jour J (J comme Jendoubi !), les 81 partis tunisiens autorisés ne chômeront certainement pas : ils poursuivront leur cour assidue autour du futur « conjoint politique ».
Ennahdha et le RCD, les plus courtisés
En effet, le mouvement des islamistes tunisiens a la cote depuis deux ou trois mois. Les pronostics lui accordent au moins 30 % des voix aux élections de la Constituante. Certains petits partis (« particules » ?) qui se savent incapables de réaliser le dixième de ce score sont actuellement en train de se rapprocher d'Ennahdha. Des nationalistes arabes de chez nous se sont tout récemment exprimés en faveur d'une telle coalition. Dans les cercles privés, ces militants panarabistes qui naguère dénonçaient les idéologies rétrogrades et l'intégrisme religieux se disent prêts aujourd'hui à faire front commun avec le mouvement de Rached Ghannouchi qu'ils considèrent désormais comme défenseur d'un Islam progressiste et anti-impérialiste. On parle aussi d'une énième idylle entre les partisans de Hamma Hammami et ceux d'Ennahdha. Ce nouveau flirt n'étonne plus les observateurs qui savent depuis belle lurette à quel point le PCOT est « proche » du parti de Ghannouchi. On dit également que le Parti Socialiste de Gauche dispute les faveurs d'Ennahdha au parti de Hamma Hammami. Pour nos islamistes, tous les prétendants sont manifestement les bienvenus sous la jebba de leur émir. Même les sans foi et surtout les sans voix ! La polygamie politique n'étant nullement prohibée, Ennahdha se laisse entourer d'à peu près une dizaine de soupirants les uns plus « chauds » que les autres ! Le RCD, parti pourtant dissous, connaît le même succès. Depuis deux mois, le PDP de Néjib Chebbi courtise assidûment les anciens membres du parti de Ben Ali. Le Mouvement Ettajdid n'a pas non plus laissé filer cette chance inouïe de renforcer ses rangs et de grignoter des voix supplémentaires très précieuses à l'heure du décompte final : cela fait près de deux mois que les dirigeants des deux partis ont sans la moindre condition ouvert leurs portes aux RCDistes ! Geste de gratitude sans doute à l'adresse des « amis » d'hier avec qui l'on partageait les sièges du Parlement, ceux du Conseil Constitutionnel, les confortables fauteuils du Palais présidentiel !
L'union fait la force et le divorce !
Nous venons d'apprendre par ailleurs qu'un pôle démocratique moderniste est en train de se former et qui réunit plusieurs partis dont Ettajdid justement. Décidément, le parti d'Ahmed Brahim fait preuve d'une impressionnante ubiquité. La nouvelle coalition à laquelle il vient d'adhérer compte provisoirement 7 formations politiques reconnues. Ses initiateurs affirment cependant que le Front sera bientôt renforcé par le ralliement d'au moins 6 autres partis et mouvements. L'union fait la force, dit-on toujours; mais on oublie constamment que parfois, l'union fait le divorce : le Front du 14 janvier a paraît-il déjà vécu ! A tout le moins, il doit avoir pris de nouvelles rides bien plus profondes que celles qu'il arborait à sa naissance ! Entre marxistes, nationalistes et baathistes des années 70 et 80, les relations n'ont jamais été au beau fixe pour plus d'une semaine ou d'un mois. De plus, ils rabâchent un discours ringard qui donne envie de se jeter dans les bras du pire sioniste ou du capitaliste le plus implacable. Ces derniers temps, ils défendent farouchement la dictature de Kadhafi et celle de Bachar Al Assad sous prétexte que les rebelles qui les combattent sont des mercenaires de l'impérialisme occidental. Ils estiment d'autre part, que le Yémen en est encore à l'âge des conflits tribaux et oublient que la Libye de Kadhafi n'a rien d'un Etat moderne. L'autre jour, un panarabiste convaincu, professeur de son métier, proposait de parler uniquement en arabe aux touristes étrangers que nous accueillons en Tunisie : comme quoi, nous leur rendrons ainsi la pareille puisque chez eux ils nous abordent dans leur langue nationale ! Ose-t-on après une telle logique s'allier à des fanatiques, à des intégristes de cette trempe ! On nous dira que ce sont là des divagations qui ne reflètent en rien les principes défendus par les Nassériens, les Yousséfistes et les Baathistes : peut-être, mais nous avons encore le souvenir tout frais d'une conférence de presse organisée par une coalition de nationalistes arabes tunisiens et pendant laquelle nous fûmes témoins de mascarades encore plus honteuses. Des Nassériens qui ne retiennent pas plus de deux ou trois mots de l'hymne panarabiste, et qui veulent créer et diriger un front nationaliste en Tunisie, ça ne doit pas constituer un bon motif de fierté pour les défenseurs invétérés de notre identité arabe !
Fidélité !
Mais il ne faudrait pas non plus gâcher le plaisir des adeptes de l'alliance, de la coalition, de l'union. Chacun a le droit de s'allier avec qui il veut. Les unions sont désormais libres, chez nous ! Des fois, elles le sont tellement qu'on se sent comme au milieu d'une immense partouze politique. Le plus important donc est de savoir de quel bébé ces unions vont accoucher ! Les optimistes voient déjà un beau nourrisson légèrement maigre mais qui saura survivre à son handicap. Les pessimistes, eux, s'attendent à entendre des vagissements de monstre dès avant le délai du 16 octobre 2011. Pendant que les uns et les autres spéculent sur les chances de « réaliser les objectifs de la Révolution », nous nous demandons pour notre part si les unions et alliances contractées entre nos nombreux partis politiques dureront aussi longtemps que les unions fidèles au sein des couples d'oiseaux migrateurs.
Badreddine BEN HENDA
Miled [email protected]


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