Samedi 30 juillet, à Ennejma Ezzahra, la soirée était consacrée au « Tango Nuevo ». « Tango Nuevo » a rendu hommage à Astor Piazzola en interprétant le répertoire du célèbre compositeur argentin. Un quintette formé de trois musiciens chanteurs (deux hommes et une femme) et de deux danseurs argentins (un homme et une femme) a présenté une musique essentiellement inspirée des plus belles oeuvres originales d'Astor Piazzolla. Ces cinq artistes se sont réunis pour nous faire revivre cette musique pleine de vigueur, de vitalité et de chaleur. Leur démarche s'appuie sur leur amour et leur connaissance parfaite des racines de cette musique à la fois populaire et savante. C'était une relecture ou une version contemporaine du tango, cette danse d'origine argentine qui se fait sur un rythme à deux temps et qui fut longtemps considérée comme une danse insolente, hargneuse et provocante. Devenue « Tango Nuevo », cette danse, basée essentiellement sur la musique du bandonéon (ce petit accordéon de forme hexagonale) fut constamment rénovée depuis son arrivée en Europe avec l'adoption de différents éléments musicaux dans l'orchestre traditionnel : de nouveaux instruments (guitare, flûte et différents instruments à percussion) ont été progressivement introduits. De même, les danseurs ont commencé à infuser le pas de danse traditionnelle avec une combinaison de styles nouveaux, y compris la salsa, la valse et le swing. Le public, venu nombreux ce soir-là, s'est laissé charmer par cette musique qui, même transformée, garde toujours ses origines et ses couleurs latines. Il a trouvé tous les ingrédients du tango traditionnel, saupoudrés d'un souffle moderne que ce soit dans les instruments utilisés ou dans les styles de danse qui vont avec cette musique. Les assistants furent fascinés par le jeu subtil des musiciens et par les différentes danses exécutées par les deux danseurs. Les chansons interprétées étaient en langue espagnole et appartenaient aux illustres compositeurs du tango connus en Amérique Latine, notamment celles d'Astor Piazzolla à qui revient le mérite de faire passer le tango du plancher de danse à la salle de concert et de lui ouvrir de nouvelles voies. « Les quatre saisons », l'une des plus célèbres compositions d'Astor Piazzola fut magistralement interprétée avec d'autres du même auteur à travers lesquelles toute l'histoire de l'Argentine a été contée. Les danses exécutées au son de la guitare étaient pleines d'énergie, de vivacité et d'ardeur, mais on y trouvait aussi l'expression de la mélancolie et de la souffrance des hommes. Les deux danseurs ne manquaient pas d'exécuter parfois quelques mouvements ou gestes humoristiques qui faisaient rire le public, créant ainsi une ambiance très joviale. Des nouveaux instruments utilisés par les musiciens émanaient des sons et des rythmes si expressifs qu'ils ont fait chavirer le public de plaisir. Les différents tempos en continuels changements stimulaient l'intérêt et l'écoute de l'auditoire dans un plaisir constamment renouvelé. Astor Piazzola était à l'honneur, ce soir-là. Un bel hommage lui était rendu, devant un public nombreux !