Ils sont à nos portes ! Les voilà qui essayent de les enfoncer, ils essayent de se réintroduire dans notre monde par effraction et perturber notre quiétude. Ils se sont multipliés pour pouvoir se faufiler plus facilement parmi nous. Leur projet c'est gâcher notre fête démocratique et préparer leur « restauration ». Visiblement, ils sont fascinés par le modèle bourbon, mais, comme ils sont incapables de comprendre l'histoire, d'analyser ses faits et de les appréhender dans leurs vraies dimensions, ils ne réalisent pas que, dans notre Révolution, il n'y a pas de place à des coups d'Etat, qu'elle barre la route à tous les Napoléon.
Plus de supercherie !
Les preuves attestant le retour en force du RCD ne sont à démontrer pour personne, tout le monde en sent la présence excepté bien évidemment ses alliés anciens et aussi les nouveaux et ceux qui sont frappés de cécité. Alors, si vous avez des doutes, allez vous en informer auprès des gens ordinaires, les gens du peuple, et évitez certains politiques les chevronnés comme les prosélytes qui risquent fort de vous leurrer en vous lançant dans une fausse piste : leurs intérêts partisans les obligent à occulter des réalités. Ils concèdent tout y compris les principes, dans le cas où ils en auraient, pour une place au soleil. Donc, si vous doutez de ce qu'on vous dit ou que vous ne trouviez pas l'information voulue, adressez-vous à ces bonnes gens, elles vous diront d'une manière non équivoque que les esprits maléfiques d'hier se sont éclipsés un moment et qu'ils sont de retour, ils sont assoiffés de sang comme des vautours. Ces jours-ci, les processions des résidus du RCD s'allongent de plus en plus, ils commencent à nous envahir et à resserrer l'étau autour de nous pour nous ravir la liberté gagnée de vive lutte. A l'aube de la Révolution, ils étaient complètement déstabilisés, le « dégage » populaire les a désarçonnés et les a obligés à se cacher. Mais maintenant, ils sont sortis de leurs terriers et osent élever la voix et réclamer des droits, des droits qu'ils ont confisqués à tout un peuple pendant des décennies.
Des plans d'action concertés
Les Rcédistes se réorganisent partout, dans les quartiers comme dans l'administration. Les « omdas » retrouvent leurs activités d'antan, ils réunissent leurs partisans et arrêtent des plans d'action, les fonctionnaires font de même. On en cite les directeurs des établissements scolaires qui ont mené un mouvement contestataire pour refuser de restituer leur droit à des milliers de professeurs exclus pendant des années (voir notre article « Le beurre et l'argent du beurre » du 14 Juillet). Et tout récemment, il y a les membres de « l'Organisation de l'Education et de la Famille » qui viennent de se manifester d'une manière spectaculaire : ils se sont réunis la semaine dernière dans un hôtel à Ezzahra pour réaliser leur soi-disant congrès, et ce après la dissolution du RCD dont leur association est issue ! Le Syndicat Général de l'Enseignement Secondaire s'est opposé à la tenue de ce congrès qui était illégal à ses yeux et a demandé aux militaires qui étaient présents sur les lieux d'intervenir et de l'interdire. Ces derniers leur ont donné un ultimatum d'une heure avant de les évacuer de force, mais ils ont profité de ce temps très limité pour réaliser ce congrès. Le syndicat va intenter, dans les jours qui viennent, une action en justice dont le grief majeur est le changement de vocation de cette organisation de nature sociale qui s'est adonnée à des activités politiques comme l'appel à Ben Ali de se représenter aux élections présidentielles de 2009 et celles de 2014 ou bien les campagnes de propagande organisées à son profit par l'édition de livres et de magazines. Cette association n'est certainement pas la seule à entamer une contre-offensive, elle s'inscrit dans un mouvement général concerté mené par des milliers d'organisations créées de toutes pièces par le RCD qui les présentait comme étant représentatives de la société civile qu'il a complètement muselée.
L'ivraie et le bon grain
A vrai dire, ils n'ont pas forcé les circonstances, ce sont plutôt elles qui leur ont facilité ce retour, cette ressuscitation. Il n'y a rien de surprenant dans cela, puisque ceux qui disposent de ces circonstances, qui les arrangent et les mettent en scène sont leurs alliés qu'on trouve partout : dans le gouvernement, au ministère de l'Intérieur, dans l'administration, dans les médias. Toutes ces instances ont fait le plaidoyer des Rcédistes prétendant qu'ils ne sont pas tous condamnables et qu'il y en a l'ivraie et le bon grain. C'était de cette manière qu'on leur a aplani le terrain du retour, on a commencé par entrebâiller la porte aux « gentils » et puis on les a fait suivre des « moins gentils » et ainsi de suite jusqu'à ce qu'ils se soient tous revenus, les « bons » et les « méchants ». Une tactique intelligente qui rappelle la « politique des étapes » chère à Bourguiba. L'article 15 relatif à l'exclusion des responsables rcédistes de la vie politique est un simulacre de prohibition, étant donné que ces « interdits » ont déjà reçu des visas pour constituer des partis. Faouzi KSIBI * La célèbre série des années 60 daassi [email protected] Sami Boussoffara [email protected] ridha meriah [email protected]