C'est un moment de communion entre Afek Tounès et ses adhérents à l'occasion d'un meeting organisé à Nabeul. Ce rassemblement rentre dans le cadre de la remobilisation des adhérents du parti. Il faut relever que les Afékistes n'ont pas lésiné sur les moyens pour faire du meeting une réussite. Il était 22h00 lorsque le meeting a commencé. Fans, sympathisants et miltants du parti affichent ce soir leur sérénité. Drapeaux rouges et noirs des Jeunes Afakistes déployés, alors que de nombreux jeunes arboraient des tee-shirts blancs arborant le slogan du parti. Hamadi Zine coordinateur de la section de Nabeul devait annoncer la couleur en invitant les sympathisants et les forces démocratiques à adhérer au part et à défendre ses couleurs. Noomane Fehri en bon animateur et orateur devait annoncer les grands points du programme du parti avant de céder la parole à Faouzi Abderahmane et Hateem Chelli membres du bureau politique qui ont dévoilé le "rêve tunisien " à savoir rompre avec l'ancien régime et bâtir une société citoyenne « Nous militons pour la réalisation de nos nobles objectifs à savoir défendre les valeurs universelles, la liberté, la dignité et instaurer un Etat démocratique et sans changement des mentalités, on ne peut pas aller loin dans cette transition démocratique. Pour «changer la Tunisie», il faut nécessairement «changer son visage», et faire partir les symboles de l'ancien régime en assainissant l'administration et la justice et en instaurant de nouveaux principes de gouvernance » Pour une participation efficiente des partis politiques à l'animation du jeu politique En véritable maître de cérémonie, Yassine Ibrahim, le membre fondateur d'Afek Tounés qui cultive son image d'homme ordinaire a un talent pour les petites phrases qui vont droit au cœur des adhérents. « Une démocratie dans le vrai sens du terme ne saurait se reposer uniquement sur la pluralité des partis politiques avoue t-il . S'il est vrai que le multipartisme est l'un des baromètres fondamentaux d'une démocratie, celui-ci ne peut véritablement porter les vertus de liberté, de démocratie et d'alternance que si les partis politiques participent de manière efficiente à l'animation du jeu politique. Avec plus de cent partis politiques légalisés, la Tunisie est sans doute l'un des pays au monde, où l'on trouve le plus grand nombre de partis politiques au mètre carré. Ces formations politiques ont un rôle à jouer dans la réussite des prochaines élections de la constituante et dans l'élaboration de la nouvelle carte politique du pays. Il faut changer là-bas pour changer ici. Les tunisiens doivent s'impliquer davantage dans la politique. L'indifférence tue et nous devrons tous nous mobiliser pour aller nous inscrire aux listes électorales. Il faut voter pour une Tunisie démocratique! Il faut voter Afek car c'est le seul vote utile » C'est dans ces termes que le nouveau secrétaire du parti s'est adressée à ses adhérents. La conjoncture n'est pas facile avec cette tension entre les partis et cette prolifération de quatre grandes tendances représentées par la droite, la gauche, le centre et les destouriens. Notre peuple est en train de prendre son destin en mains. Nous sommes un peuple libre. Notre Révolution est l'objet d'admiration ; nous en sommes fiers. L'objectif ultime que vise notre parti est de fonder une Tunisie prospère au profit de tous ses citoyens, libre et démocratique. Afek Tounes ne cesse de sillonner le pays et beaucoup de tunisiens nous suivent dans notre projet moderne. Cette mobilisation a engendré actuellement plus de 3000 adhérents. Le terrain est encore propice pour attirer plus de sympathisants à notre parti » Lui succédant Emna Menif porte parole du parti a nié cette étiquette de parti RCD « C'est un faux problème. On nous accuse de recruter des ex RCD alors que nous refusons tout nouveau membre ayant milité au sein de ce parti. Nous ne sommes pas aussi un parti élitiste ou bourgeois. Au contraire, toutes les couches sociales sont représentées chez nous. Nous refusons aussi cette violence politique qui mettrait en péril les acquis de la Révolution et entraverait le processus de transition démocratique. Nous exprimons notre refus catégorique de telles pratiques et nous réaffirmons la nécessité du respect du droit à la différence. Le régime déchu nous a légué d'immenses injustices et une situation sociale dramatique. C'est pourquoi notre projet de société vise à renouer avec une société citoyenne avec en priorité réduire les fractures régionales, lutter contre la pauvreté et le chômage et bâtir un régime civil qui préserve l'identité du peuple tunisien et garantit la liberté de croyance. Nous sommes favorables au dialogue avec les partis avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs. Les coalitions et alliances ne peuvent se construire que sur des valeurs communes pour servir les intérêts supérieurs de la Tunisie et des tunisiens.» On passa le reste de la soirée à des échanges avec les adhérents du parti. Le rôle du parti dans les milieux ruraux, le projet de société en passant par le programme économique, les élections. Bref plusieurs questions ont fusé des quatre coins de la salle. Mais, parfois, ce sont les membres du bureau politique qui monteront au créneau pour suggérer des voies à suivre et répondre aux nombreuses questions et suggestions.