La fête était presque totale avant-hier soir au stade Mustapha Ben Jannet à Monastir à l'occasion du match amical entre le onze national et la sélection malienne quoique diminuée de quelques unes de ses stars. Il est vrai que les camarades de Adel Chedly, certainement l'homme du match en retrouvant à trente cinq ans une seconde jeunesse, ont rempli leur contrat. Pratiquant un football léché où alterne le jeu court et long, procédant avec rapidité dans les contres, usant des diagonales à souhait, l'équipe nationale a développé un volume de jeu assez intéressant. Ceci explique cela, quatre buts deux par mi-temps dénote à l'évidence du tempérament résolument offensif de la formation tunisienne. Seul point noir au tableau une fébrilité défensive dans l'axe qui nécessite d'urgence une intervention avant le rendez de Bantyre, le 3 septembre. L'adversaire quant à lui, étonnamment déstabilisé par une approximative décision arbitrale, après une réaction de dépit s'est ressaisi pour revenir tardivement dans le match mais à maintes reprises au score. «L'objectif du stage de Monastir, dira le coach national, était de mettre en place le dispositif humain et tactique en vue de la rencontre de Malawi-Tunisie ». La réponse n'a pas tardé à nous parvenir de Monastir. Oui ! en effet, en dépit de l'absence de quelques noms (Darragi, Korbi, Msekni etc…), la formation alignée sans être foncièrement « explosive » elle a laissé entrevoir de réelles potentialités physiques et tactiques . Manquant de jus un moment, certains joueurs payent les frais d'une saison qui n'en finit point ; les suppléants n'ont pas su se mettre au niveau pour élever les débats, nous pensons à Msekni Iheb, Chehoudi et autres. Confirmation de la qualité technique de ce groupe, un volume du jeu intéressant livré au cours du match même si le mauvais reflexe de subir la pression adverse bien qu'en menant au score est toujours récurrent. Avec un dispositif tactique orienté, il est vrai à l'offensive ( 4-2-4 en phase offensive), la présence de Adel Chedly comme soutien à Jomaâ a donné plus solution au onze national pour bien manœuvrer dans la zone adverse. Conséquence ? Adel Chedly a été presque au départ et à l'origine de trois des quatre buts marqués. Très mobile, il a su grâce à sa clairvoyance à orienter le jeu laissant à ses attaquants la latitude , et l'inspiration de parachever avec talent souvent les occasions. Autre conséquence également ! Quatre buts où tant le collectif que le talent individuel sont présents dénotant au passage que le groupe s'affirme de plus en plus sur le plan collectif, laissant bien exprimer leur instinct , leur inspiration. Le football est ainsi fait. Les joueurs tunisiens sur le plan strictement offensif ont su le confirmer. Mais … Hélas, ce n'était pas le cas sur le plan défensif pour notre onze national. Force est de reconnaitre dés lors les lacunes persistantes dans ce compartiment. Très fébriles face à un adversaire technique, nos défenseurs surtout axiaux ont adopté un « profil bas », évoluant trop prés de leur gardien, rarement ils ont osé franchir la ligne médiane pour s'épargner la surcharge mentale. Même les changements effectués au cours du match n'ont pas foncièrement alléger la pression réelle sur la défense. Faute de communication entre les axiaux et même parfois avec le pivot en phase de couverture, les attaquants adverses n'ont pas eu beaucoup de difficultés pour s'infiltrer s'offrant plus d'une fois l'occasion pour revenir au score. Même s'il s'agit d'une rencontre amicale, Alain Giresse, le coach des « Aigles maliens », n'était pas content en fin de match, pestant contre « un arbitrage tendancieux » qui a, semble-t-il « …faussé le match mais pas le résultat » toujours selon l'ex-capitaine de l'équipe de France. Où est le mal alors ? Nous regrettons que le sélectionneur malien lors de la conférence après le match ait refusé de livrer son analyse du match. Qu'à cela ne tienne, les Maliens, en effet, n'ont pas compris et encore moins apprécié la décision de l'arbitrale en accordant un pénalty imaginaire (selon les Maliens) à la Tunisie. Il n'empêche leur réaction ne s'est pas faite attendre puisqu'ils sont su avec beaucoup de dextérité profiter du premier flottement de l'axe défensif tunisien pour lancer un bolide des 25 mètres sur lequel Belbouli, légèrement avancé n'y pouvait rien faire. Mieux encore leur réaction en seconde mi-temps fut plus conséquente en ce sens, mieux organisés grâce à l'abatage de Tidiane et Traoré Khalilo dans l'entrejeu, ont pu dominer leur adversaire une bonne partie de la mi-temps. En revanche, ce qui a manqué à l'attaque des verts, ce sont les incursions latérales pour contenir la défense tunisienne ( Ammar et Boussaidi ont évolué très haut en seconde mi-temps). Ceci explique peut-être cela, les maliens en dépit d'une formation certes diminuée, a donné une bnne réplique à notre onze national. Serait-ce suffisant pour arracher son ticket à Bamako dans trois semaines face aux « cap-verdiens » ? . Pour l'équipe de Tunisie, cette victoire si elle est bonne pour le moral, elle ne doit pas en revanche nous faire oublier « …que gagner à l'extérieur c'est avoir avant tout une bonne défense… ». Serait-ce le cas le 3 septembre à Blantyre ? Sami Trabelsi doit y réfléchir. Sadok SLIMANE
Synopsis Tunisie bat le Mali 4 à 2 Buts : Allagui (19' & 49'), Ammar ( 27' s/ pén), Jomaâ pour la Tunisie Modibo Mika (44'), Scheick Tidiane (83') pour le Mali Arbitrage du trio Guinéen : Yacouba Keita (arb cent) assistés de Moussa Kaba & SIdiké Sidibé Nasrallah Jaouadi (4ième arb) Tunisie. Avertissements : Mika Modibo, Keita Ismaeil (Mali), Ammar Jemel (Tunisie) Tunisie : Belbouli (Cap), Boussaidi, Chammam (Abdennour 46'), A Jemel, Hichri (Souissi 59'), Ragued, Traoui, Chedly ( Yahia 86'), Allagui ( Chehoudi 67'), Dhaouadi (Msekni I 51'), Jomaâ. Mali : Diakité, Idrissa ( Traoré Mahama 79'), Fofana Mohamed, Konte Cedric, Sidibé Amadou ( Cissé Khalifa 46'), Traoré Khalilou, Yetabar Sambo (Idrissa Coulibaly 46'), Keita Ismail, Traoré Abdou ( Coulibaly Adama 65'), Diabaté Scheich Tidiane, Mika Modibo ( Koné Sidi 60').
Déclarations Sami Trabelsi : «…Des lacunes défensives à corriger …» «…Je constate que pour les trois derniers matchs, l'équipe marque facilement des buts ce qui est un point positif , je constate que nous encaissons également des buts ce qui n'est pas bien en revanche. Donc il ya des défaillances défensives qu'il va falloir corriger au plus vite. Ce n'est pas possible de continuer ainsi. Nous allons donc nous atteler à la tâche tant qu'il est temps. A la base, je pense que le manque de communication d'une part et le fait d'évoluer défensivement bas nous pénalise dans notre zone. Nos défenseurs éprouvent des difficultés en évoluant face à des joueurs techniques pour bien les contrôler. Cela se corrige avec le temps. Pour le reste, le collectif y est , les joueurs s'expriment bien, surtout quand on place un joueur comme Chadly en soutien. C'est quelqu'un qui sait jouer partout , ce qui explique le bon match qu'il vient de livrer, son expérience et son professionnalisme servent j'en suis sûr tout le groupe… »
Alain Giresse : «…Réaction tardive…» «.Je regrette que l'on transforme une rencontre amicale en une opposition tronquée. L'arbitre y est pour beaucoup. Cela dit, la Tunisie a joué un match plein ; sa victoire est nette .Notre réaction est venue tard, elle aurait pu être payante si…»