Stade Mustapha Ben Jannet de Monastir. Soirée douce. Pelouse en bon état. Public nombreux (près de 10 mille spectateurs). Match en nocturne. Amical : Tunisie-Mali (4-2). Score à la mi-temps (2-1) pour la Tunisie. Buts : Allagui (19' et 50'), Jmal (28') sur pénalty et Jemaâ (83') pour la Tunisie. Maïga (45') et Diabaté (55') pour le Mali. Arbitrage très moyen de Keïta Yakkouba assisté de Moussa Aba et Sidibi Idyiki (Guinée). 4e arbitre : Nasrallah Jaouadi. Avertissements : Jmal (77') Tunisie et Maïga (45+2') Mali Formation des équipes : Tunisie : Aymen Mathlouthi (cap)-Anis Boussaïdi, Khalil Chammam (Aymen Abdennour 46'), Ammar Jmal, Walid Hicheri (Khaled Souissi 60'), Houcine Ragued, Mejdi Traoui, Adel Chedly (Wissem Yahia 88'), Sami Allagui (Lamjed Chehoudi 68'), Issam Jemaâ, sélectionneur : Sami Trabelsi. Mali : Saumbeyla Diakité-Drissa Diakité (Mohamed Traoré 79'), Amadou Sidibé (cap), Cédric Kanté (Kalifa Cissé 46'), Mohamed Fofana (Idrissa Coulibaly 46'), Abdou Traoré, Sambau Yattabaré (Sidi Koné 61'), Ismaël Keïta, Kalilou Traoré, Cheikh Tidiane Diabaté, Modibo Maïga. Sélectionneur : Alain Giresse, France. «Super!», dira l'un des personnages de Njoum Ellil 3, le feuilleton ramadanesque dans un tic verbal assez amusant. Tout ou presque était «super» avant-hier à Monastir à l'occasion de la sortie amicale des Aigles de Carthage contre les Aigles du Mali : l'ambiance, conviviale, festive et très cool pour l'inauguration de l'éclairage artificiel de l'enceinte Ben Jannet; le festival offensif concocté par les copains d'un Sami Allagui en état de grâce et auquel l'arbitre guinéen Keïta Yakkouba participa à sa façon en décrétant à la demi-heure de jeu un pénalty inexistant pour un accrochage imaginaire de Jemaâ par le keeper malien Sombeyla Diakité à l'entrée de la surface de réparation; la façon, déterminée et tout à la fois sereine, dont les «Rouges» (avant-hier tout en blanc) ont abordé les débats, leur concentration et leur implication malgré l'approche d'importantes échéances le prochain week-end (en coupes d'Afrique pour les sociétaires de l'Espérance et du Club Africain, en championnats européens pour les autres). Bref, l'imposante assistance n'eut jamais l'occasion de s'ennuyer ou de siffler un de ses favoris. Et cela mérite d'être salué, s'agissant d'un match amical qu'on peut aisément snober. Certes, les Aigles du Mali avaient débarqué à Tunis en rangs dispersés et privés d'au moins six éléments importants : Seydou Keïta (Barcelone), Mamadou Diallo (Sedan) et Gara Dembélé (Fribourg) qui avaient décliné la convocation dès son annonce, et auxquels il faut ajouter Adama Tamboura, Mamadou Samassa et Bakaye Traoré, blessés. On raconte même qu'à son arrivée dimanche dernier à Tunis, le sélectionneur Alain Giresse ne trouva aucun parmi ses 25 joueurs à l'attendre. Pour rajouter à la déprime, les copains de Modibo Maïga, l'attaquant sochalien, ont donné l'impression de se livrer par-à-coups, en dilettantes et sans la nécessaire motivation. Comme s'il s'agissait d'une simple formalité à remplir ! Allagui, polyvalent et éclectique Pourtant, il faut rendre aux nôtres ce qui leur appartient. Ils n'ont jamais permis aux Maliens de respirer, les prenant à la gorge et mettant une pression terrible sur l'arrière-garde de Soumbeyla Diakité. Par moments, ils ont développé un football de qualité, à l'image des troisième et quatrième buts inscrits à la conclusion de beaux enchaînements et d'ouvertures lumineuses de Adel Chedly (sur la réalisation de Sami Allagui la 50') et de Iheb Msakni, auteur d'un joli slalom (sur celle de Issam Jemaâ à la 83'). Et puis, comment ne pas saluer la qualité des 70 minutes produites par l'attaquant de Mayence et sanctionnées par un doublé. Aligné côté droit de l'attaque, aux côtés de Zouheïr Dhaouadi placé à gauche et Issam Jemaâ en pointe axiale, le tout soutenu par Adel Chedly lequel dut s'improviser pour un soir dans le registre d'un meneur de jeu, Allagui a prouvé mercredi ses dons d'attaquant polyvalent et de joueur éclectique. Comment ne pas également souligner le retour remarquable dans le giron du club Tunisie d'un Houcine Ragued prompt à colmater les brèches, infatigable à la récupération et habile à empêcher le solide milieu de terrain malien de donner le tempo — son propre ton — à la rencontre. Des solutions offensives Mais n'allez pas en conclure que tout a fonctionné à merveille. Loin s'en faut ! La baisse de rythme de la seconde période, la «faille» qui a parfois fait que la Tunisie joue en deux blocs distincts, les deux buts pris sur un comportement laxiste au niveau du placement, du marquage et de la couverture de la part de l'arrière-garde : il y a encore bien des choses à améliorer, certaines lacunes à combler. La 9e confrontation tuniso-malienne de l'histoire aura pourtant conforté le staff technique national dans l'étendue des solutions offensives dont il dispose. Zouheïr Dhaouadi serait-il bien loin de la forme olympique du Chan 2011 remporté en février dernier au Soudan par les Aigles de Carthage et qu'il éclaboussa par son talent que voilà Sami Allagui dans un autre registre, prendre le relais et supporter le poids de la réussite offensive. Oussama Darragi manquerait-il à l'appel — puisque de toute façon, il est suspendu pour le match de vérité le 3 septembre à Blantyre — que voilà Adel Chedly monter au créneau et se transformer en un meneur axial alors qu'il a l'habitude d'animer régulièrement le côté gauche. Cette faculté d'adaptation et de polyvalence reste à n'en point douter l'atout majeur qui permet au team national de faire front aux aléas et impondérables des blessures, méforme ou suspensions des piliers. Le sélectionneur national Sami Trabelsi ne nous disait-il pas la veille de la rencontre qu' «il n'y a point de joueurs irremplaçables» au sein de son équipe?