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Un voyage dans le temps et l'espace
Festival de la Médina :Darwish Khan (Iran) au Théâtre Municipal
Publié dans Le Temps le 18 - 08 - 2011

Le concert donné par le groupe iranien « Darvish Khan » était une invitation au voyage dans les différentes régions de l'Iran à travers les mélodies propres à chacune de ces régions : une balade musicale qui a sillonné les montagnes du Kurdistan, la mer Caspienne et les villes sacrées de l'Iran, comme Chiraz et Ispahan et jusqu'au golfe persique. Des chants folkloriques et soufis de l'ancienne Perse et de l'actuel Iran nous ont révélé la richesse et la variété culturelle de ce pays plusieurs fois millénaire.
De prime abord, on peut sentir une certaine similitude avec les musiques des pays avoisinants, notamment, l'Irak, la Turquie et la Syrie, à en juger d'après les rythmes des mélodies, mais ce sont surtout les instruments utilisés par ce groupe qui font la spécificité et l'originalité de cette musique persane.
En effet, on a découvert plusieurs instruments typiquement iraniens, tels que le Santour, le tombak, le daf, le kamanché et le tar, à part le oud et le nay (flûte) qui sont familiers pour le public tunisien. Même ces deux derniers instruments émanent des sons très particuliers et occupent une place prépondérante dans toute la troupe. Le spectacle s'est ouvert sur un arrangement musical assuré par deux musiciens, un flûtiste et un percussionniste très habiles, précédé par une lecture de poésie en langue persane. La soirée comportait trois parties : la première consistait en une suite de chansons traditionnelles puisées dans le folklore iranien ; la deuxième partie était consacrée à des chansons dédiées à la liberté, à la paix et à la tolérance. Dans les deux parties, les chansons étaient interprétées soit par une voix féminine, Mahnaz Rochanipour, soit par tous les membres de la troupe. La troisième partie était totalement consacrée à la danse soufie : une danseuse a évolué sur scène en se tournant en rond, tels des danseurs tourneurs d'Egypte ou de Syrie, pendant au moins vingt minutes, sous le son des différents instruments de percussion, tenant en haleine un public très impressionné. Elle fut longuement ovationnée par les assistants. C'était un mémorable voyage dans le temps et l'espace.


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