La Tunisie est en deuil. Elle vient de perdre l'un de ses comiques favoris Sofiane Chaâri. La nouvelle est tombée lundi dernier au soir comme une foudre. Vite reliée par les radios et face book, elle a surpris tout le monde. Même sa famille et ses plus proches amis n'y croyaient pas. L'actrice Kaouther Bardi, qui vient de tourner à ses côtés le sitcom “Nssibti Laâziza” saison 2, diffusée en ce mi- ramadan sur Nessma Tv, interrogée par une radio, croyait à une plaisanterie lorsque Younes Farhi, qui se trouvait à l'hôpital lui a annoncé la nouvelle. Né le 31 juillet 1962, il venait à peine de fêter ses 49 ans lorsque la mort l'a surpris. Il était invité avec sa famille chez des amis à Sidi Bou Said pour la rupture du jeûne. Puis, il est s'est retrouvé avec Slah Essid, réalisateur de “Nssibti Laâziza” et quelques amis au café lorsqu'il a senti des douleurs à l'estomac. Vite transporté à la clinique de la Marsa, il n'a pu échapper à un foudroyant infarctus. Aujourd'hui, tous ses fans pleurent de chaudes larmes leur star préférée qui a égayé durant environ dix ans leurs soirées ramadanesques. Devenu incontournable, Sofiane Chaâri a imposé son humour et sa bonne humeur en s'invitant chez les spectateurs à travers les feuilletons et les séries télévisés. C'est grâce à des personnages loufoques et débiles sur les bords qu'il a gagné l'estime des gens et réussit à devenir très populaire détrônant parfois même des acteurs de grand calibre. Son père Habib Chaari, acteur confirmé des années 60. Il a campé des rôles de premeir ordre dans les films de Omar appris le métier à la naissance suivant son père dans les productions cinématographiques et télévisuelles. Il connaît rapidement le succès lors de son apparition dans le personnage de Sadok, vendeur dans une superette, dans le sitcom “Chez Azzaiez” (2003) de Slah Essid. Puis, l'année suivante dans “l'hôtel” dans lequel il tenait le rôle d'un groom un peu spécial. Mais c'est le Sboui du sitcom Choufli Hal” de Slah Essid (2005-2009) qui le rendra célèbre. Le pesonnage de Sboui est taillé sur mesure sur lui. Aide soignant chez son frère Dr Slimane Labyadh (Kamel Touati), il a fait des siennes dans cette série dont le scénario écrit par Hatem Belhaj se construit autour des relations entre le voyant, le médecin-psychiatre et la famille de Sbouï. A travers les différents tableaux, plusieurs thèmes en rapport avec la vie quotidienne ont été abordés sur le ton de la comédie burlesque. « Choufli Hal » fait un tabac en Tunisie et hors des frontières. Kamel Touati et Sofiane Chaâri forment un duo d'enfer. Souffre douleur de Slimane, son frère aîné, Sboui lui mène la vie dure à cause de ses bêtises en série et lui montre des vertes et des pas mûres. Dopé par un succès mérité, l'acteur tente une expérience théâtrale et il ose un rôle difficile celui campé par Hamda Ben Tijani dans « Le Maréchal » de la troupe de la ville de Tunis. Réussissant son casting, il a fait rapidement tabac à la télévision, comme comédien, mais aussi producteur d'une émission enfantine "Sofiane Show". Sa disparition laissera en émotion ses fans. Une seule consolation, en mourant jeunes, les stars entrent rapidement dans la légende. La pièce enregistre un succès fou auprès d'un public conquis par la prestation de ce nouveau Maréchal version Sofiane Chaâri. Les planches l'attirent davantage, 2009/2010, il présentera « Saâdoun 28 » dans une mise en scène de Mounir Argui. L'acteur ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Tout lui semble réussir. Sa popularité aidant, il est sollicité en 2009 par la télévision comme animateur d'une émission enfantine qui porte son nom « Sofiane Show ». Les enfants en raffolent et les parents aussi. Père d'un enfant Mohamed Habib, âgé de 14 ans, mais aussi de tous les enfants de la génération 2000 qui se souviendront un autre jour qu'il a marqué leur enfance par des personnages amusants et leur a communiqué des émotions fortes jusqu'à celle de sa mort. Sofiane Chaâri, ravi en pleine gloire, laisse derrière lui un public inconsolable. Salut l'artiste ! Inès Ben Youssef
Un grand ami à Lotfi Bouchnak Photo de Sofiane Chaari lors de son dernier passage au festival d'Hammamet. Le grand regretté a tenu à féliciter Lotfi Bouchnak pour sa bonne prestation en lui offrant un bouquet de fleurs. Bouchnak très ému a remercié Sofiane pour son geste tout en lui souhaitant le succès dans son parcours artistique.
La petite lucarne est triste… Les téléspectateurs tunisiens ont aimé Sbouï. Les enfants l'ont adoré. Ils ont aimé « Nssibti Laâziza ». Les enfants l'ont adoré aussi. Parce qu'il y avait Sofiène Chaâri, sa bonhomie naturelle, la truculence de son jeu, ses dents de bonheur, et puis l'esprit d'une série qui ne se prend pas la tête, et qui lui doit beaucoup. Car, s'il n'était pas si bon comédien, son personnage n'aurait pas tenu la route. En tout cas pas longtemps. Ce qui est terrible quand on parle de quelqu'un qui est parti, c'est de se retrouver en train d'en parler au passé ; déjà, si vite… Sofiène Chaâri est parti pour le Grand Ailleurs. C'est son cœur qui a lâché. Le lundi. Sans doute était-il très fatigué. Nessma passait encore « Nsibti Laâziza » dans sa deuxième saison, rediffusée par ailleurs après le succès qu'a connu la sitcom lors de la première quinzaine du mois de Ramadan. Ses frasques, ses irruptions toujours très bruyantes jamais forcées dans la série, la bonne humeur qu'il charrie immanquablement dans son sillage, à chacune de ses apparitions, vont vraiment nous manquer. Sur le tournage d'un film de Ridha Béhi, avec costume d'apparat, il apparaissait un peu gauche, légèrement –ou beaucoup- intimidé d'être ainsi en quelque sorte sous les « feux de la rampe », avec toujours cette expression enfantine sur le visage, désarmante et touchante, qui fait qu'on a toujours envie de lui dire : ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. On ne peut rien contre la grande faucheuse… Nous pensons à sa famille, à sa femme, à son fils, à tous les comédiens et artistes qui l'ont côtoyé de près, ont travaillé à ses côtés, et ont appris à le connaître et l'aimer pour ce qu'il était, pour ce qu'il fut. Les mots sont dérisoires, ridiculement impuissants à dire les regrets, de ne pouvoir rien à l'affaire. Quand quelqu'un manque à l'appel… eh bien il manque à l'appel.