Deux victoires tunisiennes en Coupes continentales entre samedi et dimanche. Deux façons totalement différentes pour les obtenir. Deux qualifications probables mais pas garanties. Mais un même phénomène a illustré deux journées. Il n'est plus nécessaire désormais de ne pas gagner pour enflammer la foule, ni même, comme samedi, afficher une splendide santé. On n'attend plus le coup d'envoi pour déclencher la barbarie et installer l'anarchie. Ce fut le même spectacle samedi et dimanche plutôt sur les virages que sur le terrain. On n'a plus besoin d'un adversaire historique pour se défouler en gestes et en verbe, puisque le vis-à-vis peut porter les mêmes couleurs. Phénomène dans lequel le football tient le rôle de comparse, laissant le rôle central aux épanchements sauvages. Que reste-t-il au chroniqueur supposé venir assister à une rencontre dont le résultat posera son pesant d'or au décompte final. Entre retard de reprise du jeu, à travers la fumée dispensée généreusement des virages et l'angoisse d'une agression gratuite il a fini par enregistrer ces deux victoires dont celle du samedi ne manquait pourtant pas de panache et celle du dimanche pleine de regrets et d'insatisfaction. Faute d'adversaire valable Samedi l'Espérance n'avait qu'à se promener tant l'adversaire s'y prêtait avec plus ou moins de fatalisme. Libérée dès la neuvième minute de son angoisse de rater le rendez-vous de la réussite, l'Espérance s'est donnée à cœur joie durant le reste de la partie. Il faut dire que la défense algéroise lui a donné l'occasion d'évoluer comme elle voulait et que le gardien n'était là que pour ramasser le ballon qui échoua à quatre reprises au fond de ses filets. Si l'Espérance n'a rien eu à se reprocher, elle a le devoir de ne pas prendre cette rencontre comme référence. Il lui reste à faire le plus décisif : ne pas perdre au Caire vendredi prochain. Comme jusque-là , elle a réussi à partager les points à l'extérieur, il n'est pas interdit de penser qu'elle sera capable de la faire une troisième fois après Alger et Casa. Le CA en dépit de la stabilisation Dans sa déclaration après le match, Lotfi Rouissi avait raison de dire que seul le résultat importait, que la victoire était méritée. Soit puisqu'on préfère insister sur les difficultés que les clubistes ont pu endurer. Il est vrai que la présence d'un public tel que celui de dimanche ne peut que destabiliser ses propres favoris. Il serait injuste donc d'incriminer totalement les joueurs à qui il reste à passer une épreuve redoutable au Nigeria. Au souvenir du nul que le Club Africain a concédé à Kaduna le 31 juillet dernier à Tunis, quelques appréhensions ne manquant pas de surgir à la veille du match retour. Mais le classement étant largement en faveur des Tunisiens qu'il leur suffit de ne pas perdre avec un large score pour assurer leur passage en demi finale. Tout s'est donc passé avec bonheur samedi et dimanche sans le phénomène nouveau qui anime désormais nos gradins, on aurait pensé que notre football n'est pas aussi mal situé qu'on le craignait.