Le gouvernement provisoire poursuit sa prospection internationale destinée à mobiliser le fonds nécessaire au financement de l'économie nationale. De la Réunion du G8 à Washington, les responsables du gouvernement provisoire n'arrêtent pas leur quête de fonds étrangers. Dans une interview faite récemment par Jalloul Ayed, ministre des Finances dans les locaux de la Banque Mondiale, il a affirmé que la Tunisie a besoin de 2 billions de dollars d'assistance étrangère au titre d'appui budgétaire pour l'exercice 2012. Rapportée par le site américain Bloomerg et reprise par le site d'informations économique et financière « africanmanager », le ministre ne pense pas que les années 2012 et 2013 seront des années de reprise à grande vitesse de l'économie nationale. Selon les prévisions, l'économie nationale pourrait récupérer l'année prochaine 4% de croissance économique pour un déficit budgétaire avoisinant les 7%. Aujourd'hui et en raison des chicanes politiques qui continuent de bloquer les rouages de l'économie, le « risque pays » ne cesse d'accroître. D'ailleurs et selon la même source : « Bloomerg », le risque de défaut de la Tunisie a augmenté de 28 points de base cette semaine, soit 0,28 points de pourcentage et ce selon l'AMC, agence internationale spécialisée dans les données financières. Selon cette notation, la Tunisie aura probablement du mal à assurer le service de sa dette extérieure. Une telle précision montre le degré de solvabilité d'un pays et sa capacité à honorer ses engagements extérieurs. Selon le ministre des Finances, le déficit budgétaire risque de se creuser davantage l'année prochaine et ce en raison de l'accroissement des dépenses d'investissement. Un investissement est « un fonds de fonds » qui débutera avec un fonds propre de 2 milliards de dollars pour atteindre 5 milliards de dollars au cours de trois ans. Ce portefeuille servira à soutenir la reprise des secteurs phares dont le tourisme et l'agriculture. Par ailleurs, Jalloul Ayed n'exclut pas un retour vers les places financières étrangères l'année prochaine, question de renflouer les fonds nécessaires à la reprise économique. « La possibilité de vendre les obligations internationales est envisageable », souligne le ministre des Finances. A noter à ce titre et toujours selon les mêmes sources que le rendement des obligations tunisiennes à 4,5% ont augmenté cette semaine pour se situer à 5,4%. Ainsi et au lieu de redynamiser l'appareil productif et concrétiser dans l'application d'un plan micro et macro économique, opérationnel dans l'immédiat à même de booster l'investissement productif, d'attirer les pourvoyeurs de fonds étrangers et de renflouer nos avoirs en devises, le gouvernement provisoire semble poursuivre le chemin et « l'imbroglio » de l'endettement extérieur, notamment auprès des instances de Bretton Woods pour financer les besoins de financement de l'économie. « Ne sont-elles pas les mêmes institutions qui nous ont induits en erreur et qui soutenaient «bec et ongles » les programmes et politiques économiques de Ben Ali » ?