S'il est vrai que les élèves ont droit à un repos réparateur au terme d'une année scolaire chargée, du moins pour les enfants laborieux, il n'en est pas moins vrai que la coupure estivale dure au moins trois mois pour le 1er cycle de l'enseignement de base et cent sept jours pour le second cycle et le secondaire. Pour la majorité écrasante des cas, c'est la rupture totale avec l'école et l'apprentissage, une rupture préméditée, et ostensiblement claironnée, chaque fin d'année, à travers la mise en miettes des cahiers, copies des devoirs et autres livres, sciemment déchiquetés et cyniquement jetés dans la rue, juste devant l'école ! * Il y a toujours des lacunes à combler et surtout, au niveau des langues (le français), toutes sections confondues. * Les parents mettent les prix qu'il faut : pour eux les cours d'accompagnement de la scolarité sont nécessaires...Pour eux, il ne faut pas rater le prochain départ. Ayant complètement coupé les ponts avec l'école, les enfants oublient quasiment tout ce qu'ils ont acquis durant l'année scolaire et revivent constamment une reprise laborieuse à la rentrée. D'ailleurs quand on sait le laisser-aller rampant, le peu d'enthousiasme et le manque de motivation de plus en plus manifestés par la masse des élèves, on comprend mieux les plaintes, justifiées d'ailleurs, des enseignants contraints à opérer d'éternels rappels et recommencements, même au cours de l'année. Par la force des choses, les cours d'accompagnement sont devenus une nécessité pour combler les lacunes, consolider les connaissances acquises, approfondir les notions de base ou entreprendre une simple initiation, le résultat escompté est de rattraper le retard accumulé au fil des jours et des années, sachant les critères par trop indulgents de passage. Le besoin s'en fait de plus en plus sentir dans les matières principales et particulièrement en langue française où la baisse du niveau des élèves est un phénomène qui prend de l'ampleur.
L'accompagnement scolaire indispensable pour certains Il est vrai que l'accompagnement scolaire n'est pas indispensable pour le cas d'élèves brillants mais les enseignants s'accordent à dire que c'est cette catégorie d'élèves qui montre le plus d'enthousiasme à suivre des cours particuliers ou de s'inscrire à Bourguiba School ou bien aux Centres de Langue. Ces élèves tiennent beaucoup à avoir une scolarité optimale et visent constamment les meilleures performances. Leurs efforts sont généralement récompensés soit en classe soit au niveau des examens nationaux. Quoiqu'en pensent les détracteurs des cours d'accompagnement de toutes sortes, qui n'ont pas tout à fait tort, avouons-le, faisons remarquer l'écart flagrant au baccalauréat entre les résultats des villes et ceux des régions rurales. Outre , et peut-être même, du fait des disparités sociales et économiques, il y a lieu de tenir compte d'autres facteurs tels la masse d'efforts consentis, le volume horaire consacré aux études et l'assistance de personnes compétentes. A ce propos, l'exemple de la région de Sfax est des plus édifiants. Ses performances au baccalauréat, sont, jusqu à nos jours inégalées à l'échelle nationale. A titre d'exemple , pour ce qui est de la session principale de l'année scolaire en cours, la moyenne du gouvernorat est de 67,97 % contre une moyenne nationale de 48,83 %. A l'intérieur même du gouvernorat , l'écart est sensible entre les établissements du Grand Sfax où dix lycées ont réalisé des taux de réussite supérieurs à 80 % et ceux des zones rurales comme c'est le cas des établissements étatiques secondaires de Menzel Chaker ( 37,21 % ), Bir Ali Ben Khlifa ( 39,64 % ) et Skhira (El Ahd El Jedid : 40,78 %). Il en est ainsi, l'effort, le travail continu et bien dosé sont toujours payants. Que ce soit pour réagir à un échec scolaire, se prémunir contre un échec potentiel, réaliser une mise à niveau ou viser haut, des révisions méthodiques, savamment dosées, bien ciblées et convenablement réparties dans le temps sont nécessaires durant la saison estivale. Elles sont peut-être plus indispensables pour les élèves de troisième année primaire ou ceux intégrant pour la première fois le second cycle de l'enseignement de base ou l'enseignement secondaire car les statistiques officielles sont claires : les taux de redoublement les plus élevés sont enregistrés au niveau des 7ème années de Base et les 1ères années secondaires. Il conviendrait de ce fait, d'éviter aux enfants les conséquences fâcheuses d'un éventuel faux pas et d'éventuelles épreuves douloureuses. Un bon départ leur offrira l'opportunité de bien s'intégrer à leur nouvel environnement et d'envisager l'avenir avec plus d'optimisme. Reste à souligner qu'en raison du temps de canicule qui sévit et pour ne pas démotiver des jeunes qui ont besoin de liberté, d'oisiveté et de repos, les méthodes doivent être adaptées à cette situation. un programme chargé en juillet A qui les parents peuvent-ils s'adresser ? En plus des inscriptions dans certains établissements nationaux et des cours particuliers pour les catégories aisées, bon nombre de parents optent pour le Centre de Langue relevant de la Maison de France à Sfax qui organise chaque été deux sessions : la première sera mise en orbite le 03 juillet pour durer tout le mois et la deuxième s'étalera du 04 au 12 septembre. Le corps enseignant dans cette institution, à peine a-t-il le temps de souffler, qu'il se met résolument à l'œuvre . Il s'agit de se préparer convenablement pour la session de juillet, tant il est vrai que les cours de vacances exigent une pédagogie appropriée, plus dynamique et plus attrayante, sachant conjuguer avec bonheur efficience et convivialité. Au Centre de Langue, la méthode préconisée a pour but de mieux motiver les apprenants. A ce propos, les lignes directrices de l'enseignement dispensé dans cet établissement sont claires : privilégier à dessein la dimension ludique avec le souci constant d'établir une passerelle entre le jeu et l'enjeu, en l'occurrence , la mise à niveau des élèves à travers la consolidation des acquis, la révision et l'approfondissement des notions de base, bref, le tout dans une ambiance récréative favorisant des activités manuelles, des ateliers divers, des chants et toutes sortes d'activités susceptibles de stimuler un apprentissage gai, spontané et efficace. Pour les enfants , au premier contact avec la langue, le but est de permettre une initiation qui facilitera l'appropriation progressive d'un outil de communication dont la maîtrise pourrait conditionner la réussite scolaire, vu le statut du français en tant que première langue étrangère en Tunisie, une langue véhiculaire notamment pour les matières scientifiques à partir du cycle secondaire. Le résultat escompté est l'enrichissement des acquis, l'amélioration des compétences de l'apprenant, dont il découle naturellement une mise à niveau susceptible de lui redonner confiance, une confiance gage de réussite et de bonne intégration .