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Le cinéma amateur à la croisée des chemins
26ième édition du FIFAK
Publié dans Le Temps le 04 - 10 - 2011

Le festival international du film amateur de Kélibia aura survécu au naufrage qu'on lui avait prédit. Cette vingt-sixième édition en cet An 0 de la Révolution ne se présentait pas sous les meilleurs auspices : Tentative avortée de putsch contre le bureau fédéral lors du Conseil national de la fédération orchestrée par une fraction de l'extrême-gauche, quasi-absence de garanties de la part des autorités régionales pour sécuriser le festival et des menaces réelles de perturbation des projections par des groupes de jeunes adolescents instrumentalisés par les adversaires kélibiens du festival( nouveaux et anciens).
La fédération tunisienne des cinéastes amateurs a de tout temps été à l'avant-garde de la lutte pour les libertés et il ne fallait sous aucun prétexte, une fois l'émancipation acquise (et encore à consolider), rater ce rendez-vous avec l'Histoire que constituait cette première édition post-révolution . En dépit des couacs dans l'organisation (somme toute habituels), de quelques débordements lors des projections, le festival s'est tenu et a pu aller jusqu'à son terme. Rien que pour cela, nous ne pouvons que saluer le dévouement des membres du comité d'organisation, et leur acharnement à la tâche.
La programmation proposée pour les deux compétitions nationales, celle consacrée aux films de la fédération et aux indépendants, et celle réservée aux écoles consacrent la fracture constatée (depuis que les écoles de cinéma ont prospéré) entre d'un côté les cinéastes maison de la fédération et ceux issus des écoles. Au-delà de la différence évidente en matière de maîtrise technique, il nous a toujours semblé que ces deux catégories (les films d'école et les films amateurs) gagneraient à être appréhendées en termes de complémentarité et que cette complémentarité pouvait donner lieu à des synergies profitables à tous. Nous avons été plusieurs à plaider pour un compromis « historique » entre, les écoles et la fédération. Compromis en vertu duquel, les écoles apporteraient leur expertise et la fédération sa tradition militante et sa sincérité, les films glacés et timorés des écoles gagnant en pugnacité et ceux de la fédération en professionnalisme. Cette faiblesse patente des films amateurs sur le plan technique ne date pas d'aujourd'hui, elle est imputable au recul de l'importance donnée à la formation au sein de la FTCA. La démission des anciens aujourd'hui confortablement installés dans la profession y est sûrement pour quelque chose même si elle n'explique pas tout. L'identité du cinéma amateur à la lumière des changements technologiques et institutionnels qu'a connus le secteur du cinéma, n'a jamais été mise en débat. La fédération a continué à fonctionner dans un autisme presque total par rapport à son environnement naturel, la seule chose à préserver à ses yeux étant ce sentiment d'être le dernier carré en Tunisie à produire un cinéma - souvent naïvement et maladroitement- contestataire. Cette propension à l'autosatisfaction était tenable à une époque où la production de la FTCA était le couronnement d'un travail minutieux de formation de ses adhérents, par ailleurs cinéphiles et engagés. En l'absence de structures de formation, la fédération faisait office d'école de cinéma, de famille et de lieu de convergence de toutes les « Gauches » que comptait la Tunisie. La création d'écoles de cinéma depuis le début des années 2000 et la mise en place d'une compétition qui leur est réservée à Kélibia, ont été concomitantes avec le très net recul de la formation au sein de la FTCA. Plus, les films d'école ont fonctionné comme révélateur pour le cinéma amateur mettant en lumière son indigence essentiellement sur le plan technique. Ce déficit sur le plan technique était contrebalancé chez les amateurs par une liberté de ton dont les films d'écoles formalistes et formatés étaient incapables. C'est à la lumière de ces deux paramètres que le film amateur aurait dû se repenser, ce qu'il n'a jamais entrepris de faire.
Aujourd'hui, après le 14 Janvier, cette « rente de situation » dont disposait la fédération du fait d'un demi-siècle d'opposition et d'indépendance par rapport aux pouvoirs établis est en train de voler en éclats. Le cinéma amateur se trouve à la croisée des chemins, s'adapter en prenant le risque de renégocier ce qui a fait jusque-là sa raison d'être ou se retrouver à la marge de la marge comme une vieille breloque inutile même dans l'attendrissement qu'elle pourrait éventuellement susciter. Scénario du pire que la conjugaison des efforts de tous doit absolument éviter pour la pérennité d'une fédération qui nous a tous tant donné.


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