Lors de la présentation des actes du colloque dit « des quatre Tabarka », samedi 8 octobre 2011, nous avons posé quelques questions auxquelles notre amie de longue date Mme Monique Longerstay, Présidente du « Pays vert », a répondu, à cœur ouvert et avec sa franchise accoutumée. Le Temps : Plus de trois années depuis le colloque dit des quatre Tabarka au mois de mai 2008. Voila, les actes sont là. Pourquoi ce retard ?
Monique Longerstay : Ce n'est pas en terme de « retard » qu'il faut considérer la parution des Actes du colloque, intitulés : « De Tabarka (Tunisie) aux « nouvelles » Tabarka. Carloforte, Calasetta, Nueva Tabarca. Histoire, Environnement, Préservation ». En ces périodes de crise financière, il faut plutôt se réjouir que l'objectif ait été atteint, c'est-à-dire que le livre ait été publié. Les Actes d'un colloque paraissent rarement en moins de deux ans pour toute une série de raisons fastidieuses à énumérer ici. Trois ans et un mois (les Actes étaient prêts fin juin) restent une bonne moyenne .
De Tabarka à Tabarka, quatre étapes méditerranéennes. Pourquoi ce colloque ?
En organisant le colloque «De Tabarka à Tabarka, quatre étapes méditerranéennes », notre association « Le pays vert », souhaitait non seulement rappeler ou faire connaître à chacun une part d'un passé commun, une belle histoire entre riverains de la Méditerranée du Nord et de celle du Sud, mais aussi donner une suite à cette histoire, autrement dit en faire le point de départ de nombreux projets, auxquels les « Tabarchini » sont aussi favorables que les « Tabarki ». En renouant des liens pour travailler en commun au développement de tous, entre des populations que les aléas de l'histoire ont séparé depuis plus de deux siècles et demi, mais dont une partie d'entre elles, les « Tabarchini », ont gardé vivaces leur culture, leurs traditions et une langue , le « tabarchino », nous mettons en pratique, de la plus belle façon, l'idée de l'Union pour la Méditerranée.
Quelles étaient les reccommandations de ce colloque international ?
Les recommandations ont été nombreuses. Je n'en citerai que quelques-unes : un jumelage entre nos cinq cités, les « quatre » Tabarka et Pegli (Gênes); la création d'un « Centre Méditerranéen des Mémoires Tabarquines » ; la mise en valeur des monuments et sites de nos villes-sœurs ; la création, dans le domaine de la protection de l'environnement, d'aires marines protégées ; un aménagement de nos territoires respectueux de l'environnement naturel ; la création d'entreprises ; celle de circuits touristiques culturels et écologiques ; enfin, le classement au patrimoine immatériel de l'UNESCO, de « L'épopée tabarquine en Méditerranée, de Gênes à Tabarka et aux « nouvelles » Tabarka ».
En avez-vous réalisé quelques-unes ?
A titre d'exemple, le professeur Chedly Raïs a pu réaliser, en collaboration avec ses homologues de la rive nord de la Méditerranée, la première aire marine protégée à Tabarka ; une rencontre s'est tenue à Gênes-Pegli et un programme a été élaboré pour le classement au patrimoine de l'UNESCO ; un des projets de restauration de nos monuments est en cours de réalisation ; et des projets économiques « en attente » vont pouvoir enfin voir le jour. Nous pensons pouvoir atteindre plusieurs de nos objectifs dans un laps de temps raisonnable. Propos recueillis par Mokhtar Triki