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Le «Niqab» de la discorde
Le problème s'accentue dans les lycées et à l'université
Publié dans Le Temps le 14 - 10 - 2011

A l'heure où l'attention des Tunisiens est portée sur la campagne électorale et les partis politiques en compétition, un phénomène nouveau suscite des discussions dans toutes les familles tunisiennes, dans les écoles et les facultés faisant couler beaucoup d'encre dans les journaux et servant de sujet d'actualité dans les débats des chaînes de radios et télévisions, ainsi qu'à travers les réseaux sociaux via Internet. Il s'agit bel et bien du « Niqab », considéré comme un symbole de fanatisme et d'extrémisme : faut-il ou non porter le niqab dans notre pays ?
La Fédération Générale de l'Enseignement supérieur s'est enfin prononcé sur le sujet du « Niqab », en appelant récemment à une interdiction formelle du port de ce voile intégral dans les facultés et les écoles supérieures, tout comme l'a fait le ministre de l'Education il y a quelques mois concernant l'interdiction du port du niqab dans les établissements secondaires car, disait-il « on ne sait pas qui se cache derrière ». Et pourtant, on continue de voir des jeunes filles, élèves ou étudiantes, porter obstinément ce niqab en toute quiétude. Il est vrai que le voile a été autorisé depuis la Révolution au nom des libertés personnelles permettant ainsi à des milliers de jeunes filles, dans les facultés comme dans les lycées et les collèges, d'user librement du voile, pourtant interdit depuis des années en vertu de la fameuse circulaire interdisant le port de ce voile, qualifié de tenue sectaire. Mais ce qui est bizarre, c'est l'apparition dans nos établissements secondaires et supérieurs d'un phénomène nouveau qui prend de plus en plus de l'ampleur, c'est le port du niqab, un vêtement extrêmement conservateur qui couvre tout le corps et le visage avec une ouverture au niveau des yeux. Qu'elles soient convaincues ou contraintes, ces filles sont libres de choisir le niqab pour se couvrir, pourvu que ce soit chez elles, au sein de leurs familles en dehors des lieux publics, des études ou du travail, sachant qu'un tel habit n'a aucun rapport ni avec nos coutumes vestimentaires ni avec notre mode de vie quotidienne, d'autant plus qu'il peut nuire à sa porteuse quant à la communication avec l'entourage qui manifeste souvent une certaine méfiance envers ces personnes dont on ne peut voir que les yeux !
La présence de plus en plus massive de ces filles porteuses de niqab dans nos institutions éducatives ont été à l'origine de pas mal d'incidents survenus depuis la rentrée scolaire et universitaire : plusieurs d'entre elles ont été refusées dans les cours par leurs propres professeurs et ce n'était pas sans raison ! Rappelons qu'il y a deux semaines, une enseignante d'un lycée à Ben Arous a dû expulser une élève portant le niqab de son cours, mais cette dernière refusa d'obtempérer, ce qui dégénéra en accrochages entre la jeune fille et son enseignante et la nouvelle courut dans toute la région et provoqua beaucoup de controverses. On en parla même dans les journaux ! D'autres incidents violents provoqués par le port du niqab ont eu lieu récemment à la Faculté des Arts de Sousse, où des groupes armés de gaz et de couteaux ont pris d'assaut ce campus par la force, et il en était de même dans l'Ecole Supérieure de la Statistique et de l'Analyse de l'Information de l'Université de Carthage. Tous ces incidents et d'autres encore ont attisé les polémiques autour du sujet et ont poussé certaines associations de manifester leur opposition à cet habit religieux, étranger à nos traditions et à notre culture vestimentaire. Parmi ces manifestations, on peut citer cette marche organisée samedi 8 octobre à Tunis par ces quelques 200 femmes, portant des habits traditionnels, « melya » et « sefsari », en réaction contre «les forces rétrogrades et les fanatiques qui portent atteinte à l'identité de la femme tunisienne. »
Abstraction faite du point de vue porté sur le port du niqab, ces professeurs qui se plaignaient de la propagation de ce phénomène, auraient senti un certain gêne dans le déroulement de leurs cours, ne sachant dévisager cette élève ou cette étudiante enveloppée dans ce vêtement tout noir et dont on ne voit que les yeux, n'étant pas toujours sûrs de l'identité de la personne en question. De plus, dans certaines disciplines, à la faculté comme au lycée, qui sont basées sur la communication et les échanges oraux, comme dans les séances de l'apprentissage des langues ou les cours de théâtre, ou encore lors d'une présentation d'un exposé, cette étudiante porteuse du niqab est appelée, pour des raisons pédagogiques, à faire voir les expressions de tout son visage au professeur afin qu'il puisse savoir s'il y a des problèmes d'élocution et corriger ses fautes de prononciation. Dans ce cas de figure, le niqab pourrait être un obstacle pour l'apprentissage de certaines matières basées sur la parole et la communication, tant que le professeur ne pourra pas s'assurer de sa participation dans les discussions ou les activités pratiques, puisque la bouche et tout le visage sont cachés ! A part cela, l'autre motif invoqué contre le port du niqab, c'est le risque sécuritaire et la politisation des lieux éducatifs, sachant que le niqab est supposé être un signe d'appartenance à une faction extrémiste de la religion. Dans ce cas, le professeur est censé pouvoir identifier les étudiants individuellement afin de maintenir l'ordre er repérer les intrus. Certains pensent que si le port du niqab se propage dans tous les établissements éducatifs, en l'absence de mesures sérieuses pour l'interdire, ce sera bientôt la mixité qui sera mise en question et peut-être qu'on exigera la construction d'une salle de prière dans chaque lycée ou facultés ! En Egypte, souvenons-nous, il y a quelques années, on a lancé une campagne visant à restreindre le port du niqab, considéré comme un vêtement islamique extrêmement conservateur, après que Cheikh Mohammed Tantawi, l'un des dignitaires religieux les plus respectés de l'islam, a ordonné à une élève de se dévoiler lors de la visite d'une école du Caire où il a vu une élève vêtue du niqab. Cheikh Tantawi, que certains considèrent comme la plus haute autorité spirituelle de l'islam sunnite, a demandé à l'adolescente d'ôter son voile, disant: « Le niqab est une tradition, il n'a aucun rapport avec la religion. »


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