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La fourmilière de l'ombre
Elections : Ces observateurs du scrutin
Publié dans Le Temps le 04 - 11 - 2011

Ils étaient au nombre de 6939 observateurs tunisiens et 535 internationaux délégués par l'Union Européenne et l'ONG Carter pour mener à bien cette charge titanesque et historique qu'était le scrutin de l'Assemblée Constituante du 23 octobre. Cette présence massive avait pour objectif de veiller à la transparence des toutes premières élections légales et loyales en Tunisie. Une armée d'observateurs venue soutenir l'Instance Supérieure Indépendante des Elections dans la lutte contre les fraudes et les dépassements et garantir le processus démocratique.
Cette fourmilière humaine qui a travaillé durant cinq jours depuis la veille des élections jusqu'à l'annonce des résultats (provisoires) s'est donné corps et âme non stop et avec acharnement. Mettant leur vie entre parenthèses, ne pensant ni à manger ni à se reposer, leur travail consciencieux contre la corruption financière et les manigances des votes, est à saluer !
Les «soldats» du scrutin qui étaient répartis sur 27 circonscriptions étaient pour la quasi-totalité des bénévoles formés par l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections.
Quant à l'aide internationale octroyée par l'Union européenne, elle était sous forme d'un soutien financier (3,2 millions d'euros) et de ressources humaines (150 observateurs) qui étaient là un mois avant les élections afin de suivre de A à Z le déroulement de la toute première campagne électorale en Tunisie.
Nous avons rencontré ces hommes et ces femmes et avons cherché à connaître leurs motivations. En quoi consistait leur rôle en tant qu'observateur ? Comment ont-ils vécu le 23 octobre, jour marquant de la mémoire collective tunisienne ? Comment ont-ils vécu le jour du scrutin en tant que citoyen(ne) tunisien(ne) qui assiste pour la première fois à des élections libres ?
M.B.Y. (Observatrice, maître assistante, 30 ans) : «Je n'y aurais jamais cru un an auparavant !»
Nous devions observer du matin et jusqu'au dépouillement le processus des élections dans les bureaux de vote et même en dehors (vérifier qu'il n'y ait pas de fraude ou de comportements louches). Sinon, ça s'est très bien passé, aucun souci notable lors du dépouillement. J'ai pu accéder à la salle, suivre tout dans les moindres détails. L'équipe sur place était très pro même s'ils le faisaient pour la première fois de leur vie. J'avais une double fonction celle d'observatrice au centre (hors des salles de vote) mais je devais faire aussi 30 minutes dans chaque salle.
Quant à ce que j'ai ressenti, c'était une foule de sentiments. J'avais le trac et j'étais très impatience. La veille, je n'arrivais pas à dormir, comme si j'allais passer le bac. Je ressentais le poids d'une responsabilité énorme et dont j'étais très fière. Pour moi, autant que pour le peuple tunisien, c'est une première au sens historique du terme. Je n'y aurais jamais cru un an auparavant ! J'étais très émue de voir autant de monde se bousculer à 7H00 du matin pour faire la queue, des queues de 4 à 5 voire 6 heures d'attente. Des jeunes de 18 ans, des vieux de l'ère bourguibienne. Tout s'est passé dans la joie et une ambiance bonne enfant !
J'étais très contente de voir l'émotion de certains et certaines qui ne pouvaient s'empêcher de montrer fièrement leur doigt bleu, de les entendre dire pour la énième fois qu'ils ne pensaient jamais pouvoir voter de leur vie !
Nesrine Triki (enseignante universitaire, 31 ans) : «Nous n'avions pas le droit d'intervenir même dans les pires cas»
Je faisais partie du réseau Mourakiboun accrédité par l'Isie pour l'observation du scrutin. Nous devions donner des rapports concernant le déroulement de la campagne (noter tout type d'infraction dans les centres de vote et dans les bureaux de vote. Nous n'avions pas le droit d'intervenir même dans les pires cas. La journée a commencé à 6H00 du matin pour finir à 5H30 le lendemain.
On a essayé de couvrir le maximum de centres de vote à Ben Arous, Madina Jadida, Fouchana et El Mourouj. On avait des observateurs fixes (dans les bureaux de votes) et d'autres mobiles (dans les centres de vote).
Le 23, j'étais dans un état euphorique. Voir cette foule énorme faire la queue et attendre durant des heures avec le sourire et la bonne humeur étaient une première pour moi.
J.B. (responsable d'un centre de vote) : Une fonction délicate
A vrai dire, les fonctions que je devais assumer sont très nombreuses et surtout délicates dans le sens où j'étais chargé de l'organisation du bureau de vote et du suivi méticuleux de chaque opération. Tout d'abord, nous avons eu à réceptionner les urnes des mains de représentants de l'Isie après qu'ils eurent eux-mêmes fait la même chose avec les éléments de l'armée en faction dans notre bureau, autrement dit au lycée. Les différents documents et autres accessoires entre les mains (imprimés, PV, bulletins de vote, colliers de serrage, encriers,…), et après avoir préparé, la veille, les isoloirs, on a eu à ouvrir tout ce «bagage» devant les observateurs et les représentants de partis présents. Suite à quoi, nous avons scellé l'urne et mis en place les outils du vote : bulletins, registre d'inscription des votants, encrier,…
Sachant que chaque bureau de vote était constitué d'un président et de trois membres, j'ai eu aussi à désigner chacun de ces derniers dans sa fonction avec leur badge respectif (un organisateur et deux membres chargés de l'opération du vote). Ce travail a commencé à 6H00 du matin, une heure avant l'ouverture officielle des bureaux de vote.
Quant aux fonctions que j'ai eu à assumer, elles touchaient l'organisation, le contrôle du vote depuis sa première opération à l'entrée du bureau et jusqu'à la mise du bulletin de vote dans l'urne. Faciliter cet acte civique exceptionnel dans l'ordre et la discipline qui s'imposent était aussi une tâche indispensable.
Le dernier votant parti, je devais opérer à l'opération de dépouillement des bulletins qui devait se faire toujours en présence d'observateurs et des représentants de partis.
Le décompte fait minutieusement, dans la transparence totale et à la «satisfaction» de tous, c'est au tour des différents documents à remplir et les PV à dresser d'achever une journée laborieuse et harassante. Le tout remis dans l'urne, c'est la scelle définitive de celle-ci qui sera remise au centre de collecte.
Melek LAKDAR
daassi [email protected]
sihem [email protected]


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