L'Espérance n'a, en apparence aucun problème à déplorer. Ni sur le plan humain, ni sur celui, plus compliqué, de la psychologie, elle ne souffre d'aucune contrariété. Elle va donc au-devant du défi avec toutes ses potentialités. Reste qu'un certain souvenir de la dernière finale en cette ligue des champions, persiste dans la mémoire collective de la famille « sang et or ». C'est un fait que d'aucuns voudraient ignorer et que d'autres plus réalistes en font même un motif de motivation. Parmi ceux-ci, Nabil Maâloul, semble le plus conscient. Ne serait-ce que par son acharnement à répéter à tout le monde et à ses joueurs en premier lieu, que la finale, pour lui comme pour eux ne se jouera pas en deux éditions, mais, uniquement à l'aller. Chez l'adversaire, devant son propre public, cela peut-être une façon rhétorique pour éveiller les esprits. Car, la finale peut ne pas être jouée sur un seul match. Cependant, le raisonnement sinon la conviction de l'entraîneur de l'Espérance, n'est pas faux. Au vu du parcours de l'Espérance en cette compétition, c'est qu'à chaque étape, c'est la difficulté présumée qui l'a motivé. On se rappelle qu'après le nul à Alger, comment Maâloul était heureux d'avoir à affronter le Widad et Al Ahly pour faire retrouver à ses joueurs la sensation du défi, qui seule les a motivés. C'est un fait constaté, en effet, que jusqu'ici l'Espérance ne s'est retrouvée, pleinement que dans la douleur. Pourquoi alors ne pas continuer ? jouer en retour à Tunis, devant son public ne garantit nullement l'avantage que cela suppose, cet état d'esprit qui fait que l'Espérance n'est au top que dans la difficulté est certes nouveau. Il est même paradoxal avec la logique. Mais, ayant démontré depuis on soupçonne Maâloul de ne pas vouloir le contrarier. D'où sa conviction qu'il cherche à enfoncer dans le conscient de ses joueurs que la finale se jouera aujourd'hui. Nous, on veut bien. Car la nature de l'adversaire son profil et ses antécédents face à l'Espérance ont démontré qu'il peut être aussi capable de tenir la dragée haute à l'Espérance à Tunis que faillible chez lui. Ne rejetons pas, néanmoins, la rencontre du retour, mais donnons à celle de l'aller tout l'intérêt qu'elle doit mériter. Aujourd'hui, si l'Espérance comme on l'a dit, va faire du l'handicap du déplacement, un appui à sa détermination, le WAC par contre va tirer profit de la présence de son public. Comme il est intrinsèque égal à l'Espérance en valeur, ses chances de l'emporter ne sont pas moindres que celles de son adversaire. Rarement une finale aura été aussi équilibrée, en théorie du moins. De petites choses va finalement dépendre le résultat. Les débats seront âpres. Le rythme assez emballant, les actions individuelles seront sans doute nombreuses. Mais il faut s'attendre à ce que la tactique joue un rôle déterminant. On sait que Maâloul a renoncé depuis quelque temps à un entrejeu à quatre. Qu'il use du système de repli collectif en cas de perte de ballon. Ses choix en hommes est parfois douloureux. Mais il fait preuve de courage quand devant la nécessité que le réalisme commande, il n'hésite pas à sacrifier un nom.On sait qu'Afful ne sera pas titulaire On lui préfèrera Mouelhi, jugé plus sûr comme pivot défensif. On sait que Derbali sera sacrifié au profit de Coulibaly. C'est l'évidence même qu'on cherchera d'abord à mieux se couvrir. Reste le choix entre Darragi et Msakni. Personne n'est sûr de ce que Maâloul a en tête. Et puis, tout reste à la merci de l'impondérable. L'essentiel est que l'Espérance joue sur sa véritable valeur. Ceux qui l'aiment vraiment lui sauront alors gré. Quelque soit le résultat. M.ZOUBEIDI