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Quelle participation au pouvoir ?
Transition démocratique
Publié dans Le Temps le 13 - 11 - 2011

"La participation au pouvoir", tel a été le sujet d'une rencontre organisée vendredi dernier par le Réseau Tunisien des Droits, des Libertés et de la Dignité, et à laquelle ont participé plusieurs représentants de partis politiques, ainsi que des journalistes appartenant à la presse écrite et audiovisuelle.
En fait qu'entend-on par pouvoir ?
Le pouvoir c'est cette appellation vague et parfois ambiguë pour désigner l'autorité qui gouverne un pays et assure sa protection et sa sécurité. C'est ce qu'appelle l'historien et sociologue tunisien Ibn Khaldoun, "Assoultane" c'est-à-dire l'autorité. Mais ce mot arabe désigne communément le chef de l'Etat ou roi.
Louis XIV a dit à juste titre : l'Etat c'est moi, en ce sens qu'il gouverne en monarque absolu sans faire participer le peuple.
Il a fallu des Révolutions, pour que cette notion change, afin de laisser place au régime démocratique où c'est le peuple qui participe au pouvoir.
Mais comme il est pratiquement impossible que tout le peuple prenne part aux décisions du gouvernant il charge de cette mission des personnes qui le représentent et auxquelles il délègue son pouvoir. Il y a donc un transfert du pouvoir par le peuple à ses représentants qu'il choisit par le biais de l'élection, théorie chère à J.J.Rousseau. C'est ce qui distingue le régime autoritaire d'un régime démocratique. Dans le régime autocratique le peuple est complètement en dehors des rouages de l'Etat. Il ne fait que s'incliner à l'autorité du seul souverain, gouvernant en despote absolu.
Dans le régime démocratique le peuple est impliqué. Il est tenu de faire le bon choix de ses représentants qui seront les garants de la préservation de ses intérêts et de la défense de ses droits.
Après la malheureuse expérience par laquelle est passé notre pays, il importe désormais que le peuple soit suffisamment vigilant pour ne plus se laisser dominer ou embobiner afin de faire le bon choix de ses représentants.
En effet, durant des dizaines d'années, le peuple n'a eu aucunement l'occasion de choisir librement ceux qui vont agir en ses lieu et place et défendre ses droits. Il n'y avait qu'un seul parti dominant qui agissait pour l'intérêt d'une minorité dominante, laquelle a violé toutes les règles de la représentativité démocratique ; ce qui a tourné en pouvoir absolu force devant lequel le peuple se sentait non seulement impuissant mais de plus en plus menacé dans ses droits.
C'est la raison pour laquelle, il importe, maintenant que le peuple a arraché sa souveraineté, à un prix fort, et grâce aux martyrs, de ne plus retomber dans les mêmes tares, et les mêmes pièges que ceux qu'ils ont subis avant la Révolution.
En effet, s'il y a eu des élections libres et massives de la constituante ; il n'en reste pas moins,qu'il importe de bien réfléchir sur la participation au pouvoir, de ceux qui ont été élus par le peuple à la constituante.
Le rôle de cette assemblée législative est essentiellement d'élaborer une constitution, mais également de gérer les affaires courantes, c'est-à-dire choisir un chef du gouvernement et un chef d'Etat, voter le budget, bref un certain nombre de prérogatives relevant de ses attributions en tant qu'organe du pouvoir.
Il est tenu cependant de rendre compte au peuple et de manière continue de toutes ses activités. C'est la raison pour laquelle on parle de participation au pouvoir qui est de deux sortes : Une participation interne par les membres élus de la constituante et une participation externe par le peuple auquel la constituante lui soumet certains de ces actes pour approbation, par la voie du référendum.
* Abou Yâârib Al Marzouki au nom du parti Ennahdha a affirmé qu'il n'y a pas de raison que ce parti domine ou le monopolise la scène politique.
Nous sommes ouverts à toutes les tendances, y compris les partis qui ont choisi de militer dans l'opposition. Nous devons œuvrer tous ensemble pour l'intérêt national
* Khalil Zaouia du parti Attakatol a insisté à ce propos sur la nécessité d'une concertation massive à travers les partenaires sociaux dont notamment l'UGTT et l'UTICA.
La participation au pouvoir doit concerner toutes les forces vives du pays pour l'intérêt national.
Il a ajouté que la participation massive aux élections, prouve le degré de maturité du peuple qui désormais se garde de se méprendre en choisissant ses représentants.
Il faut donc cesser de semer le doute sur la crédibilité des élections.
Le peuple sait ce qu'il fait ; la preuve qu'il y a eu également des abstentionnistes.
Par ailleurs, il y a une différence entre la constituante à l'aube de l'indépendance, et celle de l'après Révolution
Bourguiba n'a fait que consolider les vœux du peuple qui aspiraient à la liberté.
Les élus de la constituante de l'après-Révolution doivent élaborer une constitution qui consolidera les acquis démocratiques les acquis nationaux et sociaux
* Saïd Ben Amor du congrès pour la République estime pour sa part que la participation au pouvoir doit commencer par faire participer toutes les forces vives de la nation
* Abderrazak Hammami du parti national démocratique a fait remarquer qu'il y a des critiques à faire après les élections, pour une évaluation objective
Il ne faut pas que les élections constituent une course pour le pouvoir ; quoique comme l'a déjà affirmé Ibn Khaldoun, vaincre est un moyen pour acquérir le pouvoir. C'est la raison pour laquelle il faut la participation de tout le peuple à l'élaboration de la constitution. C'est à lui en effet que revient le choix du régime qui préserverait au mieux ses intérêts, ses droits et ses acquis démocratiques.
* Mohamed Kilani, du partir Socialiste de gauche a quant à lui déploré le fait qu'il y ait eu une influence d'ordre religieux au cours des élections, certains sympathisants ou même membres du parti Ennahdha allant jusqu'à transformer le prêche du vendredi en une campagne électorale. Bien plus certains autres sont allés jusqu'à l'usage de la violence.
Il se montre donc sceptique sur la participation du peuple au pouvoir.
* Hamma Hammami du parti ouvrier communiste lui emboîte le pas en se montrant sceptique sur la réussite de la transition démocratique lorsqu'on assiste après la Révolution à des procédés qui rappellent ceux de l'ancien régime.
Il déplore entre autre la participation de l'Emir du Qatar à la séance inaugurale de la constituante, sur invitation du parti Ennadha.
Nous continuerons pour notre part de mener une lutte sur tous les fronts afin de combattre tout ce qui est de nature à porter atteinte aux libertés et aux droits de l'Homme. Il n'y a donc lieu de participer au pouvoir.
Enfin Abdelwahab El Hani du parti Al Majd, actuellement à Genève pour participer au congrès international pour la lutte contre la torture, n'a pas manqué quand même d'intervenir par skype, afin d'observer qu'il était plutôt optimiste à l'avenir de la Tunisie.
Il a affirmé qu'il y a désormais une nouvelle culture politique en vertu de laquelle toutes les forces vives du pays participent à la défense des droits et des libertés que seule la nouvelle constitution doit garantir celle-ci ne peut être que le fruit d'une concorde totale pour la réalisation de buts communs dans l'intérêt national


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